Les sénateurs coupent les vivres au Service national universel (SNU)

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Un T-shirt aux couleurs du Service national universitaire (SNU). Photo by Pat Batard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Le glas a-t-il définitivement sonné pour le Service national universel ?

Jeudi soir, lors de l’examen de la loi de finances 2025, les sénateurs de droite comme de gauche ont décidé de couper les vivres à ce dispositif créé par Emmanuel Macron en 2019, visant à développer la culture de l’engagement des 15-17 ans. La quasi-intégralité des subsides du SNU (100 millions) ont été supprimées. 80 % des fonds ont, ensuite, été affectées au budget des sports. Pour Éric Jeansannetas (PS, Creuse), après cinq ans de tests, ce service national « n’apporte pas une plus-value suffisante. »

Sa généralisation aux élèves de seconde en 2026 s’avère donc très compromise, faute de crédits. D’autant plus que, selon les parlementaires, il devient de plus en plus difficile de trouver des centres d’accueil et des encadrants. Selon un rapport de la Cour des comptes, paru en septembre, une telle généralisation coûterait entre 3,5 et 5 milliards par an. « Il est temps de mettre fin à cette expérimentation », insiste le sénateur centriste Pierre-Antoine Lévi (Tarn-et-Garonne).  « Nous allons, enfin, avoir la peau du SNU », se réjouit Yan Chantrel (PS, Français établis hors de France). Face à ces critiques, la ministre de la Jeunesse et des Sports, Marie Barsacq, a tenté de plaider la cause du dispositif, sans être vraiment écoutée par les sénateurs.

À l’automne, la commission des finances de l’Assemblée avait déjà plaidé pour la fin de ce Service national universel. Selon la Cour des comptes, les ambitions du SNU sont « mal comprises » du grand public. La mixité sociale voulue n’est par atteinte, non plus. Avec « une surreprésentation » de jeunes issus de catégories socioprofessionnelles plus favorisées.