Entre KNDS et SIMA, les premiers pas d’un partenariat prometteur

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Voilà près de cinq mois que KNDS France et l’entreprise danoise SIMA Innovation ont entériné un partenariat stratégique visant à combiner les circulaires du second avec l’armement moyen calibre et les véhicules du premier. Avec de premiers essais concluants et une première perspective de contrat à la clef.

 

L’oeil averti l’aura remarqué : un blindé 4×4 Serval s’était invité à la signature de cet accord, début avril au siège versaillais de KNDS France. Une présence qui n’a rien d’anodin, car l’une des premières concrétisations de ce partenariat franco-danois repose sur ce véhicule issu du programme SCORPION. En cours de négociation, un futur contrat verrait SIMA livrer sa circulaire en vue d’une intégration sur certains Serval destinés à l’armée de Terre. Complémentaire des tourelleaux téléopérés T1 et T2 fournis par Arquus, elle reposerait sur la solution RM665SB, la plus légère de la gamme avec ses 665 mm de diamètre et son poids de 60 kg sans protection additionnelle.

Près de 300 Serval ont été livrés au dernier décompte sur les quelques 1400 commandés à ce jour au travers de SCORPION et du programme VLTP. Le débouché potentiel est conséquent mais, pour l’heure, les négociations porteraient sur la fourchette basse d’un volume « à trois chiffres ». Reste à transformer l’essai, mais prendre pied au sein des unités conventionnelles françaises sera considéré comme « un message important », estime SIMA. C’est que ce dernier n’avait jusqu’alors retenu l’attention que des seules forces spéciales françaises, à qui il a fourni des circulaires RM850 intégrées sur certains véhicules de Technamm.

 

Monter à bord du Serval ne serait qu’une nouvelle étape dans une relation engagée bien avant la matérialisation de ce partenariat industriel. Le dernier exemple en date ? Ce montage P20 de KNDS France combiné à une circulaire M18, elle-même intégrée au véhicule tactique Mammoth lancé l’an dernier au salon Eurosatory par l’entreprise néerlandaise Defenture. Un montage basé sur le canon M621 de KNDS France, qui a convaincu les forces spéciales allemandes et sur lequel lorgnent leurs homologues danois. Tous deux avaient auparavant collaboré pour l’intégration d’une circulaire sur le CAESAR 8×8, système d’artillerie dont les 19 exemplaires acquis par l’armée danoise ont depuis été cédés à l’Ukraine.

Crédits image : KNDS France

 

L’empreinte française de SIMA pourrait s’étendre au-delà du lien établi avec KNDS. Les équipes danoises s’intéressent aussi de près aux camions-citernes de nouvelle génération (CCNG) acquis dans le cadre du programme « flotte tactique et logistique terrestre » (FTLT). Cet incrément initial prévoit la livraison de 450 CCNG, dont 70 ont été commandés l’an dernier et 165 de plus doivent en théorie l’être en 2025 auprès d’Arquus et de ses sous-traitants. Les premiers exemplaires sont attendus pour fin 2026. 

Les deux grandes forces des circulaires proposées par SIMA ? Leur capacité à recevoir l’essentiel des armes d’appui en service et leur grande modularité. Motorisées par défaut, ces circulaires peuvent être personnalisées et améliorées selon les desiderata de l’utilisateur, soit en amont, soit durant le cycle de vie. Ainsi, la base standard s’accompagne d’une série d’options encore modifiables à la marge, du kit de protection du tireur aux rangements de munitions et du pare-soleil au collecteur de douilles. 

 

Trois des quatres circulaires (RM750, 850 et 900) de la gamme peuvent ainsi recevoir le montage P20 moyennant l’ajout d’un bras dédié. Celle envisagée pour le Serval peut quant à elle embarquer, au choix, une mitrailleuse légère ou lourde, un lance-grenade automatique, voire une mitrailleuse M134 Dillon. Là aussi, son adoption supposera de plancher sur les besoins spécifiques à l’armée de Terre. 

Avec un tel argumentaire, rien d’étonnant à ce que plusieurs milliers de circulaires et autres montages sur pivot soient sortis des lignes de SIMA jusqu’à présent. À l’heure où resurgissent des questions d’accélération de la production, SIMA a d’emblée pris garde à ne pas devenir le chaînon bloquant. Sa capacité de production mensuelle a en effet plus que triplé en l’espace d’un an, passant de 40 systèmes en 2024 à 150 aujourd’hui. Une croissance rendue possible, entre autres, par la construction d’une nouvelle usine.