BTX Posted April 14 Report Posted April 14 https://ainsi-va-le-monde.blogspot.com/2025/04/dgse-communiquer-pour-recruter-1.html Cette série sur la communication, en particulier numérique, de la DGSE comporte 3 volets. Voici le premier. « L’espion est l’homme du secret ». Ainsi commence le livre de l’universitaire Alain Dewerpe, Espion, une anthropologie historique du secret d’Etat contemporain *. L’usine du secret avait innové en nommant, il y a quinze ans, un premier chargé de communication. Ce que d’autres services étrangers avaient réalisé auparavant. Recruter des profils « rares » Une passerelle utile vers l’extérieur afin de construire une image et éventuellement une notoriété, tout en la contrôlant, afin d’éviter à la seule fantasmagorie d’occuper le terrain. Cette transparence contrôlée est aujourd’hui orientée « recrutement ». Un choix dicté par la réalité des mondes du travail. LinkedIn est l’outil idoine. Afin de continuer à attirer des profils de spécialistes de langues rares mais surtout dans les domaines de contre-prolifération, de spécialistes cyber (RD, sécurité des systèmes), d’ingénieurs informatique, de spécialistes de l’informatique quantique, de l’IA... Pour anticiper et non suivre Loin, très loin d’être une évidence lorsqu’on sait que ces « profils numériques » qui sont particulièrement convoités souhaitent être logiquement rémunérés « à leur juste valeur ». Et dans ce domaine salarial, se font jour des inégalités propres au clivage public/privé : tous les employeurs potentiels ne disposent pas des mêmes enveloppes. Toutefois, la Direction générale de la sécurité extérieure et d’autres services de renseignement, disposent d’un ressort propre : le mystère de l'employeur et donc de l'exercice professionnel. Un piment dans un début de carrière, par exemple, propre à animer un volant de jeunes ingénieurs. « Un premier job pour moi sans nul autre pareil, effectivement » confirme dans un commentaire lapidaire un ingénieur aujourd’hui passé dans le privé. Être passé par la « boîte » constitue un plus dans une ligne de curriculum, confirme un DRH parisien. Pour positionner son attractivité dans des domaines concurrentiels, la mise en scène sur une plateforme spécialisée est essentielle. « A travers ses canaux de diffusion, la DGSE s'applique à rendre les métiers du renseignement accessibles. Et y parvient » explique le responsable d'une agence de communication parisienne. « Ce qui a pour conséquence d'humaniser une organisation singulière » répond un autre spécialiste de l'image. Un exercice toutefois compliqué entre l'indispensable hermétisme d'un service de renseignement et l'utile visibilité sur les réseaux sociaux. A suivre. Prochain volet : LinkedIn, sergent-recruteur de la DGSE *Gallimard, 1994 Illustration : copie d'écran LinkedIn. Quote Ya Rab Yeshua.
BTX Posted Tuesday at 03:08 PM Author Report Posted Tuesday at 03:08 PM https://ainsi-va-le-monde.blogspot.com/2025/04/linkedin-sergent-recruteur-de-la-dgse-2.html LinkedIn, sergent-recruteur de la DGSE (2) Cet article est le deuxième des trois volets consacrés à la communication, en particulier numérique, de la DGSE Cette plateforme est par excellence un moyen utile pour recruter des profils hautement spécialisés. « La DGSE y présente des contenus professionnels et informatifs avec une clarté qui contraste avec la nature opaque de ses activités » analyse le responsable d’une agence de communication parisienne. « Avec des méthodes assez originales, renchérit Olivier Coredo, journaliste spécialisé dans les nouvelles technologies, sous notamment la forme d’énigmes et de jeux qui s’adressent, en premier lieu, aux ingénieurs mais aussi à des lycéens et parfois des collégiens afin de les sensibiliser. » « La DGSE communique comme une entreprise classique. J’y vois une volonté de démocratiser le métier d’agent » ajoute un autre responsable d’une agence de com habitué à travailler avec de grandes entreprises françaises. L’étape « Bureau des légendes » Cette série télévisée a permis, par ricochet, à la « Piscine »* de se construire une image auprès du public. Une agence longtemps traumatisée par l’affaire du Rainbow Warrior** en 1985 et qui ne peut mettre en avant ses succès. « Ce que fait la DGSE dans sa communication numérique, repose sur une habile mise en scène. Ne dévoilant que des éléments anodins, ce qui laisse à penser à une certaine transparence » note un enseignant en communication qui met également en exergue les vidéos mises en ligne sur YouTube. « Celles-ci témoignent d’une volonté de dynamiser l’image du renseignement extérieur dans la diversité de ses missions et de ses métiers. Proposant au visiteur de se projeter dans l’environnement de travail des agents et ainsi d’illustrer l’impact direct de leur engagement sur les grands enjeux géopolitiques et sécuritaires. » Un autre levier pour attirer des candidats. Auquel il faut joindre une présence de plus en plus affirmée dans des salons professionnels qui s’ajoutent aux traditionnelles présentations auprès d’établissements universitaires. Des points de vigilance « La présence d’ex-agents sur les réseaux sociaux, de partenaires ou de fournisseurs élargit la surface d’exposition commente le journaliste Olivier Coredo. La DGSE sait évidemment qu'une "tête d’affiche" constitue un vrai « honey pot ». Il suffit alors de scanner les réseaux de contacts, des amis. Le social engineering largement utilisée exploite une palette de ruses. Un attaquant, quel qu’il soit, peut alors faire un mapping des connections (cartographie), s’appuyant sur des outils OSINT (sources ouvertes), et utiliser l’IA et des outils de spoofing (tromperie) pour cibler et personnaliser une approche. » La Centrale doit également faire face à un autre fléau, les faux comptes. La communication publique induit également la multiplication de la réception de candidatures. Ce qui nécessite d’avoir suffisamment de ressources internes, afin d’étudier les dossiers. « Attention aux menaces "insider" qui peuvent activer par la suite » avertit O. Coredo. Ce qu’un connaisseur de l’écosystème du boulevard Mortier*** traduit par « La culture, du secret, le tamponnage sont plus longs mais plus sûrs. Ils ont toujours du bon. » A suivre. Prochain volet : DGSE, communiquer pour honorer. *Allusion à la piscine Georges Valleret voisine **Du nom du navire de Greenpeace, saboté par des agents français. L’explosion causa la mort d’un photographe qui se trouvait à bord. Deux agents de la DGSE furent arrêtés et condamnés ***Adresse de la Direction générale de la sécurité extérieure. Quote Ya Rab Yeshua.
BTX Posted Wednesday at 04:41 PM Author Report Posted Wednesday at 04:41 PM https://ainsi-va-le-monde.blogspot.com/2025/04/dgse-communiquer-pour-honorer-3-et-fin.html DGSE, communiquer pour honorer (3 et fin) La scène se déroule le 7 mars dernier à Paris. Le général Christian Baptiste, délégué national de l’Ordre de la Libération s’apprête à inaugurer une plaque qui porte le nom de Simone Michel-Lévy, une résistance de la première heure et l’une des six femmes Compagnon de la Libération. A ses côtés se trouve Nicolas Lerner, le directeur général de la DGSE. Car, l’espace Simone Michel-Lévy se situe au siège du renseignement extérieur, boulevard Mortier, dans le XXe arrondissement. Sur LinkedIn, la com de la « Boîte » publie une photo et un post de l’inauguration. Collaboration DGSE/Ordre de la Libération Un lien fort existe entre la chancellerie de l’Ordre de la Libération et la Direction générale de la sécurité extérieure. Avec l’accord des derniers titulaires de la croix de la Libération, la fourragère de l’Ordre a été remise le 17 septembre 2018 au 44e RI* ainsi qu’aux unités mer et air associées. Un ouvrage Les Compagnons de l’ombre** fruit d’une collaboration des deux institutions a suivi, relayée sur LinkedIn. Ensuite ce fut une exposition, mise en valeur sur les réseaux sociaux par les services. Chaque mois, la DGSE met également en lumière sur LinkedIn, à l’attention de ses 319.000 followers, l’histoire d’un Compagnon ayant servi au Bureau central de renseignements et d’action (BCRA) et d’un objet lui ayant appartenu. Les services secrets de la France libre et les 174 agents (es) devenus l’un des 1038 Compagnons de la Libération est un axe de la communication numérique de « Mortier ». Une affaire d’image pour l’externe mais pas seulement. Culture interne « La DGSE souhaite donner une colonne vertébrale historique à ses nouveaux agents. Afin qu’ils sachent que leur métier a une filiation, un passé » explique Vladimir Trouplin, conservateur, aux Invalides, du musée de l’Ordre de la Libération. A l’heure où la France va commémorer le 80e anniversaire de la capitulation nazie et dans le maëlstrom que vit actuellement le monde, ces rappels prennent tout leur sens y compris dans un service de renseignement. La « Piscine » vient également de mettre en exergue sur LinkedIn les cinq premiers podcasts d’une série réalisée en partenariat entre l’Ordre, France Culture et Savoirs+, consacrée à six Compagnons représentatifs des engagements durant la Seconde Guerre mondiale. Deux sont des anciens des services secrets de la France Libre : Simone Michel-Lévy donc et Léonel de Moustier qui, avant d’être agent secret, fut l’un des 80 parlementaires qui refusa d’accorder les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, le 10 juillet 1940. Fin * Corps support des militaires affectés à la DGSE ** Nathalie Genet-Rouffiac et Vladimir Trouplin, éditions HC, 2021 Photo, capture d'écran, page DGSE sur LinkedIn. Quote Ya Rab Yeshua.
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