Candidature J+3 mois : Passage en DEI au GRS (feu CSO)
Ca y est, enfin le grand jour est arrivé, le passage tant attendu en DEI dont le but n'est pas d'être en concurrence avec les autres candidats présents, mais de se faire délivrer le précieux sésame "aptitude officier des armes/spécialiste".
Je ne m'étendrai pas sur le passage au GRS en lui-même, tout à déjà été dit sur de nombreux forums. 40 personnes en moyenne des 3 armées qui sont mélangées les unes avec les autres, quelque soit l'origine de leur engagement. J'avais quelques inquiétudes au début et au final tout s'est bien passé. J'ai pu partager mon expérience avec de jeunes candidats (certains avaient 17 ans) et en retour, je me suis rendu compte que cette proximité permettait de saisir les problèmes et difficultés de chacun. Comme l'a très bien dit un adjudant-chef issu de St-Maixent lors d'une présentation : C'est facile de jouer au chef à St-Cyr ou St-Maixent avec des gens issus du même milieu socio-professionnel que soi, et qui donc jouent le jeu ... ça l'est beaucoup moins quand on arrive en régiment avec des jeunes, parfois perdus ou réfractaires, et un encadrement qui a de la bouteille (j'invite tous les candidats à des postes de cadre à méditer sur cette remarque). Humilité et écoute sont les maîtres mots du jeune chef.
Concernant la réserve. La sélection est absolument identique à celle des autres candidats : tests médicaux / BEP (tests psychotechniques - perso - stress - anglais) / Sport. Évidement, le but du jeu est d'avoir toutes les aptitudes pour blinder son dossier, étant entendu que certains sont déterminantes d'un recrutement officier (aptitude OPEX / TAP) au niveau de l'examen médical.
Quelques précisions sur le BEP. 4h, 4 tests :
Le TAMI-C : 6 mini-tests de type logique/psychotechniques :
- Suite logique sur des dés (plusieurs inscriptions dont il faut retrouver la suite parmi plusieurs propositions).
- Repérage dans l'espace (sortes de mots-croisés vierges dont il faut retrouver celui qui est identique).
- Test d'arithmétique (problèmes divers en pourcentages, soustraction etc).
- Test de langage (trouver l'intrus, le synonyme etc).
- Test d'attention (4 successions de lettres, chiffres, ou mots qui peuvent,ou non, être identiques et dont il faut repérer, ou non, l'intrus).
- Test de décodage (une liste de mots avec un code à 4 chiffres s'affiche, il faut retrouver à quel "code" appartient le mot affiché).
Le test de personnalité
Grande classique, plusieurs propositions, 5 nuances (pas du tout, un peu, moyennement, plutôt, tout à fait).
Le "fameux" test de stress
Assez similaire au test de personnalité à la différence qu'ici le candidat doit se placer dans une situation de stress abstraite pour répondre aux questions. Par exemple, "Quand je suis stressé j'ai tendance à aller boire un verre avec des amis le soir".
Le test d'anglais
150 questions en 55 minutes. Il faut avoir un minimum de 80 pour pouvoir prétendre à l'aptitude officier. C'est de l'anglais de base, rien de technique.
Concernant les épreuves sportives. Là encore, pas de barèmes spécifiques pour la réserve, il faut toutefois donner le maximum de soi-même. Précisions sur le GRS de Nancy où j'ai passé mes tests : Il n'y plus de maximum aux tractions et le léger s'arrête à 12 paliers.
Sur l'entretien d'évaluation en question. A ma surprise, je ne suis pas passé devant un officier, ni devant le C2 du GRS (contrairement aux autres candidats OSC) mais devant un adjudant-chef comme les candidats EVAT/SOC. Pas de spécificités donc sur l'engagement OR/EM. Comme au CIRFA, l’évaluateur n'était pas très à l'aise avec ce type de candidature peu commune, mais l'entretien s'est toutefois merveilleusement bien passé. L'évaluateur revient sur toutes les étapes de la sélection : médical, psycho, sport et dresse un portrait de ma candidature en posant des questions du type "Pourquoi voulez entrer dans la réserve ? Quel poste souhaiteriez vous exercer ? Quel est votre travail actuel ? Que pouvez vous apporter à l'armée ? Etc). A ma grande surprise gros carton sur les épreuves psychotechniques (que je pensais avoir foirées), bon score en anglais (105), et profil psy parfaitement adéquate avec un poste officier. Seule ombre au tableau, une inaptitude temporaire médicale pour un problème ... de rhume des foins. Ce qui m'oblige à prendre RDV avec un allergologue pour une consultation et de renvoyer le tout au GRS par l’intermédiaire du CIRFA ... Dans tous les cas, l'évaluateur me confirme mon aptitude officier en précisant que j'avais toutes les chances d'être pris (on verra). Prochain rendez-vous au CIRFA pour débriefing avec le CeR.
Conseils généraux à l'attention de tous les candidats
Concernant les tests psychotechniques, le but n'est pas de terminer les exercices mais d'avoir un maximum de bonnes réponses vis-à-vis d'un barème déterminé pour chaque type de candidature. Donc pas de panique si vous ne finissez pas les tests à 100%, l'essentiel c'est de répondre au maximum (c'est pour ça qu'il ne faut pas hésiter à passer lorsqu'on bloque, il y a suffisamment d'autres propositions pour se rattraper).
Vis-à-vis du questionnaire de personnalité / stress, ils sont déterminants du dossier, peut-être encore plus que le sport. C'est simple, beaucoup de candidats ont eu de grosses réserves d'aptitudes suite à ce test, et ce malgré de bons résultats en sport : trop impulsif, trop timide, trop gentil, trop désordonnés sont les choses que j'ai le plus entendues ... S'il ne faut pas jouer un rôle, il faut toutefois comprendre ce qu'on attend d'un soldat, d'un sous-off, d'un officier. Il est évident qu'un candidat EVAT qui se dit impulsif et réfractaire à l'autorité aura des réserves sur sa candidature, tout comme un candidat SOC/OFF qui se dirait timide et peu confiant en aura sur la sienne. Ca parait évident mais j'étais surpris du nombre de personnes sortant dépitées suite à ces entretiens. Concernant l'entretien en lui-même, il n'y a pas de préparation spécifique autre que celle de savoir pourquoi on est là, quel poste on veut exercer et qu'est ce que notre candidature peut apporter à l'institution. Donc, malgré les innombrables (pour ne pas dire interminables) séances d'information pendant ces deux jours, il est inconcevable de venir au GRS sans la moindre petite idée de ce qu'on veut faire dans l'institution. A ce titre, je pense que le domaine d'exercice (infanterie, logistique, manutention etc) avec l'intitulé militaire du poste en lien (tireur d'élite, conducteur de char etc), est le minimum syndical, étant entendu que plus le candidat est précis sur ses aspirations en adéquations avec son profil, plus sa candidature sera prise au sérieux.