Bonjour,
La SELE n’existe plus depuis le depart des deux compagnie (1ere et 2eme) du GILE de Corté.
Vu que on est là discutons sur les méthodes disciplinaires de la Légion qui ont fait couler des fleuves d’encre, surtout après le boucan de Allainmat, mais presque personne, parmi les auteurs, a cherché de se soustraire au sensationnel, plongeant einsi dans le canular.
Les faits que, bon grè mal grè, je peux décrire avec le filtre de plus de quarante ans, sont d’abord observé par-dedans et en plus légèrement differents de ceux que peut-on lire dans des ouvrages ecrites de seconde main.
Retournons aux années 70 et mettons la loupe sur la vie normal du légionnaire: fusil, pelle, pioche, masse, corvée de bois, pas gymnastique, manque de sommeil et je m’arrête.
Dire au lecteur lambda que les punis de la SELE creusaient des trous, piochaient le terrain, tapaient sur un rocher avec un masse, sans dire que les Pionniers le faisaient normalement n’est pas honnete; dire que devaient ramasser des bois, pousser la brouette en courant engueulés par les gradés sans dire que n’emporte quel légionnaire avait la même chance n’est pas loyal.
Bien sûr les punis dormaient dans des cellules et souvent venaient arrosés avec des seaux d’eau comme mes deux camarades espagnols.
Nous étions à Sorbo Marine pour nous entrainer avec des Zodiac sans moteur; pendant la nuit pour un coup de cafard le deux légionnaires (un se nommait Nevado) ont pris un Zodiac et ont commencé à ramer en direction de Pianosa que pendant le jour on voyait très proche à l’horizon; l’homme de garde a reveillé la permanence qui a alerté la Gendarmerie qui a vit repeché les fuyards.
Après une semaine on les a vus arriver au quartier en tenue de taulard, rangers sans lacets, pour passer chez le Capitaine, ils ont reçu par nous des sigarettes, vite cachés dans la doublure de la veste, et nous ont raconté que pour cette connerie ils avaient écopè six mois de SELE, que n’etait pas trop dure sauf que les gradés leur balancaient des seilles d’eaux en criant oh! oh! pour singer la cadence du rameur. (Dante dans la Divine Comédie l’appelle “Contrappasso” c’est à dire peine strictement égale au délit commis.)
On a appris plus tard que Nevado, ne supportant pas le traitement punitif avait avalé une demie lame de gillette, fait que se traduisait en un sejour hopitalier et, à son retour, la reprise de la peine augmenté de la période passé à l’hopital.
Pour moi reste une page pénible et pour cause.