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Premier exercice majeur et premières impressions pour le Griffon des artilleurs


BTX

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Aussitôt perçus, aussitôt confrontés aux réalités du terrain. Les Griffon « véhicule d’observation d’artillerie » (VOA) du 3e régiment d’artillerie de marine (3e RAMa) sont l’un des nouveaux équipements testés à l’occasion de l’exercice technico-opérationnel BIA 23, jalon de validation d’une première brigade interarmes SCORPION apte au déploiement. 

 
Un saut technologique
Laboratoire à ciel ouvert, l’EXTO BIA 23 actera l’entrée de la 6e brigade légère blindée dans l’ère SCORPION tout en offrant l’environnement idéal pour expérimenter un éventail de nouvelles technologies. Parmi celles-ci, un Griffon VOA fraîchement arrivé au 3e RAMa, première unité française à en être dotée. Des 11 exemplaires perçus fin octobre par l’armée de Terre, cinq ont rejoint les camps de Champagne pour une dizaine de jours d’exercice. 
 

Qualifiée durant l’été dernier, cette autre version principale de la famille Griffon promet un saut technologique en matières d’observation et d’acquisition d’objectif. Entre ce véhicule et le VAB OBS auquel il succède, l’une des avancées directement visibles réside dans les capteurs installés au sommet de son mât d’observation. Le Griffon VOA embarque cinq capteurs de dernière génération dans un même boîtier : des voies jour et nuit (infrarouge), un télémètre, un pointeur et un désignateur. 

Outil principal, cette caméra fournit des capacités d’observation, d’identification et d’acquisition jusqu’à, respectivement, environ 20, 15 et 10 km. S’il voit plus loin, l’observateur profite aussi détectera mieux les cibles camouflées en combinant les voies jour et infrarouge, la qualité de cette dernière semblant d’autant plus appréciée dans un exercice BIA 23 organisé à l’heure où les journées tendent à rétrécir.
 

« Qui dit acquisition dit télémétrie », rappelle le lieutenant Antoine, officier de coordination des feux au sein de la batterie d’acquisition et de surveillance du 3e RAMa. La boule optronique dispose en effet d’un laser qui, un fois pointé sur l’objectif, en donne les coordonnées. Des coordonnées qui, après avoir été complétées de quelques informations complémentaires, sont ensuite redirigées d’un seul clic vers l’arrière. 

Le mât ne sera en théorie déployé qu’une fois à l’arrêt sur position, mais progresser avec le système partiellement relevé n’est pas exclu à condition de rester à petite vitesse et d’évoluer dans un terrain suffisamment ouvert que pour éviter d’accrocher une branche, entre autres obstacles. En parallèle à son mât, le véhicule a été pensé pour transporter et déployer un radar de surveillance terrestre MURIN. Un ajout qui doit encore être affiné mais pour lequel la connectique et les espaces de rangement sont déjà prévus, souligne un bigor. 
 

Une équipe VOA repose sur quatre personnels, que sont le pilote, le sous-officier observateur et le radio navigateur et le chef d’équipe, également opérateur du tourelleau téléopéré (TTOP). Deux sièges additionnels sont disponibles en tranche arrière pour embarquer autant de fantassins, voire d’autres spécialités propres à l’artillerie tels que des téléopilotes de drones. Intégré dans un détachement liaison, observation et coordination (DLOC), le Griffon VOA opère en lien avec un PVP, véhicule-relais pour coordonner les tirs entre « ceux qui voient » et le reste de la chaîne de feu. Selon la mission, un ou deux de ces binômes sont mis à disposition du sous-groupement tactiques interarmes (SGTIA). 

 

À l’instar de nombreux matériels terrestres, le Griffon VOA est conçu pour assurer la continuité de la mission si un système tombe en panne ou est endommagé. Ainsi, le mât peut être rétracté manuellement et la dégradation de l’optronique être compensée par des moyens débarqués, dont les jumelles multifonctions présentes à bord.

 
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Premiers enseignements
Passée la théorie, les semaines de prise en main et les premiers jours dans la plaine champenoise donnent un aperçu du saut générationnel. « La grosse plus-value du Griffon à mon niveau, c’est l’infovalorisation », relève le lieutenant Antoine. Les systèmes ATLAS de l’artillerie et SICS de l’infanterie et de la cavalerie communiquent désormais pour offrir un instantané de la situation tactique à tous les opérateurs. Grâce à cette combinaison des logiciels, « nous renseignons plus vite tout en pouvant recouper le renseignement acquis par d’autres à l’aide de nos capteurs », ajoute-t-il.
 

L’association du SICS et des capteurs se traduit également par l’ajout d’une couche de réalité augmentée. Pour l’artilleur, c’est l’opportunité d’afficher des points d’intérêt situés hors champ ou tout autre renseignement généré sur son secteur de surveillance et d’effectuer une éventuelle mise à jour, indique le sergent Baptiste, sous-officier observateur chargé d’opérer les différents capteurs.

« L’infanterie voit ce que l’on voit et vice-versa sur une même carte numérisée », pointe le lieutenant Antoine. La compréhension de la situation s’enrichit, minimise le risque de tir fratricide, permet de voir avant d’être vu et, in fine, fournit l’accélération de la boucle décisionnelle fondamentale pour prendre l’adversaire de vitesse et diminuer le risque d’un feu de contre-batterie. 
 

L’autre avancée majeure à l’échelon tactique relève de la plateforme proprement dite et de sa survivabilité. Quand un VAB faiblement armé et peu protégé ne pouvait être engagé seul, le Griffon est nativement pensé pour permettre à l’équipage d’assurer lui-même sa protection tout en restant sous blindage grâce au TTOP, à la couronne de lance-pots fumigènes Galix et au système de vision hémisphérique et de détection d’alerte laser ANTARES. Ainsi équipé, le véhicule des observateurs d’artillerie bascule d’une cible de haute valeur à escorter vers un acteur à part entière de la protection collaborative promise par SCORPION. 

Si la silhouette ramassée du VAB OBS lui donne un surplus de discrétion, celle-ci se dégrade lorsque le relief oblige l’équipage à se rapprocher de la ligne de crête, « au risque d’être détecté par un ennemi ». Avec un mât télescopique déportant la vision à près de cinq mètres du sol, le Griffon VOA pourra quant à lui tirer un meilleur parti des mouvements de terrain tout en restant à distance respectable des menaces potentielles. Autant d’impressions initiales complétées et renforcées au fur et à mesure du déploiement des 106 Griffon VOA supplémentaires attendus à l’horizon 2035. 

Ya Rab Yeshua.

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