Si je ne me trompe, les classes au temps du SN était comme il y a peu de temps, laissés à l'encadrement désigné volontaire, donc appelés et engagés. On a mis du temps à comprendre les limites de ce système mais les choses ont favorablement évoluées avec la mise en place récente des CFIM qui sont à l'heure actuellement unanimement salués. Pour les formations plus spécialisées, effectivement c'était pros, mais elles étaient loin de concerner tout le monde comme le souligne SG5375.
Quant aux errances post-circonscription qui concernent notamment les MDR, elles sont unanimement reconnues par la DRHAT et pointées du doigt par la cour . Le turnover massif qui a eu lieu après les grandes campagnes de recrutement massif du début des années 2000 sont largement dues à une mauvaise gestion de ces "nouveaux engagés", considérés la plupart du temps comme des post-appelés n'ayant pas vocation à rester. Résultat, une gestion erratique des carrières qui en a laissé plus d'un sur le carreau. Heureusement, la réforme de la DRAT et les circulaires de 2010 ont depuis largement rationalisés le suivi des carrières, ce qui était loin d'être le cas avant.
Enfin, je ne vois pas en quoi cette conclusion est à jeter, à moins de croire que la France puisse encore jouer la va t'en guerre sans les moyens de ses ambitions. Je vous rappelle que, in fine, c'est le politique qui décide de l'engagement ou non des forces, pas l'institution. Actuellement, c'est la France qui supporte toute seule le poids de la politique interventionniste, le plus souvent au nom de la communauté européenne. Cette situation est d'une part politiquement inacceptable vis-à-vis de nos partenaires européens (je pense notamment à l'Allemagne qui, enfin, semble se réveiller), mais également par rapport aux moyens investis qui, comme l'a rappelé le CEMA, sont dérisoires avec un effondrement prévisible d'ici 2020 si ce rythme perdure.
Donc oui, je suis un fervent partisan, non d'un retour du SN à papa, mais d'un véritable projet de garde nationale citoyenne et surtout volontaire. On a une première étape qui a été franchie, il faut simplement espérer que ça ne s'arrêter pas à des voeux de papier. Maintenant je ne suis pas dupe. Il manque 17 milliards pour que l'armée d'active fonctionne sans attrition ... Je vois mal le politique débourser encore plus pour faire fonctionner la réserve, ce que semble confirmer le programme de chaque candidat.
Vous me prêtez une vision caricaturale du SN, à savoir celui où on apprenait plus à boire et cloper qu'à faire des choses constructives. Bien évidemment, ce SN a existé aux côtés d'un SN utile. J'ai pour ma part de nombreux militaires dans ma famille, ou tout simplement appelés, qui gardent un très bon souvenir du SN, notamment sur les possibilités de formation (les fameux permis).Ce n'est pas l'objet de ma critique.
Non, ma conclusion se porte surtout sur ce qu'était devenu le SN à terme : court, dérogatoire à foison, formations "utiles" de plus en plus réduites et cher pour les deniers publiques. Quand aux valeurs véhiculées, je pense qu'à ces âges, il déjà trop tard pour de nombreux réfractaires à toute forme d'autorité, le respect et les valeurs se transmettent bien en amont, notamment par l'école et la famille.
Donc, la vision du SN salvateur pour les égarés de la vie est à mon sens un pur fantasme. D'ailleurs c'est un mythe qui a largement perduré post-circonscription avec l'engagement de nombreux paumés qui ont fait de piètres soldats professionnels même si, il faut le reconnaître, certains ont quand même réussi à s'en sortir grâce à ce cadre. Aujourd'hui le recrutement et la formation des jeunes est largement rationalisée. Suffit de lire les conseils sur ce forum. Je pense que personne ici n'a jamais conseillé à quelqu'un en errance de s'engager dans l'armée, bien au contraire.