Successeur du VBL, le Véhicule blindé d’aide à l’engagement vient de franchir une nouvelle étape

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Devant préparer la succession du Véhicule blindé léger [VBL], le VBAE [Véhicule blindé d’aide à l’engagement], prévu par le programme SCORPION, suscité l’intérêt des industriels depuis maintenant plus de dix ans.

En effet, dès 2012, Panhard avait dévoilé le CRAB [Combat and Reconnaissance Armored Buggy], un véhicule blindé de 8 à 10 tonnes développé sur fonds propres, en mettant l’accent sur la survivabilité, la mobilité et la discrétion. Il devait être doté de systèmes téléopérés et armé de missiles antichars et d’une mitrailleuse de 12,7 mm. Seulement, au moment où il fut présenté, l’armée de Terre n’avait pas les moyens de se le procurer.

Six ans plus tard, ayant bouclé le rachat de Panhard, Arquus présenta le Scarabee à l’occasion du salon de l’armement aéroterrestre EuroSatory. À l’époque, l’industriel avait assuré qu’il allait « révolutionner les standards actuels de mobilité et de motorisation » des véhicules militaires, avec son moteur hybride, ses deux directions indépendantes, sa protection modulaire et sa capacité à embarquer différents types d’armes et de capteurs.

Par la suite, le Scarabee, présenté (ci-dessus) comme étant « l’héritier » des véhicules conçus par Panhard [et, donc, du VBL], n’a cessé d’être amélioré, avec l’intégration d’innovations développées par Arquus, en particulier en matière de robotique, ce blindé pouvant être « téléopéré au-delà de la vue directe ».

Un autre industriel français, SOFRAME [filiale du groupe Lohr] s’était également intéressé au VBAE en proposant le MOSAIC [Mission Observation Surveillance Acquisition Investigation Combat] (ci-dessus). De même que Thales, qui avait misé sur le « Hawkei ».

Étant donné qu’il fut convenu que ce programme serait mené en coopération avec la Belgique, la Section technique de l’armée de Terre [STAT] s’intéressa à l’intercepteur terrestre i-X, développé par John Cockerill Défense, qui, depuis, a racheté Arquus.

Quoi qu’il en soit, en décembre 2023, après avoir bénéficié de financements européens pour développer des « briques technologiques », le programme VBAE fit l’objet d’un contrat de préconception notifié par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr] à un groupement momentané d’entreprises [GME] formé par Arquus et KNDS France.

« Le programme VBAE couvre la phase de préparation et de définition en prévision de la poursuite du développement, de la production et des contrats de soutien dans un avenir proche. Le montant global de cette première phase est de 15 millions d’euros. Elle durera environ deux ans », avait alors expliqué l’OCCAr.

Lors d’une audition au Sénat, en mars 2023, le PDG d’Arquus, Emmanuel Levacher, avait estimé que le VBAE serait « très certainement différent du Scarabee ».

Et ce devrait être effectivement le cas, à en juger par les premières ébauches qui, issues de l’étude préliminaire, viennent d’être publiées par l’OCCAr. Ainsi, l’allure du VBAE, tel est qu’il est envisagé pour le moment, fait plus penser au véhicule blindé multirôles léger [VBMR-L] Serval ou à un Fennek qu’au Scarabee ou à l’i-X. Monté sur un châssis 4×4, il est équipé d’un tourelleau téléopéré.

« Le 17 janvier 2025, l’architecture préliminaire du VBAE a été définie avec succès. Cela pose les bases d’autres études d’optimisation portant sur les aspects techniques, opérationnels et financiers qui seront menées tout au long de 2025 », explique l’OCCAr, via le réseau social LinkedIn.

Et d’ajouter que ces « études d’optimisation viseront à démontrer la valeur ajoutée du VBAE par rapport aux véhicules existants dans ce segment et permettront à la France et à la Belgique de décider de la conception détaillée ultérieure ».

Pour rappel, l’armée de Terre veut que le successeur du VBL soit « très mobile, furtif et protégé ». En outre, il sera doté de « capacités d’autodéfense, d’acquisition et d’agression qui contribueront au combat collaboratif SCORPION ». Enfin, son équipage devra être constitué « d’un pilote, d’un chef de bord, d’un cavalier porté et, éventuellement, d’un passager ».

La Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 prévoit la livraison de 180 VBAE à l’horizon 2030, sur une cible totale de 1 400 exemplaires.

 

En complément

https://www.forcesoperations.com/premier-jalon-atteint-pour-un-futur-vbae-franco-belge/