BTX Posté(e) %s à %s Signaler Posté(e) %s à %s https://www.opex360.com/2025/09/07/armee-de-terre-le-systeme-dinformation-du-combat-scorpion-va-t-il-devoir-parler-anglais/ L’an passé, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, s’était félicité de la « coopération structurelle » entre les forces terrestres françaises et belges dans le cadre du partenariat stratégique CaMo [Capacité Motorisée], noué en 2018, après la décision de la Belgique de se procurer 382 Véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar issus du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation]. L »un des objectifs de ce partenariat est d’atteindre une interopérabilité complète sur le segment des blindés médians entre les forces françaises et belges, leurs unités devant être « interchangeables ». En clair, explique l’armée de Terre, « sur le terrain, une compagnie belge pourra rapidement être intégrée dans un bataillon français sans aucun obstacle technologique ou opérationnel, et vice versa ». Et cela suppose de faire converger les règles d’engagements, les doctrines d’emploi, la formation et la préparation opérationnelle. En outre, rejoint par le Luxembourg, ce partenariat va prendre de l’ampleur, l’armée belge ayant l’intention de se procurer des CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie], des Griffon MEPAC [Mortiers embarqués pour l’appui au contact] et des VBMR légers Serval. Par ailleurs, la France et la Belgique ont lancé deux coopérations capacitaires autour du Véhicule blindé d’aide à l’engagement [VBAE] et de l’Engin du génie de combat [EGC], par l’entremise de l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr]. Considérant CaMo comme le « modèle à suivre pour nos futures coopérations européennes », le général Schill avait expliqué qu’il allait au-delà du seul aspect capacitaire. « Il s’agit de s’acculturer au ‘plug and fight’, de parler le même langage tactique, d’adopter la même doctrine, de se comprendre à distance », avait-il dit, lors du Forum de défense et de stratégie organisé en mars 2024. Seulement, il y a encore de la « friture » sur la ligne entre les unités françaises et belges. C’est en effet ce qu’a expliqué le général Jean-Pol Baugnée, le chef d’état-major de l’armée belge, lors d’une audition commune avec le général Schill devant la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense en juin dernier et dont le compte rendu a été publié cette semaine. Pour rappel, le programme SCORPION met l’accent sur le combat « infovalorisé » [ou collaboratif]. Aussi, le Système d’information du combat Scorpion [SICS] en est, en quelque sorte, le « ciment ». Or, s’il a loué les avancées permises par le partenariat CaMo, le général Baugnée a évoqué un problème au niveau de l’interopérabilité. « Nous n’aurions pas pu entamer notre remontée en puissance sans l’armée de Terre française et son chef, le général Schill » qui « utilise le terme ‘d’intimité stratégique’. Je le partage, le trouve adapté, et le reprends à mon compte. En toute intimité, cela se passe très bien tous les jours et à tous niveaux entre les Français et les Belges », a d’abord souligné le général belge. Cela étant, « en toute intimité, on peut aussi se dire ce qui ne va pas », a-t-il poursuivi. « Le cœur du partenariat est la mise en réseau, l’échange de données, la bulle d’infovalorisation, le combat collaboratif. Elle seule permet une coalition efficace à haute valeur ajoutée et une action commune sur le champ de bataille. Je ne pense pas que CaMo soit l’embryon d’une armée européenne, ni d’ailleurs que nous ayons besoin d’une armée européenne. Mais nous avons un besoin absolu de mettre nos forces en commun pour une action militaire commune européenne, seul moyen d’avoir une Europe qui pèse militairement. Cela passera par une capacité à échanger, par un langage commun », a ensuite développé le général Baugnée. Or, a-t-il continué, si la « bulle d’infovalorisation, belge ou française, peut être la première pierre de cette communauté, […] l’échec de la forme d’onde du programme de Communications numériques tactiques et de théâtre [Contact], sur laquelle la Belgique fondait beaucoup d’espoirs, et qui conditionnait le bon déploiement du SICS, a porté un coup dur au projet », a-t-il déploré, avant d’en appeler à trouver une solution « pour y remédier ». Et cela d’autant plus que la « mise en réseau est la valeur ajoutée par rapport à la simple juxtaposition des brigades des pays européens, l’une à côté de l’autre, qui ne se parlent pas », a-t-il aussi affirmé. Aussi, « nous avons besoin du combat collaboratif […] et d’un système d’information du combat, partagé de manière cryptée. Nous n’y sommes pas encore complètement dans le cadre du programme CaMo, alors qu’il s’agissait d’un paramètre prépondérant qui a joué dans le choix de la France par la Belgique en 2018. Il y a encore un effort à fournir au niveau industriel », a-t-il fait valoir. Un autre problème soulevé par le général Baugnée est… linguistique. « Il faut avoir à l’esprit que 60 % de mes forces ne parlent pas le français, mais le néerlandais. Malgré cela, nous avons une intégration jusqu’à un niveau assez bas. On peut mettre un lieutenant belge aux ordres d’un capitaine français, et ça se passe très bien, nos officiers étant nécessairement bilingues. C’est pourquoi CaMo est unique et le restera », a-t-il expliqué. Aussi, pour le chef de l’armée belge, « l’anglais doit également faire partie de ce langage commun » car c’est « la langue qui rassemble le mieux les partenaires européens » et « c’est peut-être la raison pour laquelle le concept même de Scorpion n’a pas fait davantage d’émules, comme nous l’espérions il y a quelques années ». Sur ce point, le général Schill s’est dit d’accord avec son homologue belge. « Le Système d’Information du Combat Scorpion, n’est disponible qu’en français pour le moment. Le général-major Baugnée voit dans un système en anglais le moyen de ne pas contraindre les néerlandophones à travailler sur un système français, ainsi qu’une garantie supplémentaire pour le vendre à l’étranger », a-t-il dit. Et d’insister : « Si nous voulons travailler en coalition, il faut parler en anglais ». « Les officiers de l’armée de Terre française avaient atteint un niveau d’interopérabilité en anglais très élevé au moment de l’Afghanistan, car nous étions dans une coalition internationale », a rappelé le CEMAT. Or, « nous sommes largement revenus au français avec les opérations conduites au Sahel, qui étaient franco-françaises. CaMo illustre l’idée que notre vocation de nation-cadre impose de passer par l’anglais », a-t-il conclu. Citer Ya Rab Yeshua.
Yann pyromane Posté(e) %s à %s Signaler Posté(e) %s à %s il y a une heure, BTX a dit : Et d’insister : « Si nous voulons travailler en coalition, il faut parler en anglais ». Une découverte ? 😁 1 Citer
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