Choix de page

Aller au contenu
Aumilitaire

Messages recommandés

Posté(e)

https://www.forcesoperations.com/premiers-griffon-et-nouvel-accord-intergouvernemental-en-vue-pour-le-partenariat-camo/

spacer.png

Après la doctrine, l’entraînement ou encore la formation, place au volet matériel pour le partenariat franco-belge CaMo. Une relation modèle qui, derrière la livraison des premiers Griffon, va se densifier au travers d’un nouvel accord de gouvernement à gouvernement. 

 
Des Griffon belges sur la place des Palais
 

Sept ans après sa matérialisation, CaMo est sur le point de livrer ses premiers matériels majeurs. Trois premiers Griffon seront bientôt dans les mains de la Direction générale des ressources matérielles (DGMR) à des fins de vérification. L’enjeu ? Les faire défiler le 21 juillet à Bruxelles lors de la Fête nationale, annonçait hier le nouveau PDG de KNDS, Jean-Paul Alary, à l’occasion d’une visite du ministre des Armées et de son homologue belge sur le site roannais du groupe franco-allemand. Tout un symbole, un an après la production à Roanne de la première base roulante (ou BRAVES) de Griffon destinée à la Composante Terre belge.

 

Mise en service le 1er janvier, la ligne d’assemblage final installée par le partenaire belge MOL CY aura réceptionné 19 BRAVES d’ici à la fin du mois. Au total, 24 Griffon seront livrés en 2025 à la Composante Terre. Et 358 de plus sont attendus d’ici à 2030, de même que les 60 Jaguar, 24 Griffon MEPAC et 28 CAESAR Mk II commandés sur base des contrats CaMo 1 et 2. Les premiers Jaguar arriveront dès l’an prochain, les autres plateformes à compter de 2028.

 

« Nous avons besoin de ces matériels, nous avons besoin de ces véhicules. Ils peuvent venir un peu plus tôt si cela est possible », invitait le ministre de la Défense belge, Theo Francken. Une accélération reste envisageable dans les rangs industriels. Un peu plus de 300 véhicules SCORPION sortiront de Roanne cette année. Mais les quelque 62 M€ investis dans l’outil industriel permettent de grimper jusqu’à 450 plateformes produites par an, « c’est à dire deux véhicules qui peuvent sortir de nos chaînes tous les jours ouvrables », traduisait Jean-Paul Alary. Une réserve de capacité qui pourrait aussi bénéficier au client belge, le site de MOL CY étant quant à lui calibré pour assembler jusqu’à 10 Griffon par mois. 

 

« Nous allons continuer dans cette voie », a poursuivi le ministre de la Défense belge. Ce déplacement à Paris puis dans la Loire, c’était aussi l’occasion de réchauffer une relation quelque peu refroidie par « les émotions un peu négatives » suscitées ces dernières semaines côté belge par un rapport de la Cour des comptes parfois mal compris, sinon instrumentalisé par certains. Ou, du moins, refroidie en apparence car « il n’y a aucun autre pays au monde avec lequel nous avons développé une telle intimité », rebondissait son homologue français en écho à cette déclinaison opérationnelle de CaMo à l’oeuvre en Roumanie au profit de l’OTAN. « Se pose maintenant la question de la suite », poursuivait-il. Cette suite, ce n’est pas qu’un contrat CaMo 3. Pour Paris et Bruxelles, il s’agira également de se questionner sur « le cadre stratégique global, militaire, toujours, mais aussi industriel et de coopération en matière d’innovation que l’on souhaite avoir demain ».

 
Premiers-Griffon-et-nouvel-accord-interg
 
Un accord 2.0 espéré d’ici septembre
 

Partenariat « structurant » et « catalyseur », CaMo sera réaffirmé prochainement au travers d’un nouvel accord intergouvernemental (AIG). Son contenu n’est pas connu, mais ce futur accord aura des implications tant militaires qu’industrielles. Il pourrait ainsi contribuer à corriger un hiatus de l’AIG initial signé en novembre 2018. La Belgique n’avait alors pas défini d’exigences spécifiques en matière de retours sociétaux, cette création de valeur en territoire belge consentie par l’industrie étrangère. Depuis, c’est peu dire si le contexte a changé. La Belgique passe à son tour la seconde en matière de réarmement, porté par un budget appelé à bondir dès cette année. Et tout investissement majeur devra désormais participer au renforcement de la filière industrielle belge, montée en compétence et création d’emplois à la clef. Autant de nouveaux paramètres potentiellement intégrés dans le nouvel AIG, alors que se poursuivent les discussions autour de l’acquisition de blindés 4×4 Serval et qu’un complément de Griffon serait également sur la table. 

 

Mais le champ des discussions ne se limite ni aux véhicules SCORPION, ni aux retours sociétaux et encore moins à la Belgique. Il sera forcément question d’équilibre industriel, un enjeu dans lequel l’union peut faire la force. « Nous allons entremêler davantage nos destins en matière d’industrie terrestre plutôt que de se faire concurrence. Au contraire, on va s’épauler, ce qui va permettre aussi de protéger les emplois locaux », assurait Sébastien Lecornu. « Nous avons une industrie assez forte mais vous êtes, c’est clair, beaucoup plus forts et beaucoup plus gros. Collaborer, c’est le futur. Nous devons collaborer ensemble », complétait le ministre belge.

 

Plusieurs programmes binationaux se cristallisent progressivement, à l’image du développement conjoint d’un véhicule blindé d’aide à l’engagement (VBAE) et d’un engin du génie de combat (EGC). La France cherche elle aussi à combler certains trous dans la raquette, à commencer par la reconstruction d’une filière française de munitions petit calibre dans laquelle FN Herstal aurait une « énorme » part à jouer. À condition cependant de l’emporter au terme de l’appel d’offres européen lancé par le ministère des Armées, en dépit de l’accord stratégique signé l’an dernier.

 

Pour les deux pays dotés de « deux excellents tissus industriels sur le volet terrestre », il s’agira de construire davantage de ponts entre pépites nationales, dans la foulée des rachats actés ou en finalisation d’Arquus par John Cockerill et de Sofisport par FN Herstal. Impensables il y a encore 10 ans, ces structures franco-belges trouvent un autre sens à l’heure où la concurrence s’exacerbe sur le marché export. « En les faisant travailler entre elles, on s’ouvre des perspectives à l’exportation », observait Sébastien Lecornu. « Ce qu’on sait faire d’un côté de la frontière, on sait le faire de l’autre », assurait ce dernier en évoquant une forme de redondance utile « s’il y avait un coup dur pour nos armées ». Message reçu dans les rangs de KNDS, dont l’ambition sera bien de « continuer à bâtir des solutions et des partenariats de long terme pour une base industrielle européenne renforcée, compétitive et résiliente », déclarait son nouveau PDG. 

 

Si le futur accord devrait contribuer à renforcer la relation industrielle, « il n’y a pas que le retour sociétal qui soit important. Il y a aussi l’interopérabilité et le fait que, sur le terrain, nos militaires travaillent très bien ensemble », rappelait Theo Francken. « En cas de coup de dur, et c’est quelque chose que les parlements et autres cours des comptes n’arrivent pas à apprécier, il n’y a pas de doute sur le fait que la France serait là s’il arrivait quelque chose à la Belgique. Et s’il arrivait quelque chose à la France, la Belgique serait là », résumait Sébastien Lecornu. L’ambition sera d’entériner le document d’ici à septembre. Voire, pourquoi pas, avant la Fête nationale belge. « Dans les trois mois, cela doit être réglé », insistait un ministre des Armées selon qui cet AIG 2.0 doit fixer « une feuille de route beaucoup plus globale, beaucoup plus stratégique avec des points de revoyure et en essayant de relever les lignes d’horizon pour justement garantir un avenir et une vision ». 

Ya Rab Yeshua.

Réagir à la dicussion

Vous pouvez poster maintenant et vous inscrire plus tard - Déja membre ? connectez vous pour poster avec votre compte

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

© Aumilitaire - Contact - CGU

×
×
  • Créer...