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Selon le HCECM, le sous-équipement est l’un des principaux motifs d’insatisfaction chez les réservistes


BTX

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Selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30, le format de la réserve opérationnelle de premier niveau [RO 1] devrait doubler de taille et compter ainsi 105 000 volontaires à l’horizon 2035, l’objectif étant d’arriver à un ratio d’un réserviste pour deux militaires d’active.

Mais encore faut-il que les moyens suivent pour les équiper, sachant qu’un document de l’État-major des armées [EMA] sur la politique d’emploi des réserves [*] pose le principe selon lequel les réservistes opérationnels doivent « être dotés […] comme leurs homologues de l’armée d’active » étant donné qu’ils sont susceptibles d’être « employés sur tout le spectre des missions confiées aux armées ».

En clair, il ne s’agit pas d’avoir une « armée de Bourbaki » en guise de RO 1.

Or, dans son 18e rapport thématique, dédié justement aux réserves, le Haut comité d’évaluation de la condition militaire [HCECM] dit avoir pu constater, lors de « tables rondes menées dans les différentes composantes de la réserve », que les « réservistes étaient dans leur très grande majorité insatisfaits du niveau de soutien dont ils bénéficient en matière d’habillement et d’équipement individuel ».

Ainsi, détaille-t-il, la « dotation initiale […] perçue au moment de l’incorporation dans les armées, serait trop souvent incomplète ou fournie dans des tailles inadaptées à la morphologie » des réservistes. Par ailleurs, certains éprouveraient des difficultés à renouveler leurs effets quand ceux-ci sont usés.

En outre, avance encore le HCECM, la « qualité des effets délivrés aux réservistes » serait « dans certains cas différente de ceux en vigueur pour les militaires d’active ». Par exemple, poursuit-il, « les réservistes ne disposeraient que de treillis d’ancienne génération quand les militaires d’active bénéficient des dernières générations d’équipement ».

Aussi, selon le Haut Comité, les « réservistes déclarent souvent devoir acheter eux-mêmes une partie de leur équipement pour pouvoir accomplir leurs missions dans des conditions décentes » et / ou se sentir sur un pied d’égalité avec leurs homologues d’active » en disposant de matériel similaire ». Et cela d’autant plus qu’ils « se montrent très sensibles aux différences de traitement qu’ils perçoivent ou constatent entre la réserve et l’active », souligne-t-il.

Selon un sondage interne cité par le HCECM, l’habillement est le principal motif d’insatisfaction des réservistes, « avec moins de 50 % de satisfaits et plus de 30 % d’insatisfaits ».

Le Haut Comité explique que cette situation est le résultat « d’arbitrages réalisés par les armées dictés par des contraintes budgétaires, qui définissent notamment dans leurs politique d’habillement le contenu des dotations initiales et des ‘droits de tirage’ pour le renouvellement des effets ». Cependant, ces mêmes contraintes budgétaires font qu’il y a aussi des différences entre les unités d’active pour certains types d’effets, comme le treillis F3.

Pour le HCECM, qu’il soit ressenti ou réel, ce « sous-équipement n’en demeure pas moins l’un des principaux motifs d’insatisfaction chez les réservistes ». Et cela pourrait avoir des conséquences sur leur fidélisation…

« Un ajustement des politiques d’habillement aux conditions d’emploi réelles des réservistes pourrait constituer une amélioration justifiée de leurs conditions de travail. En particulier, les réservistes parfois employés bien plus que 30 ou 60 jours par an pourraient bénéficier de droits étendus pour le renouvellement de leurs effets usés », estime le HCECM.

Outre l’habillement, ce dernier évoque un autre point d’attention : celui des infrastructures.

« En ce qui concerne les infrastructures dédiées à l’hébergement [des réservistes], elles sont manifestement insuffisantes à l’heure actuelle » alors qu’elles sont déjà « en tension » pour les militaires d’active.

D’où la raison pour laquelle les « armées privilégient un recrutement local » des réservistes afin de « s’affranchir des difficultés d’hébergement » ainsi que des « frais de ralliement ». Seulement, le format de la RO 1 devant doubler, de telles pratiques ne seront plus possibles étant donné qu’il faudra recruter au-delà des « bassins d’implantation des unités ». Aussi, prévient le HCECM, cela « nécessitera inévitablement de disposer d’une plus grande capacité d’hébergement, notamment pour les périodes de formation des réservistes ab initio, qui constituent une des priorités stratégiques ».

[*] PIA-4.14.4(A) N°54/ARM/EMA/SCEM PERF/NP du 5 juin 2018

Ya Rab Yeshua.

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