Recrutement américain: du mieux mais encore des manques dans plusieurs domaines

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Début octobre, dans le Navy Recrutiting Center de Tampa, Floride.  (U.S. Navy photo Mass Communication Specialist 1st Class Natalia Murillo)

Les armées américaines sont toujours à la peine pour recruter.

Certes les derniers chiffres sont satisfaisants, comme s’en félicite le secrétaire à la Défense qui s’est dit « fier » des efforts des services des ressources humaines.

Selon Lloyd J. Austin III, « 225 000 Américains ont rejoint les rangs des armées américaines au cours de l’exercice 2024, soit 25 000 recrues de plus que l’année précédente ».

 

On lira son communiqué du 30 octobre ici.

Selon lui, « presque toutes les composantes actives ont atteint leurs objectifs de recrutement pour l’année, et la Marine a fait des progrès significatifs en atteignant ses objectifs contractuels. Nos composantes de réserve ont également connu une bonne année, la Garde nationale de l’armée de Terre, la Garde nationale de l’Air et la Réserve de l’armée de l’air ayant toutes atteint leurs objectifs de recrutement. Ces progrès importants en matière de recrutement s’accompagnent de taux de rétention impressionnants pour nos troupes courageuses et talentueuses. »

Satisfecit à modérer
Malgré tout, le recrutement reste fragile. Il est toujours rendu difficile par un désintérêt envers la carrière militaire, une méconnaissance des armées dans l’ensemble de la population, un marché du travail compétitif et une éligibilité en baisse chez les jeunes (23% des jeunes seulement sont aptes à postuler pour un emploi au sein du DoD en fonction des exigences physiques et du niveau d’éducation).

Certains secteurs sont toujours en difficulté, comme les services de santé (voir cet article de septembre: « Army faces physician shortage amid recruitment and retention challenges« ).

La Rand Corporation s’est aussi penché sur cette question dans une étude récente: « Reimagining the Army Medical Corps Five Ideas for Raising Recruitment, Restoring Retention, and Restructuring Requirements« . La Rand tire la sonnette d’alarme sur les mauvais taux de rétention en particulier au sein de l’Army Medical Corps. Ce Corps dispose de plus de 4 000 médecins dans sa composante active et de près de 2 000 médecins dans la composante réserve (des chiffres en constant déclin). Pour maintenir cette force, l’armée de Terre doit recruter près de 400 médecins pour la composante active et 200 pour la composante réserve chaque année afin de suivre le rythme normal d’attrition.

Et pour l’année 2025 ?
En 2025, les armées US prévoient de poursuivre sur cette lancée et d’augmenter leurs objectifs de recrutement annuels.

L’armée de Terre (US Army) vise le recrutement de  61 000 personnes en 2025, après avoir dépassé son objectif de recrutement de 55 000 cette année. Elle attend beaucoup de son « Delayed Entry Program », qui permet une immersion pré-recrutement pour éviter les départs prématurés de jeunes qui ont été déçus par le monde militaire.

L’armée de l’Air (USAF) a tout juste réussi à atteindre son objectif de recrutement de 27 100 soldats en 2024, mais elle prévoit de porter cet objectif à 32 500 en 2025. L’augmentation de 20 % pour l’armée de l’air est ambitieuse, mais réalisable. Par ailleurs, la Space Force augmentera son objectif de recrutement de 30 % en 2025.

La marine (US Navy) maintiendra son objectif de recrutement pour 2025 à 40 600 recrues, après avoir dépassé de justesse son objectif pour 2024.

Le Corps des Marines (USMC) augmentera son objectif à 29 300 recrues l’année prochaine après avoir atteint l’objectif de 27 500 Marines de cette année, .