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Selon le Livre blanc de la Défense et de la Sécurité nationale [LBDSN] publié en 2013, la Marine nationale doit être en mesure d’engager des forces sur deux ou trois théâtres d’opérations permanents. D’où son format actuel de quinze frégates dites de « premier rang », censé lui permettre de tenir son contrat opérationnel. Format qui, d’ailleurs, avait été jugé insuffisant à l’époque.

Depuis, le contexte international s’est tendu et la conflictualité a évolué. Pour autant, la dernière Loi de programmation militaire [LPM] n’a pas revu à la hausse le nombre de frégates de premier rang. Aussi, la Marine nationale a recours à des « artifices » comme l’a récemment souligné l’amiral Nicolas Vaujour, son chef d’état-major [CEMM], lors d’une récente conférence organisée par l’Institut français de la mer.

En effet, pour augmenter le nombre de jours passés en mer par ses frégates, la Marine nationale compte sur l’efficacité du Service de soutien à la flotte [SSF] ainsi que sur les industriels afin que leur taux de disponibilité soit le plus élevé possible [il est de 80 % actuellement, ndlr]. Ce qui, avec le système de double équipage, lui permet de « faire plus de jours en mers avec moins de bateaux » que certains qui en ont davantage.

« Mais si vous me demandez si je veux trois frégates de plus, la réponse est oui, évidemment », a dit l’amiral Vaujour.

Le vœu du CEMM va être exaucé.

Selon le quotidien « L’Opinion », la nécessité de doter la Marine nationale de trois frégates supplémentaires a été confirmée lors d’une réunion ministérielle organisée autour du président Macron, le 13 mars dernier. L’objectif de porter le montant du budget des armées à 100 milliards d’euros par an, à terme, l’a été également.

Cependant, avoir plus de frégates est une chose. Mais encore faut-il qu’elles soient suffisamment armées. Or, ce n’est pas le cas actuellement, les contraintes budgétaires passées ayant contraint l’état-major de la Marine nationale à faire des choix, notamment pour le programme des Frégates de défense et d’intervention [FDI, ou classe « Amiral Ronarc’h].

Cela peut paraître paradoxal… mais ces choix font que les FDI proposées à l’exportation par Naval Group sont mieux armées que les cinq [pour le moment] destinées à la « Royale »…

En effet, ces dernières ne disposeront que de seize cellules Sylver A50 pour lancer des missiles surface-air ASTER 30, de huit missiles antinavires Exocet MM40 Block 3C, d’une tourelle de 76 mm, de deux canons téléopérés de 20 mm et de deux doubles tubes lance-torpilles. L’option de leur intégrer des lanceurs Sylver A70 pour leur permettre d’emporter des Missiles de croisière navals [MdCN] a été écartée.

Dans le même temps, les FDI commandées par la Grèce seront dotées, en plus des huit Exocet MM40 Block 3C, de la tourelle de 76 et des deux canons téléopérés, de trente-deux missiles surface-air ASTER 15 / 30, de deux triples lance-torpilles et d’un système antiaérien à courte portée [RAM]. En outre, Athènes a fait connaître son intention de doter trois d’entre elles de lanceurs Sylver A70.

Reste qu’il est nécessaire d’adapter l’armement des frégates aux menaces actuelles.

Comme l’a rappelé le député Yannick Chenevard dans son dernier avis budgétaire, celles-ci émanent de « compétiteurs disposant des technologies les plus avancées en matière de missiles, de drones ou d’aéronefs » et  » d’organisations terroristes ou paraétatiques, comme les houthis », dotées d’armes « très simples », telles que les munitions téléopérées aériennes et navales, mais « en énormes quantités, susceptibles de saturer les systèmes de défense de nos navires ».

« Dans tous les cas, les dernières années, en particulier l’engagement de la Marine en mer Rouge, ont montré que nos bâtiments, s’ils veulent survivre à la guerre de haute intensité, doivent disposer à la fois de moyens de défense antiaérienne sophistiqués et très coûteux, comme les missiles ASTER, mais également de moyens plus simples et bien moins coûteux, tels que des canons. Il leur faut aussi bénéficier de défenses multi-menaces, multicouches, à 360° et soutenables, c’est-à-dire dont le ‘coût par tir’ est aussi faible que sont nombreux les objets à détruire », a expliqué le député.

Cela étant, les FDI ont été conçues de telle manière qu’il est possible de leur ajouter de l’armement supplémentaire. « Nous avons pris la précaution de laisser de la place pour ajouter des systèmes de lancement verticaux si nécessaire », avait rappelé l’amiral Vaujour, lors d’une audition au Sénat, en octobre.

Mais il n’était toujours pas question de revoir leurs capacités. « Ce n’est pas budgétairement prévu pour l’instant, mais nous pourrions remettre ce sujet sur la table dans les années à venir. Le programme FDI a été étalé jusqu’en 2032, ce qui donne du temps pour y réfléchir et décider », avait affirmé le CEMM. Sans doute aura-t-il bientôt les moyens pour accélérer la réflexion…

https://www.opex360.com/2025/03/16/la-marine-nationale-aura-trois-fregates-de-plus-mais-seront-elles-mieux-armees/

Ya Rab Yeshua.

  • 7 mois plus tard...
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https://www.opex360.com/2025/10/21/pour-la-marine-nationale-le-format-a-dix-huit-fregates-de-premier-rang-est-renvoye-aux-calendes-grecques/

Pour la Marine nationale, le format à dix-huit frégates de premier rang est renvoyé aux calendes grecques

 

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Cela fait plusieurs années que les chefs d’état-major de la Marine nationale [CEMM] successifs font savoir qu’il faudrait au moins trois frégates de premier rang supplémentaires pour permettre à la force d’action navale de tenir ses contrats opérationnels, lesquels sont largement dépassés depuis que ceux-ci ont été définis, en 2013.

Actuellement, sans compter la frégate de défense et d’intervention [FDI] Amiral Ronarc’h qui vient de lui être livrée [et qui n’a pas encore été admise en service], la Marine nationale aligne deux frégates de défense aérienne [FDA] de type Horizon et huit frégates multimissions [FREMM], dont deux disposent de capacités de défense aérienne renforcées [FREMM-DA].

Pour arriver au format de quinze navires dits de premiers rangs, la Marine triche un peu en tenant compte des cinq frégates de type La Fayette [ou frégates légères furtives], dont trois ont été équipées d’un sonar.

Or, afin de pallier le déficit capacitaire engendré par le retrait des avisos de la classe d’Estienne d’Orves et dans l’attente de leurs successeurs, deux de ces frégates de type La Fayette devraient être converties en patrouilleur de haute mer.

En février, alors qu’il était ministre des Armées, Sébastien Lecornu avait admis que la Marine nationale manquait de navires de premier rang. Et d’ajouter que l’actualisation de la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30, dotée de ressources supplémentaires, allait permettre de commander trois frégates de défense et d’intervention en plus des cinq déjà prévues.

« Pour pouvoir faire face à des menaces dans la durée, il faut monter en puissance. La Marine nationale dispose de quinze frégates. Si nous devions tenir plusieurs espaces maritimes en même temps, il faut une cible autour de dix-huit frégates », avait en effet déclaré M. Lecornu, dans les pages du quotidien Le Parisien.

Puis, quelques jours plus tard, le journal L’Opinion avança que la nécessité de doter la Marine nationale de trois FDI supplémentaires avait été confirmée lors d’une réunion ministérielle organisée autour du président Macron.

« Si vous me demandez si je veux trois frégates de plus, la réponse est oui, évidemment », avait dit l’amiral Nicolas Vaujour, l’actuel CEMM, lors d’une conférence organisée par l’Institut français de la mer au cours de laquelle il avait détaillé les « artifices » de la Marine nationale pour tenir ses contrats opérationnels avec une flotte sous-dimensionnée.

Depuis, la trajectoire financière de la LPM 2024-30 a été revue, avec l’accélération annoncée des dépenses militaires, le budget des armées devant atteindre 64 milliards d’euros en 2027 [ce montant aurait dû être atteint en 2029, ndlr].

En portant le budget des armées à 57,1 milliards d’euros [+ 13 %], le projet de loi de finances pour 2026 « est la première annuité du futur projet d’actualisation de la LPM 24-30 que le président de la République m’a chargée de présenter d’ici la fin de l’automne », a souligné Catherine Vautrin, la ministre des Armées, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, ce 21 octobre.

Pour autant, ce « projet d’actualisation » de la LPM fera l’impasse sur les trois frégates supplémentaires réclamées par la Marine nationale.

« Le format actuel, c’est quinze frégates et la LPM consolide cela. Mais il n’y a pas, à ma connaissance, de changement parce que, en fait, quand on parlait de dix-huit frégates, c’est quinze maintenant et trois dans une LPM postérieure à 2030 », a en effet affirmé Mme Vautrin.

Certes, la livraison des cinq FDI prévues permettra à la Marine nationale d’effectuer un saut capacitaire. Mais il n’en reste pas moins que ces navires n’ont pas encore le don d’ubiquité. Un armement plus étoffé de ces navires serait sans doute un moindre mal.

L’an prochain, la Marine nationale fêtera son 400e anniversaire… Grâce au cardinal de Richelieu. Et celui-ci disait : « Les larmes de nos souverains ont souvent le goût salé de la mer qu’ils ont ignorée ».

Ya Rab Yeshua.

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https://www.opex360.com/2025/10/25/les-six-fregates-de-surveillance-de-type-floreal-resteront-en-service-bien-plus-longtemps-que-prevu/

Les six frégates de surveillance de type Floréal resteront en service bien plus longtemps que prévu

 

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Conçu il y a près de quarante ans et admise au service actif au début des années 1990, les six frégates de surveillance de type Floréal sillonnent les 11 millions de km² de la zone économique exclusive [ZEE] française depuis les outre-mer pour mener, notamment, des missions de police de pêche et de lutte contre le narcotrafic.

Mais pas seulement puisqu’elles sont aussi susceptibles d’être engagées dans des opérations et des exercices multinationaux, comme cela a récemment été le cas pour le « Prairial », qui a pris part aux manœuvres « Annualex », au Japon.

Selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30, le remplacement de ces six frégates de surveillance devrait commencer à partir de 2030, avec la livraison d’une première corvette, vraisemblablement issue du programme EPC [European Patrol Corvette], lancé en 2019 dans le cadre de la Coopération structurée permanente [CSP ou PESCO], sous la direction de l’Italie et avec la participation de la France, de l’Espagne et de la Grèce.

Selon les attendus de ce programme, cette corvette européenne devra afficher un déplacement de 3 000 tonnes pour 110 mètres de long et être conçue selon une architecture ‘plug and play’ ouverte. En outre, elle se déclinera au moins en trois versions : une première optimisée pour la lutte anti-sous-marine, une seconde dédiée aux missions de longue durée avec une capacité de lutte anti-surface et une dernière plus axée sur la patrouille en haute mer. Il était récemment question qu’un « prototype » soit mis à l’eau en 2027.

Seulement, la Marine nationale ne devrait pas disposer d’une première corvette européenne selon l’échéancier fixé par la LPM 2024-30. En effet, lors d’une audition parlementaire, le 23 octobre, son chef d’état-major [CEMM], l’amiral Nicolas Vaujour, a indiqué que les six frégates de surveillance de type Floréal seront prolongées, alors qu’elles arrivent presque à « bout de souffle ».

« D’abord, on a plutôt une bonne nouvelle : nos frégates de surveillance tiennent encore à peu près la route. Donc, on est capable de les prolonger. Comme d’habitude, dans nos affaires d’actualisation de LPM, la question est de savoir où sont nos marges. Bon, là, c’est peut-être un peu une marge », a dit l’amiral Vaujour.

« On a travaillé avec les Européens pour voir quelle serait la corvette du futur. On pense qu’on peut prolonger nos frégates de surveillance aujourd’hui même si elles arrivent à bout de souffle. Mais on a un besoin de navires de bonne qualité hauturière, endurants – c’est absolument essentiel – et d’un armement un peu durci. […] Donc, c’est un investissement important », a poursuivi le CEMM.

En attendant, a-t-il ajouté, « on est dans le projet européen pour essayer de garder tout ce qu’il aura de bon. Mais c’est sûr qu’on va décaler un petit peu cette affaire vers la droite. Coup de bol : les frégates de surveillance permettent de le faire aujourd’hui ».

Par ailleurs, l’amiral Vaujour a confirmé que la Marine nationale ne pourra pas disposer de trois frégates dites de premier rang dans un avenir proche, la question ayant été renvoyée à la prochaine LPM. Donc après 2030. C’est ce qu’avait annoncé, la veille, la ministre des Armées, Catherine Vautrin, aux députés.

« Le ministre [Sébastien Lecornu] avait effectivement posé que le poids de la forme de la Marine était plutôt à dix-huit frégates. Aujourd’hui, on en a quinze. On les optimise au maximum, grâce à une disponibilité extrêmement bonne [80 % ndlr], et on a doublé les équipages sur certaines pour augmenter le nombre de jours à la mer. Mais on arrive au bout du curseur de ce que l’on est capable de faire avec quinze [bateaux] », a expliqué l’amiral Vaujour.

Aussi, « si on devait aller au-delà en termes d’emploi opérationnel », comme assurer une permanence en mer Noire, « il en faudrait plus », a souligné le CEMM.

« Une permanence dans une zone géographique, c’est trois frégates. Aujourd’hui, on a une permanence en Atlantique, une permanence en Méditerranée, une permanence dans l’océan Indien. Ce qui vous en fait neuf. Pour tenir une alerte, il en faut deux à Brest et deux à Toulon. Donc, ça vous en fait quatre supplémentaires. Vous en mettez deux en arrêt technique et vous les quinze », a détaillé l’amiral Vaujour.

Aussi, a-t-il fait observer, cela « montre bien que, structurellement, on ne peut pas aller beaucoup plus loin. Et donc, à chaque fois que l’on veut faire quelque chose d’autre, il faut malaxer tout ça et faire des choix ». Et donc se résoudre à des renoncements.

Quoi qu’il en soit, les « trois frégates supplémentaires ne sont pas posées. C’est une réalité. Donc, ce sera un travail pour la prochaine LPM, probablement. Il est vrai que le nombre de frégates est important. Aujourd’hui, on a tiré le maximum de ce que l’on est capable de faire »‘, a conclu l’amiral Vaujour.

Ya Rab Yeshua.

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