Le patrouilleur « Enseigne de vaisseau Jacoubet » a été survolé par deux bombardiers tactiques russes Su-24

[BTX]

La semaine passée, diffusées via plusieurs réseaux sociaux, deux vidéos ont montré un avion russe de patrouille maritime II-38N

 voler à proximité du porte-avions américain USS Carl Vinson tout en étant escorté de près par un F-35C et un F/A-18E/F Super Hornet.

Dans un commentaire, l’auteur de l’une de ces vidéos, sans doute un membre de l’équipage du porte-avions, a affirmé que des avions russes avaient survolé le groupe aéronaval américain durant « toute la semaine », a rapporté The Aviationist. Reste à voir laquelle étant donné qu’aucune autre précision n’a été apportée. A priori, les faits se seraient produits lors d’un exercice de la flotte russe du Pacifique, en mer du Japon, le 18 mars dernier.

 

En tout cas, actuellement engagé au sein du 1er Groupe maritime permanent Otan [Standing NATO Maritime Group 1 – SNMG1] dans le cadre de l’enhanced Vigilance Activity [eVA] Baltic Centry, qui vise à dissuader toute menace contre les infrastructures sous-marines de la mer Baltique, le patrouilleur de haute-mer [PHM] « Enseigne de vaisseau Jacoubet » a connu une aventure similaire.

En effet, dans son dernier compte rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] a fait savoir que le patrouilleur avait été survolé par deux bombardiers tactiques russes Su-24 « Fencer », le 25 mars. Ces appareils étaient surveillés de près par deux Eurofighter EF-2000 / Typhoon italiens, déployés, aux côtés des Rafale français, à Šiauliai, dans le cadre de la mission Baltic Air Policing de l’Otan. Aucune image de cet incident n’a été produite pour le moment.

Pour rappel, appartenant à la classe d’Estienne d’Orves, le PHM « Enseigne de vaisseau Jacoubet » affiche plus de quarante ans de service. Doté notamment d’un radar de veille surface-air, d’un radar de conduite de tir et d’un sonar de coque, il est armé d’une tourelle de 100 mm, de deux canons de 20 mm, de quatre mitrailleuses de 12,7 mm et d’un système d’autodéfense anti-aérienne SIMBAD [missiles MISTRAL, ndlr].

Ce n’est évidemment pas la première fois que cela arrive à un navire militaire français. En avril 2018, l’amiral Christophe Prazuck, alors chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] avait confirmé que la frégate multimissions [FREMM] « Aquitaine » avait été survolée de « manière inamicale et dangereuse » par un Su-24 Fencer russe, « couvert » par un Su-30, alors qu’elle était en mission en Méditerranée orientale.

 

Dans son point de situation, l’EMA ne dit rien sur l’attitude des deux Su-24 Fencer qui ont survolé le PHM « Enseigne de vaisseau Jacoubet ». Si ce n’est que cet acte n’a « pas entravé » sa mission, qui s’est « poursuivie conformément aux objectifs fixés ». Et d’insister : « Les forces de l’Otan font preuve de professionnalisme et, face à des provocations, agissent toujours de manière à permettre la désescalade ».

Reste à voir si le patrouilleur a fait l’objet de cette manœuvre en raison de son pavillon, sachant que, au sein du SNMG1, il évolue aux côtés des frégates HNMLS Tromp [Pays-Bas], Louise-Marie [Belgique] et FGG Magdebourg [Allemagne] ainsi que du navire-ravitailleur allemand FGS Rhön et de la vedette lance-missiles finlandaise FNS Hanko.

Pour rappel, à deux reprises, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 engagé dans l’opération Baltic Sentry a été visé par le radar de conduite de tir d’un système russe.

Après le dernier incident, survenu le 18 mars et impliquant une « unité navale », l’EMA a d’ailleurs rappelé que l’Atlantique 2 avait aussi des capacités de lutte antinavire.

 

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