BTX Posté(e) il y a 15 heures Signaler Partager Posté(e) il y a 15 heures https://www.forcesoperations.com/les-essaims-de-drones-decollent-dans-larmee-de-terre/ Des essaims de drones s’envolent déjà dans l’armée de Terre. La démarche reste pour l’instant exploratoire mais porte d’emblée sur plusieurs cas d’usage, avec de premiers essais et résultats encourageants en attendant d’étendre le champ à certains régiments. Les drones se multiplient au sein des armées, mais avec un inconvénient : « derrière chaque drone, vous avez un opérateur. Cela a un coût en ressources humaines qui n’est pas neutre », résume un officier de la Section technique de l’armée de Terre (STAT), chargée de piloter les différentes expérimentations au profit des forces terrestres. C’est ici qu’interviennent l’essaim de drones et l’intelligence artificielle qui, une fois combinés, permettent d’économiser les forces tout en démultipliant les capacités tactiques des unités et en accompagnant l’enjeu de la massification. Les gains potentiels sont identifiés, restaient à les confirmer sur le terrain. « La technologie existe et n’est pas très compliquée, mais il faut la militariser et la fiabiliser pour nos besoins tactiques », souligne un officier de la STAT. Voilà plusieurs mois que celle-ci poursuit cet objectif au travers d’évaluations in situ, démonstration à la clef le mois dernier au camp du Larzac lors d’un exercice de restitution conduit, entre autres, avec l’appui de la 13e demi-brigade de la Légion étrangère. L’effort est double et se construit main dans la main avec plusieurs industriels. Le premier repose sur le véhicule Griffon du programme SCORPION, l’un des deux successeurs du VAB. Modifiée par l’atelier de soutien aux expérimentations de la STAT, la panière à sacs installée sur le toit permet désormais d’emporter jusqu’à 20 drones répartis entre deux véhicules. Moins de deux minutes auront suffi pour lancer 16 drones d’observation et 4 drones largueurs. Assez pour cartographier un front large de 1 km et profond de 500 m en 5 minutes tout en fournissant une capacité de frappe quasi immédiate en cas de découverte d’un ennemi. Le tout, opéré par un unique télépilote depuis la tranche arrière du Griffon. Ce faisant, la section « bénéficie d’un appui 3D à sa main pour reconnaître en sûreté et rapidement son compartiment de terrain ». Difficile, à l’exception des antennes, de discriminer ce Griffon porteur d’essaim des autres versions de la famille VTT L’action se veut la plus simple possible : le télépilote sélectionne le nombre de drones selon le besoin puis détermine la zone d’action et les itinéraires sur la carte. Un clic et le système envoie automatiquement les drones demandés dans la zone visée. Chaque essaim est modulable à souhait selon les besoins de la mission et l’unité utilisatrice. L’opérateur bénéficie en temps réel du retour image de n’importe quel vecteur, l’essaim étant configuré pour reconnaitre des véhicules ou des personnels et alléger la charge cognitive. Les données récoltées entrent ensuite dans la boucle du système d’information du combat SCORPION (SICS), au bénéfice des autres unités engagées. « De l’extérieur, rien n’indique la présence de l’essaim », note la STAT. La résilience du système est d’emblée prise en compte. Non seulement sa silhouette se démarque peu des autres versions de la famille « transport de troupes », mais la persistance de l’essaim se trouve renforcée par sa répartition entre plusieurs véhicules. Pour éviter un tir de contre-batterie, la section se déplacera vers une autre position pour récupérer l’outil en sûreté, une technique « qui marche plutôt bien ». Cette application très « terre à terre », l’armée de Terre l’expérimente également depuis l’eau. « La STAT met à profit la polyvalence de l’embarcation fluviale du génie [EFG] pour expérimenter l’intégration d’un essaim de drones en prenant en compte les contraintes nautiques », déclarait-elle. Les travaux lancés à l’été dernier ont conduit à une première expérimentation organisée fin novembre sur le plan d’eau du camp de Bitche. À l’instar du Griffon, une EFG a été modifiée pour pouvoir déployer un essaim de drones Parrot guidés à l’aide d’une technologie fournie par Thales et Scalian. La logique reste la même mais s’appliquait cette fois à la reconnaissance, par une section de combat du génie, de sites potentiels de franchissement d’une coupure humide dans une zone de 3 km2. Ici aussi, les capacités d’observation sont valorisées par une couche d’intelligence artificielle facilitant l’identification et la neutralisation d’une cible. Deux drones d’attaque et autant d’observation, embryon préfigurateur de ce que pourrait être l’essaim de demain Lancée il y a six mois, la dynamique confirme certains postulats de départ. « On mesure assez vite que le panel d’emplois, le panel de missions sera assez large », observe la STAT. Drones et charges utiles existent en nombre, la focale porte dès lors davantage sur la conception d’un logiciel « suffisamment facile d’emploi et stabilisé pour pouvoir poursuivre l’expérimentation dans les forces ». « La pertinence semble acquise », note la STAT tout en restant prudente, car de nombreuses inconnues demeurent. Se posent en effet des questions d’adaptation aux systèmes d’information opérationnels et de commandement (SIOC) et de protection des communications. Qu’importe la plateforme, l’utilisation d’un essaim suppose en effet de se pencher sur la résilience des liaisons de données, l’autonomie en cas de perte du signal et la discrétion vis-à-vis des systèmes de guerre électronique adverses. Quel type de liaison privilégier ? En faut-il plusieurs pour garantir de la redondance face au brouillage ? « Ce sera un vrai défi », estime la STAT. Le cheminement ne s’arrête ni à la tranche arrière du Griffon, ni à la section robotique renseignement d’infanterie (SRRI). La STAT étudie d’ores et déjà l’option d’une capacité débarquée notamment au profit de l’infanterie, « peut-être pas avec 20 drones difficiles à porter mais avec un essaim à 5 ou 10 drones déployés à terre sans passer par la structure lourde du véhicule ». Une deuxième étape qui demandera de travailler sur la compacité et la portabilité de l’antenne. Et le concept trouverait de l’intérêt en dehors de l’infanterie, comme le démontrent les cas de l’EFG et des études lancées par la 4e brigade d’aérocombat. L’étendre à la cavalerie n’est pas exclu mais exigera de compiler avec de plus grandes élongations. L’année 2025 verra la poursuite des expérimentations entamées cette année. Selon le chef de corps de la 13e DBLE, le dispositif sur Griffon traversera l’Atlantique au printemps prochain pour participer à un exercice avec l’armée américaine. La STAT entrevoit en parallèle la livraison d’un « certain nombre d’essaims que l’on va acquérir dans les régiments pour poursuivre cette expérimentation au plus près des forces ». Plusieurs régiments de différentes fonctions opérationnelles disposeront d’un mandat d’étude pour « tordre l’objet dans tous les sens et en tirer le meilleur », toujours sous le pilotage de la STAT. Il s’agira ensuite de rassembler et d’analyser les retours d’expérience pour affiner le projet et, éventuellement, basculer « au-delà de 2025 » sur l’appel d’offres et les acquisitions qui permettront de généraliser l’idée. 1 Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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