Bonjour,
-Au signal, les légionnaires sont sortis de leurs trous, tous ensemble. Ils ont commencé à avancer, en ligne, pas à pas, comme si un tambour scandait leur marche, un gros tambour de bronze sur lequel cognait la mort, à grands coups, dans le ciel lourd et bas. Les oreilles n’entendaient pas le tambour, c’est le ventre qu’il résonnait. Les légionnaires avançaient toujours du même pas, sans se baisser, sans jamais ralentir ni presser leur marche. Les balles sifflaient, les obus de mortier les écrasaient. Ils ne se retournaient même pas quand le copain tombaleit, les tripes hors du ventre ou la tête en bouillie.Leurs mitraillettes sous le bras, s’arrêtant pour lâcher posément une rafale, ils continuaient pas à pas, le visage vide. Il y avait beaucoup d’Allemandes; c’était eux qui donnaient le ton…….Les Viets furent pris de panique; abandonnèrent leurs armes voulurent s’enfuir, mais les autres les tiraient comme des lapins-sans haine, j’en suis certain et c’était pir que la haine...cette marche cadencée et inexorable.
…..C’était splendide cette attaque, bouleversant, mais ça ne me plaisait pas du tout. Un bataillon sur deux était resté sur le terrain . J’aurais fait le travail avec dix fois moins d’hommes.-
Larteguy n’est pas Hugo mais c’est également émouvant