BTX Posté(e) 12 mars Signaler Partager Posté(e) 12 mars En 2016, l’Australie annonça que le français Naval Group [DCNS, à l’époque] avait été retenu pour fournir douze sous-marins à propulsion classique Shortfin Barracuda Block 1A à la Royal Australian Navy [RAN], à l’issue d’un appel d’offres alors évalué à plus de 34 milliards d’euros sur cinquante ans. Puis Canberra signa un partenariat stratégique avec Paris afin de consolider ce contrat. Mais ce choix fut ensuite attaqué [c’est le mot] par des groupes d’intérêt, aidés en cela par quelques médias influents. Dénonçant des coûts « exhorbitants », l’un d’eux avait défendu l’idée d’un « plan B » reposant sur une solution « intérimaire » passant par l’achat de nouveaux sous-marins autres que français avant de doter la RAN de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA]. De telles manœuvres avaient été dénoncées par Hervé Guillou alors PDG de Naval Group. « Ces critiques sont totalement malveillantes et totalement infondées […] Ceci est une campagne malveillante qui n’a aucune raison d’être », s’était-il emporté, lors d’une audition parlementaire, en février 2020. Plus d’un an après, l’Australie annula le contrat notifié à Naval Group après avoir scellé le pacte AUKUS avec les États-Unis et le Royaume-Uni. Pacte censé lui permettre d’acquérir huit sous-marins nucléaires d’attaque. Dans le détail, les États-Unis ont pris l’engagement de livrer trois SNA de type Virginia à l’Australie entre 2032 et 2038. Quant aux cinq autres, ils devraient être fabriqués dans le cadre du programme SSN-AUKUS, mené par la Royaume-Uni en vue du remplacement des SNA de type Astute mis en œuvre par la Royal Navy. Ce calendrier suppose donc de prolonger la durée de vie opérationnelle des six sous-marins de type Collins actuellement exploités par la marine australienne. Seulement, pour que les États-Unis puissent tenir leurs engagements à l’égard de l’Australie tout en répondant aux besoins opérationnels de leur propre marine, il faudrait que leur industrie navale soit en mesure de produire, en moyenne, plus de 2,33 SNA de type Virginia par an… Soit deux fois plus qu’actuellement. Ce problème avait déjà été souligné l’an passé… et il ne s’est pas arrangé depuis. Nommé sous-secrétaire à la Défense chargé de la politique, Elbridge Colby, n’a pas caché qu’il serait très compliqué de livrer les trois SNA promis à la marine australienne lors de son audition de confirmation, le 4 mars dernier. Et cela même si l’Australie verse 3 milliards de dollars pour soutenir la construction navale américaine [une première tranche de 500 millions a d’ailleurs été payée en février]. Un rapport du service de recherche du Congrès, publié le mois dernier, ne dit pas autre chose. Mieux : il suggère que même si les SNA destinés à la marine australienne étaient construits dans les délais, les États-Unis pourraient décider de ne pas les lui livrer. La solution serait alors de les baser en Australie… mais sous le contrôle opérationnel de l’US Navy. Autre nuage à l’horizon pour l’Australie : la prolongation des sous-marins Collins jusqu’en 2040 n’est pas garantie au regard des soucis techniques qu’ils connaissent actuellement. Enfin, la construction des SSN-AUKUS, si elle est confirmée, risque de faire l’objet de retards et de surcoûts. En outre, l’industrie navale britannique devra mener de front le programme Dreadnought, lequel vise à remplacer les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la Royal Navy. « Il se peut que nous nous retrouvions malheureusement sans sous-marins. Nous devrons alors investir dans d’autres moyens de nous défendre. Mais le message essentiel est que nous allons devoir envisager de défendre l’Australie par nous-mêmes. C’est là le véritable problème. Nous ne pouvons pas partir du principe que les Américains seront toujours là », en a conclu Malcolm Turnbull, l’ancien Premier ministre australien qui avait choisi Naval Group en 2016. Aussi, certains insistent sur la nécessité d’un autre « plan B ». Tel est le cas de l’ex-amiral australien Peter Briggs, auteur d’une chronique – remarquée – publiée en décembre dernier par l’Australian Strategic Policy Institute [ASPI]. « Les risques liés à l’AUKUS s’accumulent. L’Australie doit se préparer à construire des SNA français », avait-il asséné. Et il vient de récidiver dans les pages du quotidien The Guardian et du site spécialisé War on the Rocks, ce 11 mars. Pour l’amiral Briggs, l’Australie a absolument besoin de sous-marins avant 2038, c’est-à-dire quand les Collins ne pourront plus être opérationnels. La livraison des trois Virginia étant, a priori compromise, celle des cinq SSN-AUKUS est incertaine. En outre, estime-t-il, ces SNA risquent d’être trop chers et inadaptés aux besoins et aux capacités de la RAN car trop imposants. Ce qui n’est pas le cas du Suffren français, plus abordable et ne nécessitant qu’un équipage réduit à 60 marins. La RAN « a déjà du mal à recruter et à conserver du personnel. La taille de l’équipage du nouveau sous-marin devrait donc constituer un critère de sélection essentiel », fait valoir l’amiral Briggs. Le SNA de la classe Suffren « serait nettement moins cher à construire, à posséder et à équiper que les sous-marin Virginia ou Aukus. La taille plus petite du Suffren et sa meilleure manœuvrabilité le rendent plus performant dans les eaux peu profondes et confinées qui nous intéressent le plus dans le nord de l’Australie », soutient-il. Et d’insister : « L’Australie pourrait exploiter 12 Suffren […] tout en ayant besoin de moins de membres d’équipage et à un coût inférieur à celui du projet Aukus, qui prévoit huit sous-marins de plus grande taille. Le Suffren est conçu selon les normes de l’Otan, ce qui garantit l’interopérabilité avec les alliés des États-Unis et du Royaume-Uni ». L’idée d’abandonner l’acquisition de SNA via le pacte AUKUS a également été avancée par… Henry Sokolski, le directeur exécutif du Nonproliferation Policy Education Center, basé aux États-Unis. Mais sa position est plus radicale que celle de l’amiral Briggs. « Plutôt que de sacrifier une grande partie de son programme de défense pour acheter des sous-marins nucléaires, l’Australie devrait plutôt adopter un Plan B AUKUS qui mettrait en œuvre de nouvelles technologies de défense telles que des systèmes sans équipage et des armes hypersoniques, ce qui renforcerait sa sécurité plus rapidement et pour beaucoup moins cher », a-t-il développé dans les colonnes de Breaking Defense. En clair, il s’agirait pour Canberra d’abandonner le premier pilier du pacte AUKUS pour mieux se concentrer sur le second… https://www.opex360.com/2025/03/11/la-marine-australienne-va-t-elle-adopter-un-plan-b-pour-se-procurer-des-sous-marins-nucleaires-dattaque/ 2 Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Totonenabou Posté(e) 12 mars Signaler Partager Posté(e) 12 mars (modifié) Bonjour, Je suis d'accord mais avec la guerre en Ukraine tout ça... ça a augmenté de 25% par rapport au contrat initial je suis désolé mais c'est le prix a payer et si vous voulez plus vite on sera obligé de majorer a 50% de plus qu'avant sur les 25% supplémentaire vous avez joué vous avez perdu c'est tout Modifié 12 mars par Totonenabou 1 4 1 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BTX Posté(e) 12 mars Auteur Signaler Partager Posté(e) 12 mars Time is money ! BTX 1 Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Clairon Posté(e) 12 mars Signaler Partager Posté(e) 12 mars (modifié) Comment on dit "vaseline" en langue des Aborigènes ? ça va être de circonstance chez les Aussies ... Après l'enterrement des NH90, ils frappent fort les Kangourous ... En clair, faites tout le contraire de ce qu'ils décident ... Clairon Modifié 12 mars par Clairon 3 Citer Le fil rouge sur le bouton rouge, le fil bleu .... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Yann pyromane Posté(e) 12 mars Signaler Partager Posté(e) 12 mars C'est la mode en ce moment , dans la nuit tout change c'est "orange guy" qui a initié le mouvement . 😉 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Yann pyromane Posté(e) 12 mars Signaler Partager Posté(e) 12 mars Petite photo hommage pas à qui vous savez ....mais à toute cette filière d'excellence .le "high level" .. 1 1 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BTX Posté(e) 12 mars Auteur Signaler Partager Posté(e) 12 mars Le gars avec la casquette à droite, c'est pas PIERRE LEVY ? C'était la pause syndicale ? BTX 1 1 Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Yann pyromane Posté(e) 12 mars Signaler Partager Posté(e) 12 mars Je vois un Capitaine de Vaisseau !!! de ce que je sais il est admis direct donc à la finalité il atteindra ce grade dans son corps à minima mais là il aurait eu une propulsion nucléaire comme le "Suffren" ....😁 2 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BTX Posté(e) 12 mars Auteur Signaler Partager Posté(e) 12 mars On appelle cela "l'escalier social" ou en l'état "la passerelle sociale". BTX 1 Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
la sardine Posté(e) 13 mars Signaler Partager Posté(e) 13 mars Juste retour de boomerang. 1 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BTX Posté(e) 15 mars Auteur Signaler Partager Posté(e) 15 mars La future sous-marinade australienne prend déjà l’eau, la faute aux Etats-Unis Début mars, l’Australie a dévoilé la stratégie industrielle sous-marine de l’AUKUS. Cette initiative tripartite (Australia, UK, USA) vise à renforcer les capacités de défense de l’Australie tout en révolutionnant son paysage industriel. Cette stratégie définit en particulier la manière dont l’Australie entend non seulement acquérir, mais aussi construire, entretenir et exploiter une flotte de sous-marins à propulsion nucléaire pour remplacer les sous-marins de la classe Collins qui quitteront le service actif à partir de 2040. Comme annoncé en mars 2023, après l’abandon en 2021 du contrat passé avec Naval Group (un contrat portant sur 12 sous-marins d’attaque non dotés de l’arme nucléaire et à propulsion classique), l’Australie devrait recevoir des États-Unis trois sous-marins nucléaires de la classe Virginia, dont la livraison est prévue dans les dix ans qui viennent, avec une option pour en acquérir deux supplémentaires. Confiante, comme en témoigne le document sur la stratégie industrielle sous-marine, l’Australie a commencé à verser des fonds à ses partenaires (500 millions de dollars début février sur une contribution de 3 milliards). Mais l’horizon industriel n’est plus aussi dégagé qu’espéré en raison de la pression croissante sur les capacités américaines de construction de sous-marins. Les États-Unis accusent déjà un retard dans la production des sous-marins destinés à l’US Navy, le rythme annuel de construction s’étant établi entre 2020 et 2024, à 1,2 sous-marin au lieu de 2. Ce qui affaiblit les capacités sous-marines US face à une Chine qui multiplie les mises à l’eau de bâtiments de combat. Et ce qui risque de retarder considérablement la construction et la livraison des exemplaires destinés à l’Australie. Dans un long article paru le 6 mars dans le quotidien britannique The Guardian, l’ancien Premier ministre australien (2015-2018) Malcom Turnbull s’en émeut; il craint même que son pays ne « finisse par ne plus avoir de sous-marins. Nous devrons alors investir dans d’autres moyens de défense ». Un autre article dans le même quotidien, le 11 mars, tire aussi la sonnette d’alarme, estimant le projet lancé sous la houlette d’AUKUS démesuré et inadapté aux besoins des Australiens. Priorité à l’US Navy « Ne plus avoir de sous-marins »? Le risque existe. En effet, un long rapport rédigé par le CRS (Service de recherche du Congrès américain) envisage que « jusqu’à huit SNA supplémentaires de classe Virginia soient construits mais qu’au lieu que trois (voire cinq) soient vendus à l’Australie, tous ces bâtiments soient livrés à la marine américaine. Une partie d’entre eux pourrait être exploitée depuis l’Australie avec quatre autres SNA américains et un SNA britannique déjà prévus pour être déployés à partir de 2027, toujours depuis l’Australie (de la base navale HMAS Stirling), dans le cadre de la Submarine Rotational Force West (SRF-West). Le rapport du CRS préconise que « l’Australie, au lieu d’utiliser des fonds pour acheter, construire, exploiter et entretenir ses propres SNA, investirait plutôt ces fonds dans d’autres capacités militaires – comme par exemple des missiles antinavires à longue portée, des drones, des munitions rôdeuses, des bombardiers à longue portée B-21 ou d’autres avions d’attaque à longue portée – afin de créer une capacité australienne pour effectuer des missions militaires non liées aux SNA ». Des achats qui profiteraient aux équipementiers américains bien sûr! L’Australie pourrait aussi développer, grâce à l’aide US, sa propre capacité à construire localement des SNA et ainsi produire des sous-marins susceptibles de remplacer, dans la région et face à la Chine, une partie des SNA américains qui sont déployés dans les eaux de l’Indo-Pacifique. Toutes ces options sont résumés dans le tableau ci-dessous: Volatilité américano-australienne La décision de l’administration Trump de ne pas exempter l’Australie des droits de douane de 25 % sur les exportations d’acier et d’aluminium a suscité la colère du Premier ministre Anthony Albanese qui a qualifié cette décision d’injustifiée et de très sévère. Selon Matthew Knott, du Sydney Morning Herald, la décision de ne pas accorder d’exemptions à l’Australie montre que la relation privilégiée entre l’Australie et les États-Unis est « révolue ». Il n’e fallait pas moins pour relancer l’hypothèse d’un plan B et d’un retour des pions français sur l’échiquier australien. On peut rêver bien sûr. https://lignesdedefense.ouest-france.fr/la-future-sous-marinade-australienne-prend-deja-leau-la-faute-aux-etats-unis/ 1 Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Yann pyromane Posté(e) 15 mars Signaler Partager Posté(e) 15 mars il y a 25 minutes, BTX a dit : La décision de l’administration Trump de ne pas exempter l’Australie des droits de douane de 25 % sur les exportations d’acier et d’aluminium a suscité la colère du Premier ministre Anthony Albanese qui a qualifié cette décision d’injustifiée et de très sévère. Tornade Orange est sans pitié mais demain il aura changé d'avis ....apparemment c'est Marco Rubio qui arrive à le remettre à un certain niveau de décision vu son caractère fantasque .. 1 1 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BTX Posté(e) 15 mars Auteur Signaler Partager Posté(e) 15 mars Vrai qu'il "décoiffe" un peu le Donald. BHL s'en émeut, c'est tout dire ! Quant à nos journalistes, ils ont beaucoup de mal à le suivre et comprendre le cap et les objectifs qu'il fixe et vise. BTX 1 Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Levy Pierre Posté(e) 15 mars Signaler Partager Posté(e) 15 mars Le 12/03/2025 à 17:07, BTX a dit : c'est pas PIERRE LEVY ? C'était la pause syndicale ? J'aurais aimé, mais ce n'est pas moi : je suis 100% terrien ! il y a 7 minutes, BTX a dit : le cap et les objectifs qu'il fixe et vise. Vous croyez vraiment qu'il a un cap et des objectifs, sauf : rester président des USA jusqu'à ce que son fiston ait l'âge de lui succéder. Tout ça après une réforme constitutionnelle bien nécessaire : Art 1. Le président a toujours raison Art 2. Le président est toujours un mâle, non transgenre, et de la famille TRUMP 2 Citer Militaire d'active Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Yann pyromane Posté(e) 15 mars Signaler Partager Posté(e) 15 mars École Navale ou pas that's the question ...😀 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Levy Pierre Posté(e) 15 mars Signaler Partager Posté(e) 15 mars il y a 3 minutes, Yann pyromane a dit : École Navale Pour moi : ENSTA Bretagne à titre militaire !!! 1 Citer Militaire d'active Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Yann pyromane Posté(e) 15 mars Signaler Partager Posté(e) 15 mars la "Baille " ne t'a pas intéressé pourtant en venant du PNM , si je me souviens bien de ce que j'ai lu il y a une sorte de fratrie des candidats qui n'iraient nulle part ailleurs .Chacun ses choix ! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Levy Pierre Posté(e) 15 mars Signaler Partager Posté(e) 15 mars il y a 27 minutes, Yann pyromane a dit : il y a une sorte de fratrie des candidats qui n'iraient nulle part ailleurs Mon père voulait Polytech pour son fiston. Je pensais (vaguement) à CYR. Un de mes profs en prépa m'a dit d'essayer l'ENSTA-Bretagne à titre militaire pour "continuer à y exceller en maths tout en portant l'uniforme". J'ai heureusement évité POLYTECH qui ne me plaisait pas (pas assez militaire) mais réussi les deux autres concours : j'ai du coup choisi l'ENSTA et j'en suis heureux ! 1 Citer Militaire d'active Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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