Le bouclier anti-drones des armées françaises renforcé avant l’heure

[BTX]

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Le ministère des Armées a acté cet été l’acquisition rapide de nouveaux systèmes de lutte anti-drones, un investissement engagé de manière anticipée et portant sur des effecteurs laser et des brouilleurs GNSS. 

 

Trois effecteurs laser de 2 kW et autant de systèmes de leurrage GNSS, ce sont les moyens supplémentaires dont l’acquisition a été validée en juillet dernier par le ministère des Armées pour muscler son bouclier anti-drones. Un lancement en réalisation engagé par anticipation afin de répondre à une urgence opérationnelle, précisent les armées dans un document annexé au projet de loi de finances pour 2025.

La lutte anti-drones (lAD) faisait justement partie des « besoins essentiels ciblés » pour lesquels une inflexion a été décrétée lors des derniers travaux d’ajustement annuel de la programmation militaire (A2PM).

La maîtrise d’oeuvre a été confiée à CILAS pour le segment laser, à Safran Electronics & Defense pour les systèmes de leurrage. Les systèmes seront accompagnés de prestation de soutien et de mise en service. L’ensemble sera livré courant 2025, à l’exception d’un premier système de leurrage perçu dès cette année. L’effort relève de l’incrément 2.1 du programme LAD, démarche engagée en 2022 pour doter les armées de moyens de lutte contre les micro et mini-drones.

 

Si les systèmes retenus en juillet ne sont pas détaillés, les regards se tournentt naturellement vers l’arme laser HELMA-P développée de longue date par CILAS et vers le brouilleur Skyjacker dévoilé l’an dernier par Safran (ci-dessous).

Efficace jusqu’à 1000 mètres selon son constructeur, le système HELMA-P avait été acquis sous forme de prototype opérationnel en juin 2022 dans le cadre du marché L2AD (laser de lutte anti-drones), l’un des pans de l’incrément 1 du programme LAD. 

 

Évalué avec succès à terre en 2020 et 2021, le laser HELMA-P a fait l’objet d’une campagne d’essais en mer en juin 2023 à partir de la frégate de défense aérienne Forbin. Un an plus tard, il était au rendez-vous de la protection des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. Idem pour le Skyjacker, autre innovation mobilisée pour la sécurisation des stades. D’après Safran, cette solution « altère la trajectoire d’un drone pour neutraliser la menace qu’il représente en simulant les signaux GNSS assurant le guidage vers sa cible ». Efficace dans un rayon de 1 à 10 km, il s’avère tout particulièrement adapté pour contrer des attaques saturantes. 

 

Les applications retenues ne sont pas détaillées, mais tant HELMA-P que Skyjacker sont conçus de sorte à pouvoir être couplés à d’autres effecteurs et capteurs ainsi qu’à être intégrés sur des plateformes terrestres et navales. Tant cette question de la LAD en mobilité que celle de la montée en puissance des effecteurs laser sont d’ailleurs au centre des futurs incréments du programme LAD, indique le ministère des Armées au travers du PLF 2025. 

 

Crédits image : CILAS

[Maxtor]

Superbe acquisition, surtout aux vues de la multiplication par 10 de la production de drones en Russie