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Deux nouvelles compagnies viennent d’agrandir l’effectif du bataillon de renseignement de réserve spécialisé (B2RS), cette unité composée à 100% de réservistes et spécialisée dans la collecte et l’analyse de données en source ouverte. 

Ni fusil d’assaut, ni casque lourd pour ces réservistes. Leurs armes à eux, ce sont un ordinateur et un esprit affûté.
 
Créé en juin 2024 et rattaché au Commandement des actions dans la profondeur et du renseignement (CAPR), le B2RS agit en effet sur un autre champ de bataille : celui de réseaux sociaux et autres forums devenus autant de sources d’informations pour l’armée de Terre. Initié à Strasbourg avec une compagnie « Rhin » désormais forte de 200 personnes, le B2RS s’est agrandi de deux nouvelles compagnies. L’une était officialisée mardi dernier à Paris, au ministère des Armées, et l’autre, deux jours plus tard, à Toulouse. 
 

La mission de ces réservistes atypiques ?

« Répondre à des demandes de renseignement, principalement en provenance du CRT [Centre du renseignement terre] », autre organisme inféodé au CAPR.

Comment ?

En allant collecter des informations parmi les médias, sites et autres plateformes numériques pour générer un renseignement d’origine source ouverte (ROSO) qui aura une utilité militaire, résume le lieutenant David de la compagnie Seine.

Leurs moyens ?

« Un clavier, une souris, un écran et des outils informatiques », mais aussi « un cerveau bien éduqué, bien fait ». Un cerveau, ou plutôt un nouveau maillon dans un domaine où coexistent et se combinent également les renseignements d’origine image, électronique ou encore humain. « Nous sommes un capteur parmi d’autres », observe l’officier. 

Dépourvue de limites géographiques, cette recherche mondialisée se matérialise de deux façons.
 
D’un côté par des notes ciblées de deux pages et, de l’autre, par des dossiers approfondis qui peuvent atteindre une trentaine de pages. Bien qu’ils ne soient pas directement menacés comme le serait un fantassin ou un cavalier, les chercheurs OSINT se doivent de travailler « en mode discrétion ». « Dès lors que nous faisons une recherche Google, nous sommes visibles en temps que personne », relève le lieutenant David. Face à des adversaires bien plus décomplexés qu’auparavant, le B2RS dispose de réseaux sécurisés, d’outils digitaux spécifiques, de formations internes et conduit des actions de sensibilisation pour qu’il soit impossible de remonter jusqu’au chercheur OSINT.
 

Forte pour l’instant de 35 personnes, la compagnie Seine aura vocation à atteindre un effectif de 240 réservistes en 2030. Un horizon également choisi pour atteindre la pleine capacité du B2RS, armé à terme de 1500 réservistes. Recruter est donc un enjeu. Le B2RS profitera dans ce sens de cette volonté de dispersion des compagnies sur le territoire national. Exit la caserne en rase campagne, il sera surtout question de s’installer à proximité des viviers de candidats, à commencer par les centres universitaires. 

 
Le-B2RS-renforce-de-deux-compagnies-de-c Crédits image : CAPR
 

Deux parcours sont possibles.

Soit via un recrutement direct du B2RS pour une spécialité détenue dans le civil, soit parce que le candidat est déjà réserviste opérationnel et souhaite développer son expertise, détaille le sergent Arthur, chercheur OSINT et chargé, dans le civil, de l’analyse de risque pour la direction de la sûreté d’une entreprise aéronautique.

Les qualités recherchées ? Une appétence pour le métier militaire et la volonté de servir bien sûr, mais aussi « une soif de connaissance, une grande curiosité », explique le brigadier Julien, également chercheur OSINT au sein de la compagnie Seine.

Si les étudiants sont nombreux à répondre à l’appel, le bataillon cultive sa pluridisciplinarité en ne restreignant pas le contingent à un profil unique bloqué dans un domaine précis mais se construit autour d’un éventail de profils « pour pouvoir mélanger les spécialités et partager les connaissances », souligne le brigadier Julien. À l’heure où les armées travaillent à doubler l’envergure de la réserve, l’engagement au sein du B2RS a cela d’intéressant qu’il est astreint à un cadre médical moins contraignant que celui de la réserve opérationnelle. Informaticiens, linguistes ou historiens : les candidats « trouveront leur place ici sans devoir crapahuter dans la verte », assure le lieutenant David. « Il ne peut y avoir de B2RS là où il n’y pas de maillage militaire territorial », poursuit-il. Derrière la question du recrutement, le lieu de création d’une compagnie sera donc aussi choisi selon les états-majors et régiments susceptibles tant d’appuyer le bataillon que de lui adresser des demandes de renseignement. 
 
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L’autre défi sera celui de la masse des informations à traiter. « Il y a une explosion, depuis quelques années maintenant, de tout ce qui relève de la source ouverte, une explosion de l’information qui nécessite beaucoup de traitement », souligne le lieutenant David. Toute photo prise au coin de la rue puis postée et commentée sur Instagram, Twitter ou Facebook devient une donnée potentielle. L’intelligence artificielle, encore balbutiante dans ce secteur, aura peut-être un rôle à jouer dans l’absorption de cette masse mais, dans l’immédiat, le B2RS misera avant tout sur un bataillon d’ampleur inhabituelle. 

Ce n’est que le début pour un B2RS qui fonctionne « un peu en mode start-up ». Entre les expérimentations, prises en main d’outils spécifiques et premières « livraisons », il s’agit de développer des compétences nouvelles pour envisager ensuite de répondre à d’autres interlocuteurs, d’autres types de demandes. S’il reste au service de l’armée de Terre, « d’autres états-majors pourraient également faire appel à nous si nous parvenons à briller auprès d’eux », prédit le lieutenant David. Les frontières entre armées sont perméables et les échanges entre terriens, aviateurs et marins se multiplient dans un segment où pratiquement tout reste à écrire. 
 

Crédits image : CAPR

https://www.forcesoperations.com/le-b2rs-renforce-de-deux-compagnies-de-chercheurs-osint-en-treillis/

 

Ya Rab Yeshua.

Posté(e)

"Solde non imposable à partir de 50€/net jour", je lis dans la plaquette ? Est-ce une nouveauté ou une spécificité pour cette unité ? 

"Celui qui n'est que militaire n'est qu'un mauvais militaire, celui qui n'est que professeur n'est qu'un mauvais professeur, celui qui n'est qu'industriel n'est qu'un mauvais industriel. L'homme complet, celui qui veut remplir sa pleine destinée et être digne de mener des hommes, être un chef en un mot, celui-là doit avoir ses lanternes ouvertes sur tout ce qui fait l'honneur de l'humanité". Maréchal Lyautey.

Posté(e) (modifié)
il y a 47 minutes, Cephalyx a dit :

 

"Solde non imposable à partir de 50€/net jour", je lis dans la plaquette ? Est-ce une nouveauté ou une spécificité pour cette unité ? 

 

Non, juste la solde de base d'un soldat de 1ère classe dans la réserve operationnelle👍🏼

Modifié par Charles Kahn
  • Like 1
Posté(e)
il y a 45 minutes, Charles Kahn a dit :

Non, juste la solde de base d'un soldat de 1ère classe dans la réserve operationnelle👍🏼

J'avais mal interprété (lu, imposable au delà de 50€) ^^

  • Haha 1

"Celui qui n'est que militaire n'est qu'un mauvais militaire, celui qui n'est que professeur n'est qu'un mauvais professeur, celui qui n'est qu'industriel n'est qu'un mauvais industriel. L'homme complet, celui qui veut remplir sa pleine destinée et être digne de mener des hommes, être un chef en un mot, celui-là doit avoir ses lanternes ouvertes sur tout ce qui fait l'honneur de l'humanité". Maréchal Lyautey.

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