La Belgique aurait choisi le SAMP/T NG franco-italien pour sa défense aérienne

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Étant donné que Bruxelles accueille la Commission européenne et le quartier général de l’Otan, on pourrait penser que la Belgique possède de solides capacités de défense aérienne. D’autant plus qu’elle a plusieurs sites critiques à protéger, comme le port d’Anvers ou le terminal gazier de Zeebruges. Or, hormis les chasseurs-bombardiers F-16 de sa composante « Air », il n’en est rien. Pire : en 2017, elle a retiré du service ses moyens antiaériens de courte portée [VSHORAD].

Cependant, en juin 2022, le gouvernement belge a approuvé le plan STAR [Sécurité/Service – Technologie – Ambition – Résilience], lequel fixe les grandes priorités du pays en matière de défense jusqu’à l’horizon 2030. Et l’acquisition d’une capacité de défense aérienne en fait partie.

« La Belgique investira dans les moyens de défense aérienne basés au sol contre les missiles de croisière, hypersoniques et balistiques pour protéger nos organes étatiques, nos infrastructures critiques, les centres de décision internationaux établis sur notre territoire, ainsi que les infrastructures destinées à faciliter l’arrivée de renforts et de réapprovisionnements provenant d’outre-Atlantique ou d’outre-Manche », indique en effet ce plan, avant de souligner l’importance de posséder un solide système de commandement et de contrôle [C2] afin de pouvoir détecter et neutraliser les menaces dans des délais courts.

D’où l’adhésion de la Belgique au projet de « bouclier du ciel » européen [ESSI, European Sky Shield Intiative], lancé par l’Allemagne en octobre 2022, dans le cadre de l’Otan.

Pour rappel, celui-ci vise à établir une défense aérienne multicouche à l’échelle européenne en mutualisant les achats de systèmes dédiés, comme l’IRIS-T SLM de l’allemand Diehl Defence, l’Arrow-3 israélien et le Patriot PAC-3 américain. Le SAMP/T [Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre, ou Mamba], développé par MBDA et Thales, n’ayant pas été retenu, la France et l’Italie, s’en tiennent à l’écart.

Pour autant, le fait qu’elle fasse partie de l’ESSI ne signifie pas que la Belgique choisira le système Patriot pour sa défense aérienne. En juillet, il avait été rapporté qu’elle s’intéressait de près au SAMP/T NG franco-italien, lequel a récemment réussi un test « complexe » sur le site de DGA Essais de Missile, à Biscarosse.

« Nous avons décidé de hâter le développement du SAMP/T NG, qui traite les menaces à 360 degrés, alors que le système Patriot ne peut traiter que des cônes de surveillance. Surtout, et il s’agit d’une réponse stratégique forte, le système SAMP/T pourra grâce à son missile Aster B1NT intercepter des missiles balistiques hypersoniques. L’ensemble des armes nouvelles développées par l’Iran et la Russie […] pourra être intercepté par ce dispositif franco-italien. Il s’agit d’une réussite industrielle française, d’une bonne coopération européenne et d’une bonne entente avec la partie italienne », n’a d’ailleurs pas manqué de souligner Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, lors d’une récente audition au Sénat.

Les performances promises par le SAMP/T NG ont-elles convaincu le gouvernement belge ? Ce serait le cas, selon le média La Lettre. « Dans les tuyaux depuis cet été, le contrat de MBDA sur la vente de systèmes antiaérien de longue portée à la Belgique, va se concrétiser dans les prochaines semaines. Ce choix s’accompagne d’une multitude d’annonces de coopérations industrielles en matière de défense entre Bruxelles et Paris », avance-t-il.

 

Cependant, cette décision est suspendue à l’entrée en fonction du futur gouvernement que dirigera Bart De Wever [du moins, s’il parvient à former une coalition ad hoc]. Et elle dépendra également des possibilités financières de Bruxelles. Or, pour le journal L’Écho, un « système de défense anti-aérienne multicouches moderne n’est pas abordable pour [la Belgique] dans les conditions actuelles ».

Pour rappel, une batterie SAMP/T NG se compose de 48 missiles Aster 30 B 1NT, d’un radar multifonctions Ground Fire 300 [ou Kronos GM HP], d’un module d’engagement et de 6 lanceurs. Offrant une protection à 360 degrés, il peut détecter et intercepter des missiles balistiques manœuvrants d’une portée supérieure à 600 km ainsi que des cibles aérobies à plus de 150 km de distance.