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https://www.forcesoperations.com/leurope-debloque-150-me-pour-les-chars-et-lance-roquettes-multiples-de-demain/

Une sixième vague de projets de R&D soutenus par le Fonds européen de la défense  (FEDef) est sur les rails, dont deux porteront sur le char et le lance-roquettes multiples de demain. Deux sujets pour lesquels la filière industrielle française aura une carte à jouer. 

 
Un démonstrateur de char dans le viseur
 

L’Europe n’enterrera pas le char de combat de sitôt. « Grâce à leur combinaison unique de protection, de mobilité et de puissance de feu », les chars « demeurent un élément clé de la manœuvre militaire terrestre, notamment dans le contexte de la guerre conventionnelle », estime une Commission européenne prête à débloquer 125 M€ pour poursuivre un effort lancé en 2023, dépasser le stade des études et viser « la conception et le développement d’un démonstrateur de char visant au moins un [degré de maturité technologique] TRL 6 au niveau système ». 

 

Derrière la notion de démonstrateur, il est surtout question de progresser sur des briques technologiques susceptibles de contribuer à l’amélioration des chars actuels et récemment entrés en service. L’effort s’assortit de quelques exigences minimales, dont certaines chiffrées. Ce sera, sans surprise, la recherche du meilleur compromis entre mobilité, protection et puissance de feu mais en mettant l’accent sur cette dernière. L’emport d’au moins 20 munitions de différents types, un chargeur automatique et un armement secondaire capable de neutraliser un blindé médian sont trois des prérequis fonctionnnels listés dans l’appel à projets. L’équipe lauréate devra travailler sur la survivabilité tant contre les menaces « classiques » par l’intégration d’un système de protection active que contre les systèmes de guerre électronique, drones, embryons d’essaim de drones et attaques cyber.

 

Les moyens attribués au travers du FEDef bénéficieront à un unique groupement. Du moins, théoriquement, car cette clause était déjà d’actualité lors de la phase précédente. Hors celle-ci avait vu l’Europe soutenir finalement deux consortiums dotés de budgets équivalents mais aux objectifs et calendriers divergents. L’un, baptisé MARTE, était emmené par la co-entreprise homonyme formée par KNDS Deutschland et Rheinmetall Landsysteme. L’autre, FMBTech, est coordonné par Thales SIXT GTS France. Ce dédoublement avait provoqué un certain émoi côté français, les deux projets étant alors ressentis comme étant nativement concurrents et non complémentaires. Tout candidat pour la prochaine phase devra démontrer sa capacité à exploiter des synergies avec ces activités en cours. 

 

L’appui européen intervient à un moment charnière pour le seul programme visant à remplacer les flottes actuelles par un système de nouvelle génération, MGCS. Pour le duo franco-allemand à la manoeuvre, il s’agit désormais de contractualiser la prochaine étape de développement et de démonstration auprès de la co-entreprise formée par KNDS France, KNDS Allemagne, Thales et Rheinmetall. Annoncé pour fin 2025, ce jalon est maintenant envisagé « avec une certaine confiance » courant 2026, expliquait Emmanuel Chiva, alors encore Délégué général pour l’armement (DGA), fin octobre en audition parlementaire. 

 

C’est que la première proposition formulée par le quatuor industriel a fait chou blanc. La cause ? Son prix, deux fois plus élevé que le projet initial selon l’ex-DGA. Et si l’Allemagne n’a pas émis d’objection, la France s’y est bien entendue opposée au vu des remous budgétaires qu’elle affronte depuis près de deux ans. « Nous attendons maintenant une nouvelle proposition. Nous avons cependant un enjeu fort lié à l’entrée en service à la charnière des années 2030-2040, car il va falloir un successeur au char Leclerc », rappelait alors Emmanuel Chiva. Et si l’idée d’une plateforme intermédiaire entre le Leclerc et MGCS est régulièrement évoquée, l’équation financière sous-jacente demeure sans réponse, pour ne pas dire impossible à résoudre en l’état actuel. 

 
Vers un premier LRM européen
 

L’autre sujet terrestre majeur, ce sont les frappes dans la profondeur et, plus spécifiquement, le segment du lance-roquettes multiple. Nombre de pays européens et associés « sont en train d’acquérir de telles capacités, mais les solutions d’artillerie de roquettes disponibles sont dominées par des fournisseurs non européens », observe la Commission européenne en écho aux achats de systèmes HIMARS, PULS et Chunmoo en provenance des États-Unis, d’Israël et de Corée du Sud. 

 

Il s’agira d’évoluer vers une solution non seulement européenne mais aussi apte à délivrer des effets répondant aux menaces actuelles tout en opérant dans un environnement contesté, sans GPS. Seul le développement d’un lanceur est ici envisagé, l’appel écartant le développement d’éventuels porteurs et munitions associés pour maximiser l’interopérabilité, optimiser la production et mieux maîtriser les coûts opérationnels. La modularité et l’évolutivité sont tout particulièrement mise en avant, le projet pouvant aussi déboucher sur des applications navales. 

 

Ici aussi, quelques attendus chiffrés ou non sont proposés, à l’instar d’une portée allant jusqu’à 499 km, un délai de mise en batterie inférieur à 1 min ou encore la capacité du lanceur à être rechargé en moins de 4 min. L’automatisation et la résilience des moyens de positionnement viennent renforcer un besoin central d’amélioration de la survivabilité face aux nouvelles menaces que sont les drones, tous milieux confondus. 

 

L’Europe prévoit d’allouer 25 M€ à ce qui ressemble à une première impulsion. L’enveloppe couvrira des travaux d’étude et de conception, voire de prototypage et d’essais, pour une durée de 48 mois. Plusieurs propositions pourront être soutenues dans un domaine où la BITD française prend pied depuis peu. Soutenues par la volonté d’acquérir un système national, quelques acteurs comme MBDA, Thales, Airbus ou encore Turgis & Gaillard ont déjà fait émerger certaines solutions dont la montée en maturité pourrait désormais être accompagnée par l’Europe. 

 

Crédits image : EMA

 

Ya Rab Yeshua.

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