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Les 30 premières munitions téléopérées Damocles seront livrées le mois prochain aux armées françaises, a annoncé la Direction générale de l’armement (DGA) à l’occasion du salon du Bourget. Une première capacité conçue dès l’origine comme une MTO et qui permettra à certains de se faire la main sur un objet désormais incontournable. 

 

Douze mois auront suffit pour basculer de la contractualisation à la livraison.

Tant la DGA que le duo industriel en charge du marché, Delair et KNDS France, auront su capitaliser sur l’expérience acquise au travers du projet Colibri pour avancer à marche forcée vers cette première MTO de courte portée « Made in France ». À quelques semaines de l’entame des livraisons, les deux acolytes se sont dits « extrêmement fiers d’être les premiers fournisseurs français d’une MTO à nos armées ». 

Les principales caractéristique de la MTO Damoclès sont connues.
 
Hormis un rayon pour l’instant fixé à 10 km, ce sont une autonomie de 40 minutes, une tête militaire d’environ 500 grammes héritée de Colibri et calibrée pour les cibles anti-personnels et non protégées. Cette munition intègre une capacité de repli. Dit autrement, l’architecture en quadricoptère permet une récupération en sécurité en cas de non déclenchement de la charge. Un indicateur assure en amont à l’opérateur la complète désactivation de la charge. Navigation, observation et visée reposent sur une boule optronique à deux voies optiques, l’une « grand champ » plutôt axée vers le pilotage et l’autre « petit champ » orientée vers l’observation à longue distance. Une voie infrarouge complète le tout pour permettre d’opérer de nuit. Le tout pour un poids limité à 3 kg et un coût unitaire proche de celui imposé à l’époque par le projet Colibri.
 

Damoclès est opérée depuis une tablette durcie dans laquelle ont été implémentés trois modes de vol.

Le premier relève d’un mode automatique « classique » à base de points de passage.

Le second, un mode « go to », adjuge un point de chute.

Le troisième comprend deux sous-modes manuels, l’un simplifié et l’autre, avancé, davantage orienté vers le personnel formé pour un pilotage de type FPV. Tout dépendra du contexte d’emploi et de l’habilité du tireur.

En tout, 460 MTO Damoclès seront livrées en tranches successives d’ici à fin 2025. Délais contraints obligent, la DGA a prôné une approche incrémentale pour son processus de qualification tout en limitant le cahier des charges. Dès l’origine, il s’agissait de « qualifier en tirant au plus bas nos exigences et notre manière de faire, en faisant autrement ». Le jalon initial se focalisera donc sur des aspects de sécurité prioritaires pour garantir une prise en main rapide par les forces. Après les nombreux vols réalisés sur base d’un système inerte, cette phase de qualification se clôturera fin juin par un unique tir à charge active sur le site de DGA Techniques terrestres de Bourges. De quoi entrevoir une validation début juillet et embrayer dans la foulée sur les premières livraisons. La DGA se concentrera ensuite sur la qualification des performances. 
 

Damoclès partage quelques communalités avec la MTO Oskar, dérivation du drone UX-11 de Delair livrée à l’Ukraine et embarquant la même tête militaire. Cette MTO héritée du projet Colibri, les militaires français en ont eux aussi reçues quelques-unes à des fins d’évaluation, une première prise en main qui vient se combiner aux RETEX visiblement positifs remontés des forces ukrainiennes. La livraison des premières MTO Damoclès permettra de progresser dans les réflexions, les scénarios d’emploi et d’alimenter la doctrine en cours d’écriture. 

Le premier destinataire ?
 
L’armée de Terre, à commencer par ses unités de mêlées. Voilà un moment que l’infanterie et la cavalerie se sont emparées du sujet, foisonnement d’idées innovantes à la clef. Leurs futures MTO ne seront d’ailleurs pas tant axées vers des dronistes que vers des personnels spécialisés dans le tir de munitions complexes. Avec leur poids contenu, deux MTO Damoclès peuvent ainsi être accrochées à la musette FELIN d’un fantassin, indique la DGA à titre d’exemple. Il ne lui restera qu’à dégainer la tablette de contrôle pour être prêt au tir en moins de cinq minutes.
 
L’armée de Terre a, dès le départ, été associée aux travaux au travers des experts de sa section technique (STAT). Ce dialogue constant avec les opérationnels aura permis d’écrire le besoin ensemble et d’amener des modifications en conduite, dont la simplification de l’interface homme-machine.
 

Les capacités de brouillage adverses évoluant rapidement, cette MTO ne restera pas figée longtemps. « À nous de prendre le RETEX opérationnel sur les prochains trimestres, prochains semestres pour faire évoluer le système », explique la DGA. La survivabilité des liaisons de données et des systèmes de navigation sont en effet des défis constants. « Il y toutes les chances pour que, demain, nous cherchions à la rendre filaire, par exemple, ou que l’on fasse évoluer les liaisons de données si l’on restait en non filaire grâce à des solutions très intéressantes proposées par la BITD française », pointe la DGA. Et si la tête militaire se conçoit sur le temps long, rien n’empêche de la faire évoluer elle aussi par la suite tout en construisant au passage une gamme standardisée, relève KNDS France.

D’autres tranches devraient suivre, le ministère des Armées ayant exprimé un besoin pour 2000 MTO pour la durée de la loi de programmation militaire 2024-2030. Le contexte aidant, aucune cible n’est réellement figée. Ce plafond fixé en 2023 sera certainement franchi, l’heure étant à la prise de masse dans un segment tant low-cost qu’évolutif. Cet enjeu de montée en cadence est aujourd’hui clairement identifié par la filière industrielle. Partenariats et discussions contribuent ainsi à rapprocher le monde militaire d’un secteur civil nativement ancré dans la production de masse. D’autres se suffisent à eux-mêmes. Habituée au volume, la division munitionnaire de KNDS France, par exemple, est d’ores et déjà prédisposée à augmenter le rythme au coup de sifflet. Son site de La Chapelle-Saint-Ursin pourrait ainsi monter en puissance pour sortir quelques centaines de têtes militaires par mois. Du moins, dans un premier temps. 
 

Reste que, si les trois armées françaises cherchent à s’approprier au plus vite cette capacité de courte portée, il ne s’agira pas tant de stocker à l’infini que de faire évoluer l’éventail de moyens sur un pas régulier en privilégiant les acquisitions en quantités limitées mais relevant de systèmes à jour dans leur capacité à générer les effets demandés et à affronter les dernières menaces.

https://www.forcesoperations.com/les-premieres-mto-damocles-sur-le-point-datterrir-dans-les-armees-francaises/

Ya Rab Yeshua.

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