BTX Posté(e) %s à %s Signaler Posté(e) %s à %s https://www.forcesoperations.com/les-premiers-contours-dorion-2026/ L’exercice ORION revient en 2026, trois ans après une édition inaugurale riche en enseignements mais en conservant un format sensiblement équivalent. Ses premiers contours étaient dressés hier matin en audition parlementaire par le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), le général Pierre Schill. Quatre phases en quatre mois « Faire les choses en vrai, au moins partiellement ». Voilà l’enjeu central d’ORION, cet exercice d’hypothèse d’engagement majeur né il y a quelques années de l’intuition du général Thierry Burkhard, alors encore CEMAT. Rendez-vous triennal, ORION « va mettre en jeu et entraîner l’ensemble des capacités des armées », annonçait hier matin son successeur. L’édition 2026 partagera un schéma général similaire à celui retenu trois ans plus tôt. Il s’articulera autour de quatre phases principales réparties sur environ quatre mois. Trois d’entre-elles « seront visibles avec des forces importantes sur le terrain », pointe le CEMAT. La phase initiale consistera à nouveau en une opération d’entrée en premier. Si ORION 2023 avait démarré dans le bassin méditerranéen, l’engagement démarrera cette fois sur la façade atlantique. En témoignent, par exemple, ces espaces aériens temporaires créés dans l’ouest de la France entre février et avril prochains. Suivra une phase civile-militaire intermédiaire relevant de l’opérationnalisation des stades de défense, des questions de résilience de la nation, du rôle de nation hôte vis-à-vis de l’OTAN, de flux logistiques, ou encore de mobilisation des réserves. Les deux dernières phases prendront la forme d’exercices de grande ampleur « plutôt dans le nord-est de la France », terre d’accueil de la plupart des grands camps d’entraînement de l’armée de Terre. Le séquençage n’est pas davantage détaillé mais une chose est certaine : les scénarios qui l’entoureront seront exigeants, assurait le chef d’état-major des Armées (CEMA), le général d’armée aérienne Fabien Mandon, ce mercredi à l’Assemblée nationale. « Ce sera un très grand exercice », poursuivait le général Schill tout en invitant à ne pas en augmenter la complexité à l’infini pour s’assurer d’aboutir aux résultats espérés. Côté terrestre, il mobilisera plus de 10 000 combattants et quelque 3000 véhicules. Entre 15 et 20% des forces engagées proviendront d’ « un certain nombre d’alliés ». À leur tête, un poste de commandement de corps d’armée français, « joueur principal » relevant a priori du Corps de réaction rapide – France de Lille. Innover, tester, signaler Comme de nombreux exercices, ORION reste un « laboratoire » grandeur nature pour progresser sur les technologies du moment. « Nous allons mettre en oeuvre un certain nombre d’innovations », relevait le CEMAT tout en rappelant le point de chute que représente ORION pour les industriels concernés. Il s’agira donc d’être prêt en temps et en heure. Les axes d’effort ne manquent pas, à commencer par la généralisation des drones et autres systèmes robotisés. ORION 2023 avait en effet relevé l’urgence d’accélérer dans la dronisation des armées, et en particulier de l’armée de Terre. Message reçu. Le drone est désormais presque partout, certes en quantités limitées mais la logique adoptée privilégie les petits volumes pour coller au plus près des évolutions rapides du domaine. À une exception près : ces 1000 micro-drones du combattant qu’Harmattan AI doit commencer à livrer ce mois-ci en priorité aux unités qui prendront part à ORION 2026. Une grande place sera à nouveau accordée à la simulation, moyen privilégié pour créer l’effet de masse à moindre coût quitte à sacrifier un peu de réalisme. Reste qu’ORION 2023 aura démontré l’inadaptation des moyens d’alors aux manoeuvres portées aux niveaux de la division et du corps d’armée. L’une des réponses pourrait provenir de l’opération « Simulation massive » (SIM MASS) initiée en 2024. Lancé de manière anticipée, son incrément initial doit permettre de concrétiser les premières briques urgentes de simulation massive en réseau dans la perspective d’ORION 2026. L’édition 2023 avait également mis en lumière un manque d’épaisseur stratégique et la mise sous tension du soutien interarmées, les limites atteintes par la chaîne de santé et par les flottes de camions tactiques n’étant que deux exemples parmi d’autres. Le renouvellement de certaines capacités est bien lancé du côté du Service de santé des armées, en témoignent l’arrivée des premiers Griffon SAN et de véhicules VLTP NP SAN. ORION a par ailleurs été choisi pour servir de laboratoire pour l’élément préfigurateur d’un futur état-major opératif créé par le SSA. Jalon important vers la mise sur pied d’une division « bonne de guerre » en 2027, ORION sera également un point de passage de premier ordre pour témoigner de la montée en puissance de nouvelles structures justement « taillées » pour un engagement de grande envergure. À commencer par les commandements Alpha, ces structures chargées d’appuyer la division et le corps d’armée avec des moyens spécifiques. « Ce sera une mise à l’épreuve d’un certain nombre de savoir-faire », assure le CEMAT en citant l’exemple de sa chaîne de commandement. ORION devra à ce titre mettre sous tension la nouvelle organisation de la fonction commandement et contrôle interarmées, le développement d’un C2IA « agile, efficient et résilient » restant « une priorité dans le cadre d’un engagement majeur », pointe le ministère des Armées dans le projet de loi de finances pour 2026. Au vu du contexte, ORION 2026 sera aussi et surtout « une façon de prouver à nos alliés notre légitimité, notre crédibilité sur le fait qu’ils peuvent avoir intérêt à s’entraîner avec nous et ce sera évidemment, aussi, un signal », rappelait le CEMAT. De fait, la séquence sera l’un des nombreux signalements stratégiques adressés l’an prochain aux adversaires potentiels. Il doit ainsi convaincre de l’état de préparation d’armées françaises appelées à assumer un rôle central dans la prochaine prise d’alerte de l’Allied Reaction Force de l’OTAN. À compter de l’été prochain, l’armée de Terre armera ainsi le poste de commandement de la composante terrestre de l’ARF 26. La réussite d’ORION passe donc aussi par la capacité à démontrer « ce que l’on sait faire ‘un peu façon Zapad‘ », relevait le CEMAT dans un clin d’oeil assumé à ces exercices d’ampleur régulièrement organisés par l’armée russe. Crédits image : EMA COM 1 Citer Ya Rab Yeshua.
Messages recommandés
Réagir à la dicussion
Vous pouvez poster maintenant et vous inscrire plus tard - Déja membre ? connectez vous pour poster avec votre compte