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https://www.opex360.com/2025/10/27/larmee-de-lair-va-retirer-ses-avions-c-130h-hercules-du-service-faute-de-pouvoir-assurer-leur-entretien/

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Si, aux États-Unis, il est possible de connaître le « taux de capacité à effectuer des missions » de chaque flotte d’avions militaires, ce n’est plus le cas en France où, en 2020, le ministère des Armées a décidé de ne plus publier les chiffres de la disponibilité technique [DT] de ses aéronefs en faisant valoir des « impératifs renforcés de confidentialité ». Cette mesure a ensuite été étendue à l’ensemble des équipements mis en œuvre par les forces armées et concerne désormais aussi les données relatives à la disponibilité technique opérationnelle [DTO].

Des esprits taquins pourraient penser qu’il n’y aurait aucun problème à permettre au public de prendre connaissance de ces chiffres s’ils étaient excellents… Toujours est-il que leur classification en « diffusion restreinte » complique le travail des rapporteurs budgétaires, dont l’une des missions est de veiller à ce que l’argent du contribuable soit efficacement dépensé.

Or, comme l’a une nouvelle fois déploré le député Frank Giletti [mais il n’est pas le seul] lors de l’audition de Catherine Vautrin, la ministre des Armées, ces données ne leur avaient toujours pas été communiquées après la publication du projet de loi de finances 2026 [PLF 26].

Or, connaître la DT et/ou la DTO des aéronefs permettrait de vérifier si la réforme du Maintien en condition opérationnelle [MCO] aéronautique porte ou non ses fruits. D’autant plus que les sommes engagées sont souvent conséquentes.

Pour rappel, lancée en 2018, celle-ci s’est concrétisée par la création de la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] et la généralisation des contrats dits verticalisés, lesquels consistent à confier à un prestataire unique l’ensemble des marchés relatifs au MCO d’une flotte d’aéronefs tout en lui assignant des objectifs de performance.

Quoi qu’il en soit, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, la semaine passée, le chef d’état-major de l’armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], le général Jérôme Bellanger, s’est félicité des résultats produits par la réforme du MCO aéronautique… même si la situation demeure contrastée pour certaines flottes.

« Le MCO est un point sur lequel on est extrêmement attentif car il représente pratiquement 70 % du BOP Air [Budget opérationnel du programme Air]. Autant dire qu’on le scrute avec la DMAé », a d’abord souligné le général Bellanger.

« On a des résultats et une disponibilité disparate mais qui est en nette amélioration. On y met quand même de l’argent mais les contrats verticalisés ont été bien pensés », a-t-il ajouté.

Sans point de référence, il est difficile de mesurer les résultats de la réforme du MCO Aéro.

Toujours est-il que le CEMAAE a fait état d’une disponibilité en hausse de 6 % pour les Rafale, de 5 % pour les Mirage 2000 et de plus de 6 % pour la flotte d’avions de transport [A400M, C-130J, C-130H, Casa CN-235, A330 MRTT]. En revanche, la disponibilité des hélicoptères a baissé de 7 %, probablement à cause des flottes les plus anciennes, comme celle des Puma/Super Puma.

« Globalement, on a une disponibilité qui reste satisfaisante », a dit le général Bellanger… qui s’est toutefois inquiété pour celle des avions de facture américaine.

Ainsi, si les avions de transport affichent une disponibilité en hausse, ce n’est pas le cas des quatorze C-130H de l’AAE, lesquels ont été partiellement modernisés, dans le cadre d’un marché notifié à Collins Aerospace en… 2017 pour 164 millions d’euros. Cette opération visait à prolonger leur durée de vie opérationnelle au moins jusqu’en 2035, avec l’intégration d’une nouvelle avionique [avec la suite Flight 2] et des capacités supplémentaires.

Seulement, le Plan annuel de performances [PAP] du programme 146 « Équipement des forces » mis en annexe du PLF 2026 indique que « l’échéancier commandes-livraisons de l’opération C130 Modernisation prend en compte la fin des C130H sur le projet modernisation [uniquement six avions rénovés OACI et pas de rénovation COS au-delà du premier appareil commandé] »… Et que l’État-major des armées a décidé d’anticiper leur retrait du service, sans en préciser la raison.

Raison que le général Bellanger a donnée aux députés. « On a un [coût de] MCO qui explose sur certaines flottes, notamment américaines, comme le C-130H. C’est bien pour ça qu’on va y mettre un terme parce que, derrière, on ne peut plus assurer » leur entretien, a-t-il dit.

Par ailleurs, le CEMAAE a aussi insisté sur la nécessité de passer d’un « MCO de contrat à un MCO de combat ». En clair, « cela veut tout simplement dire que nous, opérationnels, devons avoir cette liberté de pouvoir utiliser un matériel en mode dégradé si nous estimons que le risque est maîtrisé ».

Photo : C-130H

Ya Rab Yeshua.

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