Les premiers fardiers « largués » dans les forces fin 2022

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Le fardier conçu pour la 11e brigade parachutiste et les forces spéciales est entré dans la phase finale du programme d’essais de la Section technique de l’armée de Terre (STAT). Sauf écueil majeur, les premiers exemplaires arriveront dans les forces en fin d’année 2022.

Ne restent que quelques cases à cocher pour le fardier et sa remorque avant de basculer vers la production en série. Celle-ci aura lieu à Vergèze (Gard), dans l’un des trois sites du titulaire du marché, UNAC.

UNAC dont la réputation dans le segment des véhicules militaires n’est plus à faire grâce aux TNA* et EGAME* et dont la réactivité facilitée par une taille restreinte aura beaucoup plu à l’acquéreur.

 

 

 

Des 300 fardiers et 172 remorques envisagés, respectivement 120 et 68 ont déjà été commandés. La commande des exemplaires restants sera actée l’an prochain, selon le projet de loi de finances pour 2022. Les 60 premiers fardiers, ainsi que 34 remorques, doivent en théorie être livrés l’an prochain. Il semblerait que l’on s’oriente plutôt vers « plus d’une dizaine d’exemplaires », explique l’officier de marque du programme au sein de la STAT.

S’il y a du changement dans l’agenda et l’envergure de la livraison initiale, c’est avant tout « pour cause d’impact de la crise sanitaire sur les travaux industriels », justifie le ministère des Armées dans un document budgétaire du PLF 2022.

 

Rustique et dépourvu d’électronique, ce fardier doit contribuer à alléger la charge du combattant sur n’importe quel terrain, en facilitant le déploiement d’un soutien logistique de proximité, le dépannage grâce à son treuil, voire l’évacuation d’un blessé. Le volume de la charge utile l’emporte donc sur la vitesse, capacité qu’offrira plutôt le buggy Polaris MRZR en usage dans les forces spéciales.

 

Le fardier et sa remorque, chargée pour l’occasion de 10 caisses d’obus de 120 mm. Elle peut emporter jusqu’à 12 caisses en configuration d’aérolargage.

Aux 760 kg de charge utile du véhicule, UNAC vient rajouter la capacité de traction d’un mortier Mo 120 RT ou d’une remorque offrant 370 kg d’emport supplémentaire. Une formule axée notamment vers le 35^e régiment d’artillerie parachutiste de Tarbes, qui sera à terme en mesure de sauter avec une remorque contenant jusqu’à 12 caisses d’obus de 120 mm.

 

Si la fulgurance est secondaire, le fardier atteint malgré tout les 60 km/h grâce à son moteur Caterpillar 2,2 l de 60 cv. Le travail aura également porté sur la compacité. Les dimensions restreintes, 2,6 m x 1,96 m, autorisent le transport d’un véhicule et de sa remorque dans la soute d’un NH90 Caïman, de cinq véhicules dans un C-130 et jusqu’à huit véhicules dans un C130H/J-30 ou un A400M.

 

Plutôt que de s’orienter vers deux sous-versions, cas de figure étudié à l’origine, le fardier restera identique pour la 11e BP et le COS. Seuls quelques sous-systèmes pourront varier, comme les radios ou l’armement. Il est particulièrement attendu par les parachutistes, qui espèrent en disposer pour l’exercice interarmées et interalliés Orion, organisé au printemps 2023.

Contrairement à d’autres véhicules, l’unique prototype industriel disponible ne poursuivra pas par une évaluation technico-opérationnelle (EVTO) sur des terrains étrangers. Les différents climats et environnements disponibles en France auront, semble-t-il, suffit à pousser le véhicule dans ses retranchements. Pourquoi nécessairement partir en Afrique, par exemple, quand « le sable de Biscarrosse s’avère beaucoup plus ‘compliqué’ que celui du Mali », confie l’officier de la STAT.

 

*TNA : tracteur-niveleur aérolargable ; EGAME : Engin du Génie d’AMEnagement

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http://www.opex360.com/2022/09/23/le-ministere-des-armees-commande-180-vehicules-fardiers-de-plus-pour-les-troupes-aeroportees/

Le ministère des Armées commande 180 véhicules fardiers de plus pour les troupes aéroportées

Jalon vers les grandes manoeuvres de niveau divisionnaire, interarmées et interallié « Orion », prévues en février prochain, l’armée de Terre mène actuellement l’exercice « Manticore », lequel mobilise, depuis le 16 septembre, des unités de 11e Brigade Parachutiste [BP], de la 4e Brigade d’aérocombat [en particulier le 5e Régiment d’Hélicoptères de Combat] et du Commandement des Forces spéciales Terre [CFST].

Au total, 3000 soldats, 300 véhicules et 30 hélicoptères [dont certains sont fournis par l’armée espagnole, ndlr] sont engagés.

Ce vaste exercice présente quelques nouveautés, dont l’intégration, pour la première fois à cette échelle, des effets dans les champs immatériels [c’est à dire la lutte informationnelle, pour schématiser] et… l’utilisation du nouveau véhicule fardier, dont la qualification a été prononcée par la Direction générale de l’armement [DGA] en juin dernier.

Pour rappel, en octobre 2017, le ministère des Armées avait confié à l’entreprise UNAC le soin de développer un véhicule tout-terrain de type fardier [avec sa remorque] à partir du RIDER [Rapide Intervention Droppable Equipment for Raiders] afin de répondre aux besoins exprimés par les Troupes aéroportées [TAP] de l’armée de Terre et les unités de forces spéciales.

Exercice #Manticore

Après avoir embarqué depuis le PNOAP de Toulouse, plus de 300 paras de la #11BP ont sauté sur la zone de Castres afin de saisir la zone aéroportuaire.

Véritable outil de projection de force, le PNOAP permet de projeter sur très court préavis ses hommes. pic.twitter.com/9Q0mQwCQ73

— 11e brigade parachutiste (@11eBP) September 16, 2022

 

Jusqu’à présent, la DGA n’avait que commandé 120 véhicules fardier [dont huit seront livrés cette année] et 72 remorques. Et elle vient de notifier à UNAC un nouveau contrat afin d’atteindre les objectifs de la Loi de programmation militaire [LPM] en cours.

« La DGA a notifié à la société UNAC le 30 août 2022 la commande des 180 derniers véhicules Fardier sur les 300 prévus par la LPM 2019-2025, et des 100 dernières remorques sur les 172 également prévues. D’un montant global de 44 millions d’euros, le contrat des fardiers et de leurs remorques comprend également 10 années de soutien par l’industriel », a en effet indiqué le ministère des Armées, via un communiqué. Les derniers exemplaires lui seront livrés en 2027.

« Le marché Fardier représente 250 emplois, directs et indirects, chez UNAC et ses sous-traitants », a-t-il aussi précisé.

D’une masse de deux tonnes et capable d’évoluer sur des « terrains inaccessibles aux 4×4 classiques », le Fardier peut être soit parachuté par un avion de transport, de type C-130 Hercules ou A400M, soit transporté sous élingue par un hélicoptère NH-90 Caïman ou Caracal. Armé de deux mitrailleuses de 7,62 mm et conçu sans aucun système électronique afin d'éviter de possibles pannes en opération, il est capable de tracter un mortier de 120 mm ou de transporter jusqu’à 400 kg d’équipements grâce à sa remorque. Il peut aussi être utilisé pour l’évacuation d’un blessé.