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Le colonel Grué portera la main du capitaine Danjou


BTX

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La célébration de Camerone 2024 se déroulera le 30 avril prochain sur le thème « De Sontay à Dien Bien Phu : la Légion étrangère en Indochine ».
C’est le colonel (h) Grué ancien chef de section au 3e REI, combattant sur le RC 4, à Dong Khé et survivant du camp n°1 qui, cette année, portera à Aubagne (Bouches-du-Rhône), la main du capitaine Danjou.
Seront à ses côtés, le major (h) Helferstorfer, ancien du 2e REI et du 5e RE en Indochine et du légionnaire de 1ere classe (h) Bosy qui est un ancien des compagnies de génie. Lui aussi est un ancien du 5e régiment étranger qui, comme l’annonce, le général Cyrille Youchtchenko, commandant de la Légion étrangère, dans la dernière livraison du magazine Képi blanc « va renaître à Mayotte, en remplacement du DLEM, le 1er juillet.".


Il y a 70 ans, Diên Biên Phu tombait après un affrontement dantesque où la fatigue, la boue, le sang, la mort mais aussi la fraternité d’armes étaient quotidiens. La chute du camp retranché sonnait le glas de la présence française en Indochine où la Légion était présente depuis 1883. Ils sont moins d’une soixantaine de survivants aujourd’hui. Ils étaient soixante-trois à Camerone. Tous se sont battus, fidèles à leur serment de servir la France, jusqu’au bout, à tout prix. Les survivants valides et disponibles de l’Indochine seront à Aubagne, au pied du monument aux morts pour honorer la mémoire des héros de Camerone et celle des 12 602 officiers, sous-officiers et légionnaires tombés en Indochine.

Entourés de la Légion d’active, des régiments et bataillons de Légion ayant combattu à Diên Biên Phu, le colonel Bernard Grué remontera la voie sacrée en portant la relique de la main du capitaine Danjou. Il représentera l’ensemble de ses frères d’armes

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Bernard Grué voit le jour le 24 décembre 1924 à Bordeaux. Engagé volontaire devant l’intendant militaire de Coëtquidan au titre de l’école spéciale militaire de Saint-Cyr le 28 novembre 1945. Affecté au centre d’instruction d’Angers, il rejoint le camp du Ruchard le 15 décembre 1945. Conformément aux directives du Général de Lattre de Tassigny, qui prévoyait que les saint-cyriens devaient obligatoirement au préalable faire un stage dans la troupe comme sous-officier, il est nommé au grade de sergent le 15 mars 1946. Il est affecté au 99e bataillon d’infanterie alpine à Bourg-Saint-Maurice, en Tarentaise le 15 avril 1946. Le 1er août 1946, il est affecté au 92e régiment d’infanterie au camp d’Opme, près de Clermont-Ferrand.

Admis aux cours de l’école spéciale militaire interarmes, il rejoint Coëtquidan en Bretagne le 16 janvier 1947. Ayant satisfait aux épreuves de l’examen de sortie, il fait le choix de l’infanterie métropolitaine. De novembre 1947 à février 1948, il est détaché au 7e régiment de tirailleurs algériens en Allemagne où il est promu sergent-chef le 1er décembre 1947 avant de rejoindre l’école d’application de l’infanterie au camp d’Auvours dans la Sarthe le 16 février 1948.

A l’issue de sa formation, il choisit la Légion Etrangère et est affecté au Dépôt commun des régiments étrangers en Algérie. Il embarque à Toulon le 18 novembre, débarque à Oran le lendemain et est présent à Sidi Bel Abbès le 20 novembre 1948. Il est affecté au groupement d’instruction motorisé en qualité de chef de peloton.

Le 22 mai 1949, il embarque à bord du SS Pasteur à destination de l’Extrême-Orient. Il débarque à Saigon le 7 juin où il est affecté au 3e régiment étranger d’infanterie. Il prend alors le commandement du poste 41 situé à une vingtaine de kilomètres au sud de That-Khê, sur une portion de la RC4.  Il est nommé au grade de lieutenant le 1er octobre 1949.

Les 16 et 17 septembre 1950 à Dong Khe, le lieutenant Grué est à la manœuvre sur la défense de son point d’appui fortement attaqué par un adversaire très supérieur en nombre et en moyens, se battant pied à pied avec un acharnement admirable, infligeant de lourdes pertes aux rebelles. Le 17 au matin, alors que l’adversaire a pris pied dans la citadelle, Grué, en se précipitant au canon de 57, servant lui-même cette arme, repousse l’assaut par un tir meurtrier à bout portant qui provoque un repli désordonné des rebelles, laissant sur place une dizaine de cadavres. Le 18 au matin, sa position est écrasée par l’artillerie et cernée de toutes parts, il lutte jusqu’au corps à corps, puis, blessé, il perd connaissance et est capturé par l’adversaire.

Durant quatre ans, de septembre 1950 à août 1954, le lieutenant Grué est interné au camp n°1. Libéré le 28 août 1954, il est rapatrié sanitaire. Il quitte Saigon le 10 septembre et débarque à Marseille le 4 octobre. Evacué sur l’hôpital du val-de-Grâce à Paris, il bénéficie de congés de convalescence et de fin de campagne jusqu’à la fin mars 1955.

Désigné pour suivre une formation d’officier spécialisé dans les questions d’Orient et du Moyen-Orient, il est affecté à l’état-major des forces armées à Paris en novembre 1955. Diplômé des langues orientales en Persan, puis breveté de l’enseignement militaire supérieur, il part comme capitaine en Algérie d’où il revient pour intégrer le centre militaire d’études slaves puis pour suivre les cours de l’Ecole de guerre iranienne à Téhéran. De 1968 à 1971, il est attaché militaire adjoint à Moscou, de 1972 à 1974, il commande le 46e régiment d’infanterie à Berlin, puis il prend la direction du renseignement au Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE) à Paris. Il quitte l’armée en 1978 avec le grade de colonel et fera une seconde carrière dans un grand groupe pharmaceutique.

Il est marié depuis 70 ans cette année à Marie-Odile, qui l’a attendu pendant sa captivité. Il est père de trois enfants, Christine, Philippe et Anne-Marie, baptisée du nom du chant bien connu du 3e REI. 

Le colonel Bernard Grué est Grand officier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre national du Mérite et titulaire de la croix de Guerre des théâtres d’opération extérieures avec une palme et deux étoiles de bronze, de la médaille coloniale et de la croix de la Valeur militaire.

 

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Major Alfred Helferstorfer, accompagnateur
Le 30 avril, l’ancien adolescent de Basse-Autriche, qui marchera un peu en retrait du porteur de la main sur la Voie Sacrée, se souviendra certainement de son engagement chez les képis blancs. Il y a quasiment 78 ans.
 
Il avait 17 ans. Quelques mois plus tard, embarquement pour l’Extrême-Orient où il est affecté au 2e REI. Il est très rapidement blessé par éclats de grenade. Par deux fois, en 1949, il est cité à l’ordre de la brigade. En avril 1950, après trois ans de présence, le sergent Helferstorfer prend la direction du Maroc puis le centre de recrutement d’Offenburg. Au terme de son contrat, il en signe un nouveau. 4e REI à Meknès, 5e REI à Turenne (Algérie). En février 1963, devenu adjudant-chef il rengage à titre français et rejoint le 1er RE qui vient de prendre possession de ses quartiers à Aubagne. Après le 5e régiment mixte en Polynésie, le 1er RE, la 13, le 1er RE à nouveau puis le 3e REI, retour en 1981, une nouvelle fois au 1er régiment étranger. Le major Helferstorfer est, notamment, titulaire de médaille militaire ;  il est officier de l’ordre national du Mérite.
 
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@Collection privée
 
Légionnaire de 1ere classe Joseph Bosy
Lui aussi a vécu dans son adolescence et sa jeune vie d’homme les douleurs infligées par la Seconde Guerre mondiale.
Né dans l’ancien bassin minier aveyronnais, il est arrêté avec sa famille d’origine polonaise catholique, en décembre 1942, et conduit au camp de Gurs (Pyrénées-Atlantiques)*. Alors qu’ils doivent être déportés en Allemagne, lui saute du train avec son frère, Jean. Et tous deux s’engagent dans la Résistance. Jean y trouvera la mort. Sa famille ne rentrera pas des camps.
Joseph Bosy s’engage en novembre 1946 dans la Légion. Saïgon en mars 47 puis les unités de génie jusqu’en 1950. Le 21 février 1954, dans le centre Vietnam, lors d’une patrouille à pied avec des éléments du 71e bataillon de génie, le légionnaire de 1ère classe Bosy décide de prendre la tête de la progression. Il saute sur une mine. Une citation et l’attribution de la croix de guerre. A peine remis, trois semaines plus tard, lors d’une embuscade, il porte secours à un sous-officier blessé. Nouvelle citation, nouvelle décoration. En 1956, il est avec le 5e REI, dernière unité à être présente sur le sol indochinois qu’elle quittera à la mi-mars.
Rayé des contrôles, il retourne dans l’Aveyron. Seul, il réintègre la famille légionnaire, le 3 janvier 1957. Retour au 5e REI puis au 1er RE. Il quitte les képis blancs en juillet 1962. Puis travaillera à l’ORTF jusqu’au début des années 80. Chevalier de la Légion d’honneur, médaille militaire, croix de guerre, le légionnaire Bosy est notamment titulaire de trois citations.

*Celui-ci est utilisé en 1939 pour y interner des personnes fuyant l’Espagne franquiste, puis en 1940 des ressortissants de pays en guerre contre le France et des communistes favorables au pacte germano-soviétique, enfin, après la défaite, principalement des juifs étrangers.
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