BTX Posté(e) 20 février Signaler Partager Posté(e) 20 février « Poutine veut démanteler l’Ukraine et son objectif n’a pas changé » observe à Kiev un ancien ministre adjoint de la défense, cité par « Le Monde ». Les actuels éclats de voix, les menaces et les rodomontades trumpiennes contre Volodymyr Zelenski ne peuvent qu’encourager Vladimir Poutine, 3 ans après avoir engagé « l’opération militaire spéciale » contre l’Ukraine. La Russie qui ambitionnait de voler de victoires en victoires se retrouve militairement, 36 mois plus tard, dans une impasse. La situation décrite par l’écrivain français Sainte-Beuve affiche toute sa pertinence et son actualité : « Les politiques de ces dernières années jouaient une partie d'échecs et ne faisaient attention qu'à leur échiquier ; mais la table sur laquelle posait cet échiquier, ils n'y songeaient pas. Or cette table était une table vivante, le dos du peuple qui s'est mis à remuer, et en un clin d'œil au diable l'échiquier et les pions ! » Un texte écrit en…1869. Un tournant stratégique immédiat L’invasion devait, en trois jours, conduire à l’effondrement de l’Ukraine. Chute de la capitale, remplacement du président Zelensky, mise en place d’un gouvernement fantoche et réaffirmation d’une Ukraine russe. Face à l’impossibilité d’atteindre ses objectifs initiaux, Moscou a dû s’adapter. « Les forces armées russes se sont transformées, passant d’une machine militaire conçue pour une guerre éclair à une force armée adaptée à un effet de guerre prolongé » écrit le journaliste Yuri Fedorov, qui vit à Prague, dans une étude pour l’Institut français des relations internationales (IFRI). La guerre « nouvelle génération » conceptualisée par le général Guérassimov, il y a dix ans, a montré ses « faiblesses ». L’échec de la prise de Kiev a immédiatement marqué un tournant stratégique, la résistance ukrainienne ayant été largement sous-estimée par Moscou. Autre leçon : la logistique russe a été incapable de soutenir les troupes en première ligne. La guerre s’est donc transformée en impasse, malgré des forces russes trois fois supérieures. Guerre d’usure, pertes exorbitantes Chaque camp essaie d’épuiser l’autre. Malgré une pression constante sur les positions ukrainiennes, les Forces Armées de la Fédération de Russie (FAFR) peinent à obtenir des percées significatives « Le Kremlin a recours à une stratégie d’assauts successifs fondée sur l’emploi massif de l’infanterie, illustrée par une tactique de "vagues humaines" visant à submerger les défenses de l’adversaire au prix de lourdes pertes » explique un officier français. Le chiffre exorbitant de 600.000 pertes semble faire consensus. Mais Moscou (comme Kiev) se montrent discrets sur leurs propres pertes militaires. Selon des données ukrainiennes, les Russes auraient perdu (tués et blessés) 105 960 militaires en 2022, 253 270 en 2023, 360 010 en 2024. Ce qui signifie que le nombre de pertes quotidiennes serait supérieur à 1 000 soldats. Un diplomate français estime que « Moscou use d’une stratégie meurtrière car elle croit en l’inéluctabilité de sa victoire. » Les pertes en matériel des FAFR seraient, selon des chiffres considérés comme crédibles, de 20 000 équipements lourds dont 2 600 chars, 4 000 véhicules blindés et 750 pièces d’artillerie. Quels gains territoriaux ? Aujourd’hui, ces gains territoriaux (18% du territoire ukrainien) restent circonscrits largement aux avancées de 2014-2015 lorsque Moscou avait favorisé l’émergence des « républiques » séparatistes de Donetsk et de Louhansk avant d’annexer la Crimée. Un bénéfice chèrement payé par une armée russe dont le mythe, celui d’une force dominante, pour ceux qui le vantait, s’est brisé. Mais pour quelques-uns, la guerre est vue comme une opportunité. « Aller au front, c’est la nouvelle carte du parti » estime Marlène Laruelle, professeur à l’université Georges Washington (Washington DC). https://ainsi-va-le-monde.blogspot.com/2025/02/2022-2025-la-guerre-personnelle-de.html 1 Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BTX Posté(e) 22 février Auteur Signaler Partager Posté(e) 22 février https://ainsi-va-le-monde.blogspot.com/2025/02/la-guerre-politique-de-vladimir-poutine.html La guerre politique de Vladimir Poutine (2e volet), la démographie russe estropiée L’âge moyen des militaires russes tués en Ukraine serait de 36 ans. L’âge où l’on fonde une famille, où on la renforce. Le taux de mortalité élevé des militaires des Forces armées de la Fédération de Russie (voir premier volet), l’émigration importante qui a suivi l’engagement de « l’opération militaire spéciale » contre l’Ukraine, estimée à 700.000 Russes par le magazine Forbes, et donc le taux de natalité faible impactent la démographie du pays. Un déclin engagé dans les années 1990 De 148,3 millions d’habitants en 1992, la population russe était de 143,4 millions en 2022. En 2028, selon les prévisions, elle devrait se situer à 141,4 millions. Tout dépend évidemment de ce facteur aléatoire qu’est la durée de la guerre. D’autres éléments sont également à prendre en compte, comme les conséquences psychologiques du conflit sur les combattants : augmentation de l’alcoolisme, violences intrafamiliales… En novembre 2024, le porte-parole de Vladimir Poutine reconnaissait dans une interview à RIA Novosti que son pays (56% de femmes, 44% d’hommes) se trouvait « dans une situation démographique très tendue. » Avenir démographique incertain En juillet 2024, le Kremlin avait déjà qualifié cette situation de « catastrophique pour l’avenir de la nation. » Selon le Service fédéral des statistiques de l’Etat russe (Rosstat), le taux de fécondité en 2023 était de 1,41 enfant par femme, bien au-dessous du seuil de renouvellement de la population. Entre janvier et septembre 2024, « seulement 920 200 naissances ont été enregistrées, soit une baisse de 3,4 % par rapport à l’année précédente. » Ce chiffre est le plus bas depuis la fin des années 1990. Parallèlement, le déclin de la population s'est accéléré de 18 %, avec 49 000 décès supplémentaires enregistrés en 2024 par rapport à l'année précédente. Aujourd'hui, l'espérance de vie en Russie est inférieure à ce qu'elle était en 2018-2019, et l'écart entre la mortalité masculine et féminine s'est creusé pour atteindre près de 11 ans. Ajoutons à ce panorama que le nombre de familles monoparentales est en augmentation depuis une vingtaine d’années et que 73% des mariages finissent en divorce (45% en France). Les scénarios et méthodes Le renforcement démographique a toujours été une priorité de M. Poutine, depuis son arrivée au pouvoir en 1999. En tentant d’annexer l’Ukraine et ses 45 millions d’habitants, il espérait augmenter la population. Même si la Russie a besoin des migrants pour renforcer sa main-d’oeuvre, en particulier venus des ex-républiques d’Asie centrale soviétique « La Russie a besoin des travailleurs de cette région, mais se méfie en même temps d'une immigration excessive » tempérait, en 2022, Bruno Tertrais, expert associé à l’Institut Montaigne. Des républiques aujourd’hui indépendantes dont la démographie est à l’inverse de celle de la Russie. Autre scénario catastrophe : l’annexion de territoires à l'Ouest aiderait la Russie évidemment à résoudre son problème démographique… Enfin Moscou a usé d’une autre méthode, révoltante : « russifier » des enfants ukrainiens déportés. On estime à 20.000 ceux-ci mais ce chiffre reste à confirmer. Illustration : Freepik Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BTX Posté(e) 23 février Auteur Signaler Partager Posté(e) 23 février La guerre personnelle de Vladimir Poutine (3e et dernier volet) : les tourments de la population russe Ce n’est pas une invasion de l’Ukraine qui a été engagée il y a 36 mois, mais une « opération militaire spéciale ». La façon de nommer est politique, et en Russie un ordre. Avec utilisation d’une figure d’atténuation, l’euphémisme. Pourtant les figures de style ne parviennent pas à dissimuler une réalité : la déstabilisation profonde de la société russe. Plus de 1 million de Russes de la classe moyenne ont quitté leur pays depuis 3 ans. Ajoutons-y le nombre de citoyens de la Fédération qui ont choisi d’émigrer depuis 15 ans. Au moins 5 millions. « Pour ceux qui sont restés, l’avenir est bouché. L’un des secrets les mieux gardés du Kremlin est l’insatisfaction des élites » explique, ce matin, dans une tribune publiée par le site du Monde, Marie Mendras, professeur à Sciences Po (Paris). Les sondages et la réalité La guerre est invisibilisée dans l’espace public. Et le pouvoir aime afficher l’appui de sa population et donc une faible contestation. Les sondages réalisés par certains instituts font état d’un soutien à l’invasion de 70 à 75% de celle-ci. « Comment prendre au sérieux des "sondages" d’opinion alors que la dictature impose le silence et punit d’emprisonnement toute critique de "l’opération militaire spéciale" » explique Marie Mendras. La population russe en 2022, a dû gérer ce choc moral que représente une guerre et ses conséquences sur les familles. La vente d’antidépresseurs aurait ainsi atteint des pics en 2024, selon certains indicateurs. Les familles redoutent qu’un fils, qu’un frère, qu’un mari, qu’un cousin ne soit tué. Donner sa vie pour la patrie ? Un slogan politique… Et tous ces blessés graves, ces éclopés de retour, ces tombes fraîchement fleuries et si nombreuses... Les soucis du Kremlin Le pouvoir sait parfaitement que le retour des soldats du front ukrainien constitue une source d’inquiétude. Le directeur adjoint de l’administration présidentielle, Sergueï Kirienko y voyant, selon certaines sources, un facteur « de risques politiques et sociaux. » Ce qui est craint, en particulier, par le Kremlin ce sont les traumatismes subis par les militaires russes, nés des crimes de guerre et de l’exécution de prisonniers ukrainiens, de cette brutalité systémique qui va du bizutage institutionnalisé des recrues à ce conflit violent qu’affrontent les conscrits. Un rapport britannique évoquait en 2023 le chiffre de 100 000 soldats souffrant d’un stress post-traumatique. Des milliers d’autres souffriraient d’addiction pouvant notamment accroître leur agressivité. Et inquiétudes Comment également gérer le retour de criminels ou d’individus suspectés de crimes, partis combattre en échange de leur impunité ? Comment se comporteront-ils ? Le pouvoir peut craindre une explosion de la criminalité… Un pouvoir qui a développé un contrat social qui favorise le repli des Russes sur leur vie personnelle et professionnelle et d’une guerre dont la visibilité à réduite au minimum. Toute forme d’opposition au régime étant sévèrement réprimée. Pourtant ce pouvoir solitaire, cynique et autocratique est inquiet. Fin Illustration : depositphotos https://ainsi-va-le-monde.blogspot.com/2025/02/la-guerre-politique-de-vladimir-poutine_22.html 1 Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Levy Pierre Posté(e) 23 février Signaler Partager Posté(e) 23 février Terriblement triste Citer Militaire d'active Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Stvn Posté(e) 23 février Signaler Partager Posté(e) 23 février Très bonne analyse à un détail près non pris en compte, alors qu'il est lié à la démographie, c'est la croissance. La fin prochaine de la guerre risque de revoir l'exportation en hausse et contribué a rajouter des recettes, ce qui augmentera l'attractivité et profitera a diminuer la pauvreté et d'autre leviers qui sont bon pour la population. Car mis à part les batailles politiques, l'EU reste dépendante de certaines exportations russe ... Donc je pense que très bientôt les contrats reprendront leurs cours logiques, car par exemple, l'Allemagne a une croissance négative en grande partie due au gaz, rester en mauvais termes est particulièrement coûteux pour eux. Autre point, que va devenir le pays après Poutine. Sachant qu'il fait la pluie et le beau temps, comment vas se passer la transition quand il ne sera plus. Personnellement, je crains plus les débordements à ce moment-là ou chacun va courir après le pouvoir à tout-va plutôt que sur quelques problèmes de sécurité du a quelque taré. Citer Je ne peux confirmer ni démentir que c'est une signature. 😶 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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