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Baccarat revient pour une première édition sous la bannière du CAPR


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Quelque 50 hélicoptères et 1500 soldats français et étrangers se déploieront dans le nord-est de la France pour la 6ème édition de Baccarat, l’exercice annuel de la 4e brigade d’aérocombat (4e BAC). Une édition conduite pour la première fois sous la houlette du Commandement des actions dans la profondeur et du renseignement (CAPR) nouvellement créé, recherche de synergies et expérimentations à la clef. 

 
Une cinquantaine d’hélicoptères engagés
Intégré en 2022 et 2023 dans les exercices majeurs Manticore et ORION, Baccarat revient cette année au format d’origine.
 
Conduit du 4 au 19 octobre dans un compartiment de 180 x 120 km entre Champagne et Lorraine, il réunira une vingtaine de régiments et services français et alliés. La 4e BAC y mobilisera l’ensemble de ses capacités, de ses trois régiments d’hélicoptères de combat à sa compagnie de commandement et de transmission (4e CCTSA) et au détachement d’autoprotection des aéronefs de l’Aviation légère de l’armée de Terre (DAPA2ALAT). 
 

Dans les airs, l’effort principal relèvera des 3e et 5e régiments d’hélicoptères de combat. Pour le 3e RHC, c’est l’occasion retenue pour une évaluation Antarès, cette phase de contrôle certifiant de la pleine capacité opérationnelle d’un régiment. Au sol, plusieurs pions seront armés par la 13e demi-brigade de la Légion étrangère, le 1er régiment d’infanterie de marine, le groupement commando parachutiste et son équivalent des troupes de montagne, le 31e régiment du génie, ou encore le 4e régiment étranger. Le tout, soutenu par l’armée de l’Air et de l’Espace et les services de soutien (SEO, SSA). 

 

Baccarat sera une première pour le 9e régiment de soutien aéromobile depuis son intégration dans la brigade en janvier dernier. « Il y a un gros travail, pour le 9e RSAM, de militarisation et d’opérationalisation », relève le commandant de la 4e BAC, le général Jean-André Casanova. Si ce régiment unique a vocation à être déployé sur les arrières pour réaliser des actions de régénération de potentiel, il le sera cette fois en conditions réelles. Installé sur le camp de Mailly (Aube), « dans la verte », il se verra confier des misions de maintenance lourde jusqu’alors conduites dans les installations de Montauban. 

Interarmes et interarmées, Baccarat est également dès l’origine interalliés. Il accueillera une fois encore des renforts espagnols et britanniques.
 
Les premiers avec deux Cougar, deux Tigre et deux Caïman des Forces aéromobiles de l’armée de Terre (FAMET), les seconds avec un détachement de drones Puma. « Associer les Espagnols et les Britanniques, c’est aussi une bonne façon de commencer à nous acculturer à la manière de travailler avec les alliés avec lesquels nous serons potentiellement engagés demain », relève le général Casanova. Troupes françaises et alliées tenteront de repousser un adversaire Mercure, « un ennemi à parité, très bien équipé et entraîné » ayant partiellement envahi un pays allié. 
 
Baccarat-revient-pour-une-premiere-editi Crédits image : 4e BAC
Participer à la montée en puissance du CAPR
Baccarat « est un exercice essentiel pour la brigade », note son commandant. Créé il y a sept ans, il permet aux régiments d’aérocombat de travailler des savoir-faire adaptés à un engagement de haute intensité. À l’instar du reste de l’armée de Terre, son aviation légère n’aura d’ailleurs pas attendu février 2022 et l’éclatement du conflit russo-ukrainien pour corser ses scénarios. « Depuis 2017, le niveau d’exigence s’est considérablement accru et se renforce encore avec la transformation de l’armée de Terre vers une armée de Terre de combat », complète le général Casanova. 
 

Cette édition intervient à un moment charnière pour la brigade, qui fête 70 années d’ALAT tout en matérialisant son intégration au sein du CAPR. Officialisée ce mercredi, la création de ce nouveau commandement « Alpha » entérine le rapprochement entre la 4e BAC, la 19e brigade d’artillerie et la brigade de renseignement et cyber-électronique. Baccarat sera l’occasion de progresser sur les missions qui viennent de leur être confiées. En portant, premièrement, l’effort sur les actions dans la profondeur, celles conduites jusqu’à 150 km dans le dispositif adverse et permettant d’aller neutraliser des objectifs à haute valeur ajoutée – PC, noeuds logistiques, etc. -, mais aussi d’affaiblir le second échelon pour empêcher l’ennemi d’aller renforcer ses unités de contact. 

Jalon important vers l’exercice Diodore prévu en mars 2025, Baccarat contribue ensuite à améliorer la coordination entre les nombreux acteurs de la 3ème dimension. « Quand nous allons franchir la ligne de front, et même un peu avant, nous allons être confrontés à un espace extrêmement encombré tant au sol que dans les airs. Il existe potentiellement des espaces lacunaires. Il y a là un gros travail de renseignement pour les découvrir et déterminer le meilleur moyen de les exploiter », explique le général Casanova. Garantir la sécurité des acteurs, mais aussi et surtout s’affranchir du maillage anti-aérien ennemi et trouver ou générer des espaces lacunaires exige donc de combiner les savoir-faire. Nullement isolés, les hélicoptères bénéficieront de l’appui des forces aériennes et de feux longue portée capables de générer des brèches dans le dispositif adverse, de permettre la suppression en amont des défense aériennes (SAED). C’est ici que le CAPR prend tout sous sens, avec des 19e BART et BRCE représentées durant Baccarat par le 2e régiment de hussards, le 61e régiment d’artillerie et le 54e régiment de transmissions. 
 

« Le CAPR est aussi un incubateur de capacités », rappelle le général Casanova. Pour aller travailler dans la profondeur, la 4e BAC a besoin d’être appuyée et éclairée, deux missions pour lesquels elle mise progressivement sur l’apport des drones. « Pour nous, la coopération et la coordination entre drones et hélicoptères est un sujet majeur sur lequel nous travaillons activement », poursuit-il. Baccarat sera l’occasion de tester ce travail conjoint entre plateformes habitées ou non dans un même un espace « pour, soit, démultiplier les capacités des hélicoptères, soit pour les protéger, les appuyer ou encore conduire des opérations de déception ». Une dynamique déjà engagée lors de l’exercice Grand Duc avec les drones du bataillon ISTAR de la  Composante Terre belge et que les pilotes poursuivront notamment avec l’appui du détachement britannique. 

Crédits image : armée de Terre

Ya Rab Yeshua.

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