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https://lignesdedefense.ouest-france.fr/haute-intensite-selon-un-retour-sur-lexercice-warfighter-25-500-tues-et-1000-blesses-par-jour/

warfighter_cpx-1467x824.jpg Warfighter 25 : La 1re Division de l’armée de Terre s’entraîne aux côtés de ses alliés américains © armée de Terre

Donald Trump, à plusieurs reprises, a cité le chiffre de 25 000 morts. Il l’a fait pour convaincre du bien fondé des frappes aériennes US contre les embarcations des cartels, disant que la cargaison de drogue transporté par chaque bateau suffisait pour provoquer la mort de 25000 Américains. Il l’a fait aussi, le 14 décembre, en affirmant que « le mois dernier » (novembre), les combats entre Russes et Ukrainiens avaient fait 25000 tués au total.

Trump manie, voire manipule, les chiffres à sa guise, on le sait bien. Mais, celui de 25000 tués en un mois, soit 800 par jour, dans un contexte d’affrontements armés de haute intensité, n’est malheureusement pas à écarter et à ranger dans la colonne des exagérations. Pour s’en convaincre, je suggère de lire la contribution du Général de division Jean-Pierre Fagué parue dans le dernier numéro de la Revue militaire générale, « Soumettre l’adversaire » (n° 61 – Novembre 2025). La revue est à consulter ici.

Cet article repose sur un retex de « l’exercice US en simulation WARFIGHTER, actuellement le plus exigeant et le plus représentatif du combat de très haute intensité », comme le rappelle le résumé du texte du général Fagué, qui commande la 1re division française. Pour rappel, WARFIGHTER est un cycle d’exercices, parmi les plus exigeants, de Poste de Commandement américain s’appuyant sur un scénario haute intensité de niveau corps d’armées à travers un environnement interalliés et interarmées. Il vise à renforcer la posture défensive et dissuasive de l’Alliance.

WARFIGHTER « a pour but d’entraîner les postes de commandement des grandes unités face à des armées de même pied, permet d’éclairer ces nouvelles exigences pour viser la victoire au combat. En 9 jours et 9 nuits de combat lors de WARFIGHTER 25-4, au prix de lourdes pertes – plusieurs milliers de morts et de blessés – la 1re division française agissant au sein du IIIe Corps US a tactiquement détruit le volume de 2,5 divisions ennemies, dominant une World Class OPFOR qui mettait en œuvre les systèmes et tactiques les plus modernes. »

Les « lourdes pertes » mentionnées sont détaillées par le général Fagué qui met en avant: « L’abrasivité et la létalité extrême engendrées par la profusion d’effecteurs entraînant des niveaux de pertes très élevées, dont l’acceptation par les sociétés et dirigeants occidentaux restera à démontrer. »

Le général précise:
« Les pertes sont massives : avec des pics au-delà de 1 500 morts par jour lors de WFX25-4, les divisions perdaient en moyenne chaque jour de l’ordre de 500 tués et 1 000 blessés. La division y a fait face en renforçant et en adaptant le soutien médical (déploiement de Prolonged Field Care aux Role 1, débordage de blessés aux Role 3 du Corps, évacuations terrestres par bus, etc.) et sa chaîne affaires mortuaires (enfouissement d’urgence, etc.), mais aussi en conduisant une maintenance agressive sur les matériels réparables et l’injection de matériels complets (prépositionnés sur le théâtre) ainsi que des personnels de renfort pour reconstituer ses capacités perdues et poursuivre le combat dans un cadre espace-temps compatible de sa manœuvre (quelques jours à quelques semaines). »

Sur 9 jours, avec un tel niveau de pertes, la 1re division qui compte 25000 hommes aurait perdu 4500 tués et 9000 blessés, soit 13500 soldats hors de combat! Soit 54% de ses effectifs. « Environ 60 % des pertes infligées et subies sont le fait de l’artillerie », ajoute le général. Même ramené sur 4 jours d’engagement massif, le prix humain est exorbitant.

Commentaire perso: ces chiffres sont en phase avec ceux estimés par la 2e BB lors de divers exercices en Estonie et en France (lire ce post de 2021. Un officier français évoquait alors à Tapa une matinée de « combats atroces et cruels » qui avait vu le bataillon franco-britannique perdre 70 % de ses capacités). Mais ces récents chiffres témoignent toutefois d’une attrition réduite.

D’où les 22 leçons énumérées par le général. Je cite celles qui ont un lien avec les pertes:
10. La division doit d’abord détruire les systèmes qui lui infligent des pertes (et donc le comprendre en permanence).
11. La contre-batterie est essentielle en combat de haute intensité. Son efficacité doit être évaluée quotidiennement.
19. Dans un combat d’attrition, les réserves sont rarement employées groupées pour faire basculer de forces et emporter la décision, mais pour reconstituer la CAPOPS des brigades dans un tempo compatible du combat.

Ya Rab Yeshua.

Posté(e)

On peut noter que l'artillerie est la principale, donc prouve l'importance d'avoir des abris construits très rapidement, même si la position doit être tenue pour un temps relativement court.

Pour ça, il n’y a pas beaucoup de solutions : le terrain naturel quand c'est possible comme des parkings ou autre, ou sortir sa pelle à l'ancienne ou faire appel au génie rapidement.

Il faudrait prendre en compte cet aspect pour éviter d'être à poil après une semaine de combat, ce n'est que mon avis.

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