BTX Posté(e) 14 octobre Signaler Posté(e) 14 octobre Fondé au XVIIᵉ siècle, cet établissement prestigieux voit aujourd'hui son riche patrimoine menacé par l’usure du temps. Depuis le cœur de la ville de La Flèche, dans la Sarthe, s’étend un site chargé d’histoire : le Prytanée national militaire. Cet établissement prestigieux, lycée militaire préparant au baccalauréat et aux concours aux grandes écoles civiles et militaires, fondé au XVIIᵉ siècle et transformé au fil des époques, conserve un patrimoine architectural d’une grande valeur, malheureusement fragilisé aujourd'hui par l’usure du temps et les aléas des siècles. Face à cette situation, la Fondation du patrimoine a ainsi décidé de lancer une campagne ambitieuse de restauration. Pour cela, elle peut alors compter sur le soutien non négligeable d’un certain Stéphane Bern. Restaurer le Prytanée pour l'ouvrir au public Au cœur du projet de restauration se trouve la remise en valeur d’éléments patrimoniaux emblématiques du Prytanée, particulièrement situés dans son quartier historique central. La Fondation du patrimoine indique ainsi que les travaux visent notamment à restaurer les médaillons, le buste d’Henri IV qui, selon la tradition, fut conçu à La Flèche, et la fontaine de la cour de Sébastopol, mais également les quatre baronnes, de petits pavillons caractéristiques, ainsi que les bassins du parc. Ces éléments, souvent encrassés, altérés par des infiltrations ou dégradés par des enduits inadaptés, réclament ainsi une intervention minutieuse et spécialisée. Cependant, le projet ne s’arrête pas à de simples restaurations. En effet, l’objectif final est de redonner vie à ces espaces, de les rendre accessibles au public, de sécuriser le site pour les élèves comme pour les visiteurs et de créer des parcours culturels et pédagogiques. Le Prytanée, en partenariat avec la Ville de La Flèche, ambitionne ainsi de faire de ce patrimoine restauré un levier de dynamisme local et touristique. Pour financer ce projet, un appel aux dons a été lancé par la Fondation du patrimoine. L’objectif a été fixé à 500 000 euros, et à ce jour, environ plus de 26 000 euros ont déjà été collectés. Afin d’encourager les Français et les amoureux des vieilles pierres à participer à cette aventure, Stéphane Bern vient apporter son soutien. Sa présence est ainsi attendue lors d’une grande « Soirée du Patrimoine » organisée le 16 octobre prochain au Prytanée. L’événement proposera alors une visite guidée de l’établissement en compagnie des élèves, un récital sur l’orgue du XVIIᵉ siècle dans l’église Saint-Louis et se clôturera par un cocktail ainsi que des discours. Ce futur chantier s’inscrit toutefois dans une longue suite de travaux. En effet, en juin 2024, l’entreprise Atulam avait déjà procédé à la restauration et au remplacement de plus de 1 700 fenêtres du Prytanée, respectant des techniques traditionnelles. Par ailleurs, l’église Saint-Louis, joyau baroque du site, avait elle aussi bénéficié de restaurations, notamment celle du clocheton de son campanile, entamée en 2017 et achevée en 2021. Ces interventions successives témoignent ainsi d’un engagement durable en faveur de la conservation de ce patrimoine exceptionnel et de son histoire « Tant que la France vivra, le Prytanée sera » Les origines du Prytanée remontent au début du XVIIᵉ siècle. En effet, en 1604, Henri IV décide d’implanter à La Flèche un collège royal, qu’il confie aux bons soins des jésuites. Le Vert-Galant souhaitait même que son cœur et celui de son épouse Marie de Médicis reposent dans l’église du collège, témoignage de l’importance qu’il attachait à cette institution. Au fil du XVIIᵉ siècle, l’architecture de l’édifice évolue vers un style classique, sous la direction de l’architecte Louis Métezeau. Le portail royal, achevé en 1655, devient alors l’un des symboles de l’ensemble, tandis que l’église Saint-Louis, avec ses éléments baroques, complète cet ensemble remarquable. Dans ce cadre majestueux, le collège royal Henri-le-Grand devient alors l’une des institutions éducatives les plus prestigieuses du royaume. Cependant, la Révolution française bouleverse profondément le fonctionnement du site. En effet, les Sans-Culottes s’emparent rapidement du Prytanée et le vendent comme bien national, après avoir tenté de détruire l’urne contenant le cœur d’Henri IV et de Marie de Médicis. Fort heureusement, un chirurgien local en récupère quelques fragments, qui seront restitués en 1814. Sous le Premier Empire, en 1808, l’empereur Napoléon Ier souhaitant habiter le château de Fontainebleau, en chasse l’École spéciale impériale pour l’installer à Saint-Cyr où résidait déjà le Prytanée militaire. Ce dernier est alors transféré par décret à La Flèche et permet à l’édifice de retrouver sa vocation première : former l’élite de la jeunesse française. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Prytanée traverse une période particulièrement troublée. L’armée allemande investit les lieux et y installe ses troupes, imposant une cohabitation difficile avec les élèves encore présents sur le site. Cette occupation marque profondément l’histoire de l’établissement, qui connaîtra ensuite une lente reconstruction après la Libération. Un siècle plus tard, en 2004, à l’occasion du quadricentenaire de l’institution, le ministre de l’Éducation nationale François Fillon rendit hommage à ce lieu emblématique en déclarant : « Tant que la France vivra, le Prytanée sera. » Aujourd’hui, le Prytanée national militaire demeure un établissement d’excellence, accueillant près de 900 élèves, répartis entre enseignement secondaire et classes préparatoires. En 2025, il a même été classé 27ᵉ meilleur lycée de France, une distinction qui témoigne de la qualité de son enseignement et de la solidité de ses traditions ancrées dans la pierre centenaire de ses murs classés Monument historique. 1 Ya Rab Yeshua.
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