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Comment les armées veillent sur le salon du Bourget


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Du fusil anti-drones à l’avion AWACS, les armées françaises déploieront à nouveau les grands moyens pour protéger le salon du Bourget. Une mission conduite dans l’ombre et qui, prolifération et sophistication croissante des drones obligent, s’avère plus complexe à chaque édition. 

Une BAP à côté de Paris
 

Les 300 000 visiteurs attendus du 19 au 25 juin au salon du Bourget pourront déambuler l’esprit tranquille parmi les 125 000 m2 d’exposition, une petite armée veille sur eux. Discrètement, plusieurs centaines de militaires sont sur le pont au sol et dans les airs pour sécuriser l’espace aérien environnant face aux nombreuses menaces potentielles, de l’avion civil égaré au drone malveillant. 

Cette bulle de protection dans les trois dimensions, c’est ce que l’armée de l’Air et de l’Espace appelle un « dispositif particulier de sûreté aérienne » (DPSA), un mécanisme ad-hoc complémentaire de la mission permanente de « police du ciel ». Son objectif ? « Créer une zone aérienne dans laquelle nous allons regarder avec beaucoup plus de précision et nous allons être capables d’intervenir et, si besoin, de dérouter ou d’arraisonner différents appareils », résume le général de brigade aérienne Étienne Faury, commandant la brigade aérienne de la posture permanente de sûreté-Air, lors d’un point presse du ministère des Armées. 

 

De la détection à l’interception, les armées n’ont pas lésiné sur les moyens. Jusqu’à déployer un avion AWACS E-3F de la 36e escadre de commandement et de conduite aéroportés en renfort d’autres capteurs pour des moments critiques comme l’ouverture du salon ou les journées publiques. À lui de contribuer à déceler tout acte inquiétant, volontaire ou non. « Nous sommes en temps de paix donc en général, ce sera surtout du ‘douteux’ », indique le général Faury. Si contrevenant il y a, « il faut le remettre sur les rails ». « Nous mettrons en alerte en vol un certain nombre d’aéronefs pour être capable d’aller lever le doute, de s’interposer et ensuite de les arraisonner », complète-t-il. 

Invisible pour le visiteur, la protection se poursuit au sol. Environ 400 militaires y sont mobilisés, opérant à partir d’une base aérienne projetée montée pour l’occasion. Chaque jour, ils iront alimenter les sites périphériques de défense sol-air, assurer la protection des aéronefs exposés et effectuer la mission primordiale de lutte anti-drones. « La défense sol-air est pour nous très importante », constate le général Faury. Pour couvrir tout le spectre, l’armée de l’Air et de l’Espace a activé toute la trame à sa disposition, des batteries de missiles moyenne et courte portées SAMP/T et Crotale NG aux systèmes anti-drones actifs à très courte portée. L’ensemble est supervisé depuis le poste de commandement de la préfecture et en lien étroit avec le Centre national des opérations aériennes (CNOA) de Lyon, responsable de l’ensemble du volet aérien.
 
Les drones, principale menace
Multicouche et adaptatif, le DPSA activé pour le Bourget est conçu pour anticiper un vaste panel de menaces. Le scénario d’un détournement d’avion de ligne, bien que « très peu probable compte tenu de toutes les mesures de sécurité qui sont réalisées dans les différents aéroports », en est un. Les avions légers qui peuvent « soit s’égarer, soit vouloir contester le déroulement de tels évènements » en est un autre. Et puis il y a la menace des drones, bien plus prégnante et elle aussi susceptible de provenir autant d’une utilisation « innocente » par un curieux que de celle d’un « contestataire afin de nuire ».
 

« L’un des sujets d’attention pour tous, évidemment, c’est la lutte anti-drones », relève le général Faury. De plus en plus accessibles et faciles à prendre en main, les drones prolifèrent et demandent des réponses, une coordination et une vigilance accrues. À tel point que le sujet implique la constitution d’un poste de commandement dédié. « Nous allons travailler avec la gendarmerie du transport aérien ainsi qu’avec la préfecture de police de Paris pour avoir un dispositif qui soit le plus large possible ». 

Face aux drones, « il n’y a pas de solution unique », souligne le général Faury. Plusieurs technologies seront mise à profit à Paris, dont BASSALT, un système mis au point par Hologarde (Groupe ADP) et acquis il y a plusieurs années dans le cadre d’une urgence opération. Plusieurs exemplaires sont déployés pour couvrir l’ensemble de la zone. Constitué de radars, de goniomètre et de caméras, ce système fonctionne de jour comme de nuit. Assez lourd donc statique, il sera complété de moyens mobiles fournis, entre autres, par la gendarmerie nationale. Les gendarmes « ont un concept d’emploi propre à leur mission, qu’ils emploient d’ailleurs sur le Tour de France ». À eux d’aller se positionner dans les périphéries pour compléter la détection et d’intervenir si besoin grâce au brouillage de la télécommande ou du signal GPS du drone.
 
Comment-les-armees-veillent-sur-le-salon Entre autres « outils », des systèmes antiaériens SAMP/T et Crotale NG seront actifs à partir de sites tenus secrets
(Crédits image : armée de l’Air et de l’Espace)
Monter en gamme d’ici aux JOP 2024
 

Ces DPSA, l’armée de l’Air et de l’Espace en met sur pied une dizaine par an en moyenne pour protéger la venue d’un chef d’État ou un évènement sportif. De par son ampleur, par les nombreuses démonstrations aériennes mais aussi par le lieu choisi, celui du salon du Bourget nécessite un effort particulier. La présence de deux aéroports internationaux à proximité et le trafic particulièrement dense qu’ils génèrent exigent en effet la création de zones d’interdiction temporaires, un travail mené « des mois en avance » avec la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). 

Entre les armées, la DGAC, les contrôleurs civils, le préfet délégué aux aéroports de Paris et des forces de l’ordre seules habilitées à prendre le relais une fois la menace « au sol », l’opération est nativement interministérielle. Et parce qu’elle englobe un grand nombre d’acteurs aux vocabulaires, modes d’action et matériels différents, le dialogue et la coordination sont primordiaux.
 

« Pour nous, c’est un moment très important compte tenu des enjeux du salon du Bourget, événement mondial, et dans la perspective des Jeux olympiques », note le général Faury. De fait, les Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024 seront d’un tout autre calibre. Quand le Bourget se concentre sur un site principal, les JOP seront répartis sur 42 sites en France et dans les DROM-COM. Que ce soit par un simple fusil brouilleur ou par des systèmes beaucoup plus perfectionnés, « tous seront couverts ». 

L’effort en termes de moyens et de personnels sera de cinq à dix fois supérieur à celui engagé la semaine prochaine, estime le général Faury. C’est donc peu dire si les prochains JOP représenteront « une opération très importante ». Pour les acteurs concernés, il s’agit de monter en gamme rapidement, et tant le salon du Bourget que la Coupe du monde de rugby organisée à l’automne prochain y contribueront à leur manière. 

Ya Rab Yeshua.

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