L’armée de Terre s’apprête à déployer le drone DT46 sur un théâtre extérieur pour la première fois

[BTX]

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En octobre dernier, la Section technique de l’armée de Terre [STAT] fit savoir qu’elle venait de terminer l’évaluation technico-opérationnelle [EVTO] du drone DT-46, conçu par Delair, avec l’appui du 35e Régiment d’Artillerie Parachutiste [RAP].

Cette EVTO avait notamment consisté à utiliser un DT-46 pour des missions de renseignement et d’acquisition de cibles au profit d’une batterie de CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm].

En clair, il s’agissait de voir si ce drone était en mesure de communiquer, en temps réel, les coordonnées des objectifs à détruire via le système ATLAS [Automatisation des Tirs et Liaisons de l’Artillerie Sol/sol], lequel permet de transmettre automatiquement des informations entre les différentes unités d’un régiment d’artillerie, que ce soit dans les fonctions feux, commandement, renseignement, logistique et NRBC [nucléaire, radiologique, biologique, chimique]. « La gestion est centralisée par le poste de commandement régimentaire qui assure la gestion des unités, la désignation des unités de tir », complète l’armée de Terre.

Pour l’artillerie, recourir à des drones, que ce soit le DT-46 ou le désormais ancien Spy’Ranger [ou SMDR], permet d’éviter d’infiltrer des équipes d’observateurs au plus près des positions ennemies, et donc de les exposer au risque de se faire « neutraliser » par l’adversaire. En outre, cela permet de raccourcir la boucle renseignement-feux.

Pour rappel, ayant la particularité de pouvoir être mis en œuvre selon deux configurations [VTOL ou voilure fixe], le DT-46 a une portée de 100 km, pour une endurance comprise entre 3h30 et 7h30. Il peut emporter une charge utile de 5 kg [boule optronique, LIDAR, caméras, etc.].

L’EVTO réalisée par l’équipe de marque « drones spécialisés » de la STAT ayant donné satisfaction, le DT-46 n’aura pas tardé à entrer en dotation au sein des régiments d’artillerie, probablement grâce à la procédure mise en place en avril dernier par le ministère des Armées, via la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé]. Celle-ci lui permet en effet d’acquérir de manière plus « réactive » les drones présélectionnés et de suivre plus rapidement les évolutions technologiques.

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« Le DT-46 arrive dans les unités […]. Il améliorera encore la capacité des régiments d’artillerie à acquérir et détruire des cibles dans la profondeur du champ de bataille », a en effet indiqué le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], via le réseau social X, le 7 janvier. Mais encore ?

La STAT a livré de nouveaux détails, le 13 janvier. Ainsi, a-t-elle d’abord souligné, le DT46 se « distingue par ses capacités avancées et sa connectivité exceptionnelle » tout en offrant une « grande flexibilité opérationnelle ». Et d’ajouter que ses « performances sont optimisées avec une Détection Reconnaissance Identification [DRI] simple et une discrétion remarquable, permettant une précision d’acquisition d’objectif pour des tirs d’artillerie immédiats ».

Aussi, poursuit la STAT, l’armée de Terre entend en acquérir cinquante exemplaires, pour les répartir « dans plusieurs régiments d’artillerie » et en équiper l’École des drones. Le DT-46 ne tardera pas à être envoyé sur un théâtre extérieur puisque, a-t-elle indiqué, un « premier déploiement opérationnel est prévu en Roumanie dès janvier 2025 ». Autant dire que c’est imminent, si n’est déjà fait.

Cette année, au titre de la mission Aigle, l’armée de Terre participera à l’exercice Dacian Spring, avec l’objectif de déployer en Roumanie l’équivalent d’une brigade [en l’occurrence, la 7e Brigade Blindée].