La frégate de défense et d’intervention Amiral Ronarc’h est sur le point d’être livrée à la Marine nationale

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Ce 15 septembre, la première des cinq Frégates de défense et d’intervention [FDI] destinées à la Marine nationale, l’Amiral Ronarc’h, a appareillé de Lorient, où elle a été mise à l’eau il y a près de trois ans, pour rejoindre son port base de Brest. C’est en effet ce que vient d’annoncer la Direction générale de l’armement [DGA], via un communiqué.

« Cet appareillage de Lorient a donné lieu à une cérémonie en présence d’Emmanuel Chiva, Délégué général pour l’armement, de l’amiral Nicolas Vaujour, chef d’état-major de la Marine, et de Pierre-Éric Pommellet, président-directeur général de Naval Group », a précisé la DGA.

Si l’on s’en était tenu au calendrier tel qu’il avait été défini au moment du lancement du programme FDI, en 2017, cette première frégate aurait dû être livrée à la Marine nationale en 2023… Ce qui pouvait sembler ambitieux, au regard des défis inhérents à la conception de ce nouveau modèle de frégate. Puis, les effets de la crise sanitaire de 2020 et les difficultés d’approvisionnement pour certains composants, en particulier électronique, compliquèrent la tâche de Naval Group.

Finalement, malgré une tentative de sabotage en mai 2023 [des dizaines de câbles avaient été volontairement coupés alors qu’elle était en cours de construction, ndlr], la frégate Amiral Ronarc’h put entamer ses essais en octobre 2024. Quatre campagnes en mer furent nécessaires pour vérifier l’ensemble de ses systèmes et, le cas échéant, effectuer les derniers réglages avant sa livraison à la Marine nationale.

Avant son admission au service actif, prévue en 2026, la frégate Amiral Ronarc’h devra effectuer un déploiement de longue durée [DLD], afin de vérifier ses capacités militaires.

 

 

« L’arrivée imminente de l’Amiral Ronarc’h, […] dont les essais en mer se sont révélés très prometteurs, est particulièrement encourageante. Il est satisfaisant de constater que nos prévisions en termes de besoins opérationnels se sont avérées justes. Cela démontre la pertinence de notre processus de planification et de réflexion prospective. Je rappelle ainsi que la conception de la FDI remonte à une décennie, dans un contexte de conflictualité bien différent de celui d’aujourd’hui », avait par ailleurs souligné l’amiral Vaujour, lors d’une audition parlementaire, en mai dernier. Et de suggérer que trois unités de plus ne seraient pas de trop…

En attendant, la frégate Amiral Ronarc’h sera suivie par deux autres FDI, à savoir l’Amiral Louzeau [en 2027] et l’Amiral Castex [en 2028]. Ces trois premiers navires « s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre de la Loi de programmation militaire 2024-2030 », rappelle la DGA. Suivront ensuite l’Amiral Nomy et l’Amiral Cabanier.

Entretemps, Naval Group aura à livrer les FDI Kimon, Nearchos et Formion à la marine grecque. Voire une quatrième si Athènes confirme ses intentions.

 

Pour rappel, d’un déplacement de 4500 tonnes pour une longueur de 122 mètres, les frégates de défense et d’intervention sont dotées du système de combat SETIS 3.0 ainsi que d’un radar multifonctions AESA Sea Fire 500, d’un dispositif optronique Paseo XLR et de différents autres capteurs logés dans le PSIM [Panoramic Sensors and Intelligence Module].

Elles sont aussi équipées d’un sonar de coque KingKlip Mk2, d’un sonar remorqué CAPTAS-4, d’une suite de guerre électronique « SENTINEL » et du système de communications navales intégré « Aquilon ». Leur « architecture numérique innovante » permet de les adapter « en continu aux évolutions technologiques et opérationnelles ». Celles destinées à la Marine nationale disposent de lanceurs verticaux Sylver A50 pour des missiles surface-air Aster 15 et Aster 30, d’une tourelle de 76 mm, de canons de 20 mm téléopérés, de torpilles MU-90 et de missiles antinavires Exocet. Enfin, elles peuvent accueillir un hélicoptère et des drones aériens.

Photo : Naval Group