Aller au contenu
Aumilitaire

Roues contre chenilles, ou comment muscler la mobilité des troupes de montagne d’ici à 2040


Messages recommandés

https://www.forcesoperations.com/roues-contre-chenilles-ou-comment-muscler-la-mobilite-des-troupes-de-montagne-dici-a-2040/

spacer.png

Moins de roues pour un peu plus de chenilles, c’est l’une des idées sur lesquelles réfléchit l’armée de Terre pour densifier le parc de véhicules chenillés de ses troupes de montagne. Un palliatif en attendant de trouver un successeur aux deux plateformes en service, actuellement programmé au-delà de 2040. 

 
Pas de successeur avant 2040
L’heure de la retraite n’a pas encore sonné pour les 52 véhicules haute mobilité (VHM) et 30 véhicules articulés chenillés HT270 utilisés par la 27e brigade d’infanterie de montagne (27e BIM). Taillées pour les terrains difficiles, pentus, très enneigés ou boueux, ces deux « chenillettes » passent à peu près partout. Mais toutes deux constituent aussi des micro-parcs de tailles insuffisantes et dont le soutien s’avère particulièrement complexe, de par la rareté des maintenanciers qualifiés et une trop faible disponibilité des pièces détachées.
 

« La 27e BIM a donc la volonté de réunir ces deux parcs dans un nouveau concept d’emploi global », indique l’un des trois intervenants militaires d’un workshop organisé lors du premier  Sommet des troupes d’infanterie de montagne (SITM) tenu le mois dernier à Grenoble. L’horizon est lointain, mais l’armée de Terre planche déjà sur une solution unique combinant la protection et la puissance de feu du VHM à la modularité et la légèreté du HT270, rebaptisé « véhicule articulé chenillé non protégé nouvelle génération (VAC NP NG) par l’armée de Terre. Un engin au spectre d’employabilité le plus large possible, capable d’opérer tant en montagne chaude qu’en plaine arctique et jusqu’aux extrêmes de la montagne par grand froid. 

L’idée prédominante actuellement serait une plateforme de combat unique déclinée en versions légère et lourde, et capable de « faire le pont » entre le VAC NP NG et le VHM.
 
Deux options sont envisageables en partant d’une architecture commune : soit deux versions nativement légère et lourde, soit une unique version légère dont le châssis serait dimensionné pour accueillir un kit de blindage additionnel, à l’image de la logique adoptée pour le Griffon du programme SCORPION. La légèreté étant primordiale pour conserver une grande mobilité, sa masse se trouverait à mi-chemin entre les 7 tonnes du VAC NP NG et les 14 tonnes du VHM. 
 

Pas question de révolutionner le segment, les priorités relèvent surtout de la simplicité d’emploi, de la modularité et de la facilité de maintenance y compris dans des conditions rustiques, la logistique restant un défi permanent pour les troupes de montagne. Il faudra par ailleurs pouvoir spécialiser cette plateforme via des modules spécifiques tout en assurant son intégration dans la bulle d’infovalorisation SCORPION. Derrière un soutien unifié et optimisé, le choix d’une solution unique contribuera à la « fusion » des nombreuses formations actuelles. Pour les équipages, la bascule d’une version légère privilégiée pour l’entraînement en métropole à un version lourde orientée OPEX se fera quasi instantanément. 

Côté volume, l’ambition serait de pouvoir « cheniller » l’équivalent d’un sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) par bataillon et par régiment pour pouvoir in fine constituer un GTIA de circonstance. La masse devenant primordiale, l’autre enjeu consistera à limiter les coûts de développement et d’acquisition. Quitte à réorienter davantage de moyens vers des sous-systèmes essentiels, à l’image d’un armement plus lourd que celui proposé aujourd’hui.
 
spacer.png
 
Mais quand la Suède, le Royaume-Uni et l’Allemagne s’unissent pour acquérir conjointement plusieurs centaines de véhicules BvS 10 de dernière génération (ci-dessus), rien n’est prévu côté français ni dans la loi de programmation militaire en cours, ni visiblement dans la prochaine pour suivre cette voie. Pour les Alpins, il faudra donc broder avec l’existant durant encore au moins 15 ans. 
 
Des solutions intérimaires pour gagner en masse
Trois voies sont possibles pour muscler la mobilité à court terme, relevaient les intervenants du workshop.
 
En acquérant davantage de vecteurs ultra légers, premièrement. Ce sont ces quads, SSV et autres motoneiges peu onéreux mais aux performances limitées. Ce sont aussi ces motos expérimentées par le groupement commando montagne (GCM) et potentiellement étendues aux sections spécialisées des bataillons, la SRRI et les tireurs d’élite par exemple.
 
Deuxièmement, l’armée de Terre pourra toujours miser sur ses partenaires pour compléter ponctuellement son parc. Cet appui, les pays scandinaves l’apportent régulièrement lors des exercices majeurs Nordic Response ou Cold Response. Et, pourquoi pas, ensuite l’élargir aux opérations extérieures en révisant les accords entre armées. 
 

Mais la piste la plus séduisante reste l’achat de chenillés supplémentaires. L’armée de Terre reste lucide : « nous savons que nous ne pourrons pas nous acheter 50 VHM à l’horizon 2030 ». Aucune ligne budgétaire n’est en effet prévue dans une LPM contrainte par un contexte financier défavorable. Reste l’éventualité d’une opportunité budgétaire créée en revoyant à la baisse l’ambition de certaines programmes. Et l’armée de Terre de supposer un compromis : la diminution de la cible de véhicules Serval prévus pour la 27e BIM contre des HT270 supplémentaires.

spacer.png

Quelques dizaines d’exemplaires suffiraient pour atteindre les 100 à 150 chenillés nécessaires pour finir d’armer une capacité pour l’instant limitée à une compagnie par bataillon d’infanterie et une section de sapeurs. « Le but, c’est d’avoir suffisamment de pions à l’échelon de la brigade pour former, si besoin, un GTIA montagne-grand froid », explique-t-on. L’effort porterait dès lors en priorité sur la cavalerie, le 4e régiment de chasseurs en étant totalement dépourvu. 

Les réflexions ne s’arrêtent pas au volume.

Tant qu’à ouvrir le débat, l’armée de Terre imagine d’autres évolutions pour un HT270 initialement conçu pour le transport de troupes et la logistique en appui de la préparation opérationnelle. Ainsi, l’armée de Terre essaie à court terme « de développer des modules spécifiques notamment pour tracter du mortier ou [emporter] du missile MMP ». « Nous avons lancé des études pour ajouter un module SAN, donc une ambulance ». Le génie pousse quant à lui un module doté d’une mini-pelle. Et grâce au concept de mortier de 120 mm déployable Alakran présenté il y a peu par Technamm, « nous aurions potentiellement un HT270 d’artillerie pour le 93e régiment d’artillerie de montagne ». Sans oublier ce « gros sujet sur les vecteurs logistiques » auquel les Allemands ont répondu par une version dédiée de leur futur véhicule Husky 3, acquis à 367 exemplaires. 

 

Restent encore quelques questions en suspens.

Impossible pour l’instant de projeter le HT270, non homologué pour les opérations extérieures car dépourvu d’un système de soutien dédié. Un écueil qui s’accompagne d’un paradoxe : l’ouverture d’itinéraire enneigé au profit du VHM est aujourd’hui effectuée par un HT270 mieux qualifié mais non blindé. « Nous avons un vrai problème capacitaire qu’il faudrait résoudre assez vite. Technamm, qui développe le HT270, travaille pour a minima avoir une cabine blindée pour protéger les équipages », indique un spécialiste. Les défis ne manqueront donc pas au cours de cette période transitoire. Y répondre, même partiellement, contribuera néanmoins à affiner le besoin pour construire une solution de nouvelle génération qui, d’avis de militaire, « n’existe pas à l’heure actuelle ». 

Crédits image : Vladyslav Mykhaylyk / Légion étrangère

Donc un sapeur du 2e REG ................

Ya Rab Yeshua.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Réagir à la dicussion

Vous pouvez poster maintenant et vous inscrire plus tard - Déja membre ? connectez vous pour poster avec votre compte

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.



© Aumilitaire - Contact - CGU

×
×
  • Créer...