L’armée de l’Air & de l’Espace envisage de faire du Mirage 2000D RMV un chasseur de drones

[BTX]

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En avril, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] a officiellement prononcé la mise en service opérationnelle [MSO] du chasseur-bombardier Mirage 2000D RMV [pour rénovation à mi-vie], dont cinquante exemplaires sont exploités par la 3e Escadre de chasse, basée à Nancy-Ochey.

Cette rénovation du Mirage 2000D a consisté à lui ajouter quelques fonctionnalités qui lui faisaient alors défaut. Ainsi, cet avion peut désormais être doté d’une nacelle canon CC422 de 30 mm ainsi que de missiles air-air MICA IR, à la place des Magic II. L’option de lui permettre d’emporter des armements air-sol modulaires [AASM] n’a cependant pas été retenue.

En outre, s’il a conservé la capacité de mettre en œuvre le système de guerre électronique ASTAC [Analyseur Super hétérodyne TACtique] pour détecter les radars hostiles et intercepter les signaux électroniques entre 0,5 GHz et 5 GHz, le Mirage 2000D RMV peut aussi utiliser la nacelle de désignation TALIOS [Targeting Long-range Identification Optronic System], laquelle permet d’identifier, de suivre et de frapper des cibles mobiles de jour comme de nuit.

Enfin, l’interface homme-machine du Mirage 2000D a été repensée avec l’intégration des nouveaux logiciels de mission LION, LIANE, PANDA et SINGE.

Cela étant, le Mirage 2000D RMV pourrait encore évoluer dans les mois à venir. Alors que la nacelle CC422 ne lui sert qu’à faire de l’appui aérien rapproché car aucune symbologie pour le tir canon air-air ne lui a été intégrée, par manque de budget, l’AAE envisage de le doter d’une capacité contre les drones.

« Les Mirage 2000D n’a pas dit son dernier mot », a lancé le général Jérôme Bellanger, le chef d’état-major de l’armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], dans les pages du 500e numéro du magazine Air Fan.

« Nous étudions des options qui sont issues de nos réflexions sur les conflits actuels, comme la possibilité d’adapter des armements à bas coûts pour traiter la menace de type drones Shahed. Ces systèmes d’armes prolifèrent sur tous les théâtres et, dans un contexte d’engagement majeur, il est inenvisageable de consommer nos armements les plus sophistiqués et les plus coûteux pour les détruire », a expliqué le général Bellanger, avant de souligner que, en Ukraine, on « dépassera bientôt le seuil des mille drones Geran 2 [version russe du Shahed-136 iranien, ndlr] lancés par la Russie en une seule nuit ».

Si le CEMAAE n’a pas détaillé les options actuellement étudiées, il est probable que l’une des solutions envisagées consisterait à doter le Mirage 2000D de la capacité à tirer des roquettes à guidage laser, comme par exemple l’ACULEUS-LG fournie par Thales. L’US Air Force explore d’ailleurs cette voie : en mer Rouge, il y a quelques mois, des F-16 ont abattu des drones houthistes avec des roquettes de 70 mm de type APKWS II [Advanced Precision Kill Weapon System II]. Roquettes qui sont susceptibles d’être mises en œuvre par le F-15E.

Par ailleurs, parmi les options dites agiles car elles « sont en phase avec le retour d’expérience opérationnelle » et que « leur coût et la complexité de leur développement restent maîtrisés », dixit le général Bellanger, l’AAE envisage de donner la capacité au Mirage 2000D d’emporter des AASM.

« C’est un armement souverain extrêmement efficace dans toutes ses versions et qui donne entière satisfaction à l’ensemble de ses utilisateurs », a fait valoir le CEMAAE.

Enfin, les logiciels embarqués du Mirage 2000D RMV vont encore évoluer. « Notre capacité à travailler sur le code du système d’armes » de cet avion « nous permet de développer des cas d’usage d’intelligence artificielle de combat qui sont particulièrement intéressants », a confié le général Bellanger. Ce qui, avec la nacelle TALIOS, permettra « d’aller plus loin dans l’exploitation en direct des images recueillies », a-t-il conclu.