Le P-8A Poseidon de Boeing serait le deuxième choix de la Marine nationale pour remplacer l’Atlantique 2

[BTX]

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Le choix de l’Allemagne en faveur du P-8A Poseidon de Boeing ayant condamné le projet MAWS [Maritime Airborne Warfare System], qui devait permettre à la Marine nationale et à la Deutsche Marine de remplacer leurs avions de patrouille maritime respectifs [à savoir l’Atlantique 2 et le P-3C Orion], la Direction générale de l’armement [DGA] notifia une étude d’architecture concernant le « système de patrouille maritime du futur » à Dassault Aviation et à Airbus Defence & Space.

Dès lors, les deux industriels devaient lui remettre des solutions « économiquement intéressantes » et « répondant au besoin opérationnel de la Marine nationale à l’horizon post-2030 ». Le tout en ne fermant pas la porte à une « coopération avec d’autres partenaires européens potentiellement intéressés ».

Cependant, Boeing ne fit pas mystère de son intention de s’inviter dans cette compétition. « Pour le moment, la France ne s’adresse pas spécifiquement à [nous]. Mais nous en avons discuté de manière informelle avec les Français. Ils connaissent la capacité du P-8 et savent où nous en sommes dans ce programme. Je pense qu’il faut dire aux Français de ne pas négliger le P-8 alors qu’ils envisagent de remplacer leurs Atlantique », fit valoir Tim Flood, le vice-président du développement à l’international de l’industriel américain, en juin dernier.

Quoi qu’il en soit, au regard de son expérience dans le domaine des avions de patrouille et de surveillance maritime [Atlantic, Atlantique 2, Falcon 50, etc.], Dassault Aviation semblait avoir de bonnes cartes en main pour s’imposer, avec une solution basée sur le Falcon 10X, doté d’une autonomie de 14 000 km.

Seulement, lors de la dernière édition du salon Euronaval, début novembre, des bruits de coursive suggérèrent que la solution proposée par Airbus Defence & Space, reposant sur une version « PATMAR » de l’avion de ligne A321XLR, avait les faveurs de la DGA [et donc celles de la Marine nationale]. Ce que de récentes informations révélées par La Tribune tendent à confirmer.

« Airbus va se voir notifier d’ici à la fin de l’année un contrat de levée de risques pour le futur avion de patrouille maritime […] qui doit remplacer l’Atlantique 2. […] Ce contrat ancre un peu plus le choix de l’A321XLR d’Airbus [A321MPA] par la Marine nationale, qui souhaite à terme commander plus de dix appareils, dont trois exemplaires devront être mis en service à l’horizon 2035 », a en effet avancé la Tribune, le 11 décembre.(ci-dessous)

A priori, ce choix, qui n’a pas encore été officiellement confirmé, ne devrait pas être contesté par Dassault Aviation. Et pour cause : comme cela avait été dit lors du salon Euronaval, la Marine nationale souhaite disposer d’un avion de patrouille maritime ayant une grande capacité d’emport de munitions et permettant d’embarquer un second équipage pour les missions de longue durée.

D’ailleurs, les chances du Falcon 10X étaient visiblement minces car, toujours selon La Tribune, dans le cas où l’A321MPA ne donnerait pas satisfaction, la Marine nationale aurait pour « plan B l’option d’acquérir sur étagère le P-8A Poseidon ».

Alors que l’US Navy et la Royal Air Force mettent en œuvre l’avion de patrouille maritime de Boeing, c’est vers l’Atlantique 2 [ainsi que vers les frégates multimissions] que les Américains se tournent dès qu’il s’agit de faire la chasse aux sous-marins russes. En tout cas, c’est ce qu’a confié l’amiral Nicolas Vaujour, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], lors d’une récente audition au Sénat.

« Les Atlantique 2 vieillissent et nous les rénovons, pour les mettre au Standard 6, et cet aéronef reste l’un des meilleurs au monde pour la patrouille maritime, à tel point que les Américains nous demandent d’envoyer des frégates et des Atlantique 2 dans l’Atlantique Nord pour les aider à traquer les sous-marins russes », a-t-il en effet affirmé.