BTX Posté(e) 26 octobre Signaler Posté(e) 26 octobre https://www.forcesoperations.com/des-gaillards-a-lavant-garde-dans-lappropriation-des-munitions-teleoperees-damocles/ Après le VBCI 32T et le radar MURIN, le 35e régiment d’infanterie a été désigné pour expérimenter la munition téléopérée de courte portée Damoclès. Atterrissage prévu à Belfort dans les premiers jours de 2026, le temps de former les premiers télépilotes. Une formation à écrire « Demain, nous pourrons réaliser une mission MTO au coup de sifflet », estime ce commandant d’unité du 35e RI en marge d’une démonstration de savoir-faire organisée le mois dernier à Draguignan lors des Journées nationales de l’infanterie. Ne manque, aux Gaillards de Belfort, que la solution Damoclès pour passer de la promesse aux actes. Celle-ci arrivera bientôt, point d’orgue d’un processus d’appropriation en trois actes. Il s’agira tout d’abord de qualifier un « primo-formateur » apte ensuite à former d’autres formateurs en régiment. Cette avant-garde contribuera ensuite à la création et à la validation de modules d’entraînement suivis, une fois la maîtrise technique acquise, d’expérimentations tactiques. Les scénarios potentiels ne manquent pas pour déterminer tout le potentiel de ces MTO au profit de l’infanterie, de l’infiltration à la coordination avec d’autres drones et véhicules en service. Conçue par Delair et KNDS France, Damoclès est la première MTO courte portée adoptée par l’armée de Terre. La Direction générale de l’armement en a commandé 460 exemplaires l’an dernier au travers du programme « Drones de contact ». Les premières ont théoriquement dû être livrées cet été. La moitié de la cible devrait être atteinte d’ici fin 2025, le reste étant attendu l’an prochain. Ses performances principales sont connues : une portée de 10 km, une autonomie de 40 minutes et une tête militaire d’environ 500 grammes anti-personnel et anti-véhicule léger. Sur cette MTO ou sur son successeur, cette charge devra par la suite être adaptée pour neutraliser les chars, principal adversaire de ce régiment appartenant à l’une des deux brigades de décision de l’armée de Terre, la 7e brigade blindée. Une maquette de la MTO Damoclès présentée en juin dernier au salon du Bourget Vers des unités adaptées L’arrivée de la MTO Damoclès n’est qu’un jalon dans une dynamique d’ensemble engagée depuis un moment à Belfort. Le sujet des drones, le régiment le défriche depuis 2020. La montée en gamme accélère depuis un an, notamment illustrée par la quinzaine de Gaillards désormais aptes au pilotage immersif (FPV). S’y ajoute un esprit « incubateur » propre à la compagnie d’appui et à ses quelques touche-à-tout capables d’assembler un drone rustique et à bas coût à partir de composants acquis sur le marché. Ces avancées, le 35e RI est venu les démontrer lors des JNI. En attendant Damoclès, un autre drone d’attaque y était cette fois employé aux côtés du missile antichar Akeron MP et d’un drone de reconnaissance Anafi USA. Le tout devient un système d’armes unique opéré par un groupe composé d’un chef référent-instructeur drone et bientôt « formateur de formateurs MTO », d’un chef de pièce Akeron MP, d’un tireur Akeron MP et de son aide tireur, d’un télépilote de drone d’observation et de deux télépilotes de drones d’attaque. Les principaux atouts de cette nouvelle structure ? L’accélération de la boucle renseignement-feu, la réduction de l’exposition et l’augmentation de la probabilité de neutralisation en misant sur une capacité évolutive de tir au-delà des vues directes. Au chef de définir la munition à mobiliser selon la ou les menaces rencontrées, économie des moyens à la clef. La compagnie d’appui du 35e RI a mis les bouchées doubles pour transformer, en un mois, ses groupes antichars vers des groupes à dualité Akeron MP-MTO dans la perspective de premières formations sur Damoclès programmées trois semaines après les JNI. Ces groupes amèneront, par extension, à déboucher sur une section antichar de nouvelle génération (SAC NG). L’évolution est progressivement confrontée au terrain. Ainsi, le groupe présenté aux JNI rejoignait l’Aube une semaine plus tard pour une rotation au Centre d’entraînement au combat (CENTAC) de Mailly-le-Camp. Cette nouvelle configuration devrait par ailleurs être engagée dans la dernière phase de l’exercice Dacian Fall 2025 conduit depuis le 20 octobre par l’OTAN en Roumanie. Deux étapes avant de basculer sur ORION, cet exercice interarmées et interalliés programmé par les armées françaises au premier semestre de 2026. Derrière l’émergence de cette section « dronisée », le 35e RI progresse dans la mise sur pied d’une compagnie de drones d’attaque antichars. Envisagée à titre exploratoire, celle-ci pourrait devenir l’un des pions d’un futur bataillon d’infanterie blindé que le 35e RI entend créer en parallèle à un bataillon dit « de garnison de combat ». Autant de structures expérimentales qui viennent s’ajouter aux nouvelles capacités que la 7e brigade blindée soumettra aux aléas du terrain à compter du 1er janvier prochain dans le cadre d’un mandat de « brigade de combat du futur » confié par le Commandement du combat futur. Crédit image : 7e BB Citer Ya Rab Yeshua.
piranha Posté(e) 26 octobre Signaler Posté(e) 26 octobre 1 hour ago, BTX said: L’arrivée de la MTO Damoclès n’est qu’un jalon dans une dynamique d’ensemble engagée depuis un moment à Belfort. Le sujet des drones, le régiment le défriche depuis 2020. Une compagnie de drones antichars au sein d’un régiment d’infanterie — c’est excellent, formidable. Tout cela sonne assez optimiste, mais derrière les déclarations tapageuses se cache une incompréhension totale du concept même du FPV. Le principe du FPV qui domine le champ de bataille en Ukraine, c’est une munition bon marché et massive, c’est une adaptation permanente, ce sont des tetes de combat extrêmement variées — charge creuse, charge creuse tandem, brisante, à fragmentation, incendiaire, thermobarique, combinée... Le choix de charge pour un FPV (et la fréquence de commande ou d’utilisation de la bobine de câble à fibre optique) est entre les mains du pilote du drone, qui les change pour obtenir un maximum d’efficacité. Utiliser les soi-disant « munition téléopérée de courte portée Damoclès » en quantités microscopiques n’a rien à voir avec le progrès ni avec l’efficacité. Au fait, combien elles coûtent ? Quelle ogive y est installée, quelle efficacité pour 500 grammes contre l’infanterie et contre les véhicules légers ? Et où est la capacité « antichar » ? Et au fait, combien d’explosif peut-on loger dans une tete militaire de 500 grammes ? Ils ont accroché au drone une grenade à main , ces « inventeurs », ces charlatans ! Tout cela, mes chers amis, n’est qu’une imitation d’activité, rien de plus. Si l’armée française était au minimum intéressée par la modernisation et l’utilisation du FPV, la première étape serait de créer une tete militaire modulaire et variable, et d’utiliser une base (peu couteuse) FPV bon marché pour la livrer jusqu’à l’ennemi. Simple, peu coûteux, mortel ! À la place, nos cheres généraux ont inventé une sorte de « munition téléopérée » et la présentent sans honte comme une technologie révolutionnaire. Rien de nouveau sous le soleil. "Avaritia et ignavia rem publicam perdiderunt." Sallustius 2 Citer Moi etrangere, moi pas bien francais parler.
piranha Posté(e) 26 octobre Signaler Posté(e) 26 octobre 28 minutes ago, BTX said: Eclairant ! Pour bien comprendre le problème : ce T-62M russe a participé à l’assaut, a reçu au moins 25 frappes par des FPV ukrainiens (avec une très grande diversité d’ogives/charges militaires), mais a quand même réussi à débarquer l’infanterie. Petite question arithmétique — si les pilotes ukrainiens, en utilisant 25 véritables FPV, n’ont pas réussi à le consumer, combien de centaines (ou de milliers) de « munitions téléopérées Damoclès », avec une charge explosive comparable à celle d’une grenade à main, faudra-t-il pour arrêter cette tortue folle ?! Au lieu d’utiliser, comme certains autres pays, l’expérience avancée de l’Ukraine et de produire de vraies munitions FPV de combat, nous nous livrons à des gesticulations vaines — et tout cela aux frais des contribuables. Quel malheur, vraiment. Citer Moi etrangere, moi pas bien francais parler.
Clairon Posté(e) 27 octobre Signaler Posté(e) 27 octobre Il y a 19 heures, piranha a dit : ce T-62M russe a participé à l’assaut, a reçu au moins 25 frappes par des FPV ukrainiens (avec une très grande diversité d’ogives/charges militaires), mais a quand même réussi à débarquer l’infanterie. Je veux pas être chiant, mais je vois mal un T62M, tout comme un T90, un Leclerc ou un Léopard 2 débarquer de l'infanterie ... c'est un char, pas un VCI Clairon Citer Le fil rouge sur le bouton rouge, le fil bleu ....
piranha Posté(e) 27 octobre Signaler Posté(e) 27 octobre 4 hours ago, Clairon said: Je veux pas être chiant, mais je vois mal un T62M, tout comme un T90, un Leclerc ou un Léopard 2 débarquer de l'infanterie ... c'est un char, pas un VCI Votre remarque est plus que pertinente ; pour les non-initiés, cela peut en effet paraître étrange, je suis d’accord. Et pourtant, déjà pendant la Seconde Guerre mondiale, le débarquement de l’infanterie « sur le blindage » des chars était une pratique très répandue, surtout au sein de l’Armée rouge: Les Russes, lors des actions d’assaut, utilisent des chars sur lesquels sont construits de véritables « maisons ». L’infanterie s’y abrite et en descend pour attaquer. Si le char est pris pour cible par un drone FPV, les soldats ripostent avec leurs armes légères. Ici, on peut voir l’infanterie russe descendre de deux chars et entrer au combat. Je suis heureux d’avoir pu vous montrer quelque chose de nouveau aujourd’hui. Citer Moi etrangere, moi pas bien francais parler.
Stvn Posté(e) 27 octobre Signaler Posté(e) 27 octobre Je me revois dans mes vieux cours d'identification avec les BTR, etc ... lol 😅 1 Citer Signature 😁
BTX Posté(e) 4 novembre Auteur Signaler Posté(e) 4 novembre https://lignesdedefense.ouest-france.fr/dacian-fall-en-photos-solidarite-strategique-et-casse-tete-logistico-administratif/ Dacian Fall en photos. Solidarité stratégique et casse-tête logistico-administratif Des VBCI avant un franchissement via un PFM): les blindés doivent franchir la rivière Mures à Santimbru, en Roumanie (Photo by Daniel MIHAILESCU / AFP) Quand on reparle de Dacian Fall mais d’abord en photos (crédit AFP)! Des militaires français de la 7e BB lors de Dacian Fall. (Photo by Daniel MIHAILESCU / AFP) Du 20 octobre au 13 novembre, une brigade multinationale formée pour l’occasion et armée par la France avec des contingents belge, luxembourgeois et espagnol, multiplie les manoeuvres, les tirs réels d’artillerie et de chars avec les unités roumaines pour valider la capacité de l’armée française à rapidement monter en puissance et se déployer en cas de crise. Un renforcement rapide que Dacian Fall vise à valider auprès de l’Alliance atlantique. « On doit démontrer notre capacité à s’intégrer dans une division otanienne, tant au niveau des procédures que de la diffusion des ordres », explique le général Maxime Do Tran, commandant la 7e brigade blindée déployée pour Dacian Fall. Des PVP français escortent un des nombreux convois français lors du déploiement des unités de la 7e BB. (Photo by Daniel MIHAILESCU / AFP) Pour convoyer en Roumanie les renforts français (1 300 militaires de la 7e brigade blindée et leurs chars Leclerc, leurs blindés VBCI, les canons Caesar et les engins du génie pour franchir les cours d’eau, huit hélicoptères), tous les modes de transport ont été mis à contribution. Un cargo roulier a transporté tout le matériel du détachement logistique, le GT Dragon, jusqu’au port grec d’Alexandroupoli. Celui-ci a ensuite pris la route en 12 convois qui ont traversé la Grèce, la Bulgarie et la Roumanie pour arriver sur le plateau de Transylvanie, au pied des Carpates. « Schengen militaire » Pourtant, si l’objectif est de se déployer rapidement en cas de conflit, « pour tous les moyens qui transitent il y a des délais de déclaration assez importants, si bien qu’on a dû figer l’état de la force à déployer fin août pour un exercice qui commence fin octobre », explique le lieutenant-colonel Alexis, numéro deux du GT Dragon. Chaque plaque d’immatriculation de véhicule doit être précisée dans la documentation, de même que les noms des personnels dans le convoi, qui doit constamment être escorté par la police locale. Une procédure répétée pour chaque passage de frontière. « On est confronté à des contraintes de temps de paix, que l’on peut comprendre », philosophe le général Maxime Do Tran, commandant la 7e brigade blindée (ci-dessous). Des mécanismes de l’Otan existent pour « baisser les barrières administratives et douanières » en cas de conflit, assure le lieutenant-colonel Alexis. Ces procédures se compteraient alors en « quelques semaines ». Mais la libre circulation des équipements à travers un « Schengen militaire » n’existe pas encore, alors que pour les pays en première ligne, la réactivité des alliés éloignés de la ligne de front est clé. Des blindés français sur l’un des champs de manoeuvres de Roumanie, le 3 novembre (Photo by Daniel MIHAILESCU / AFP) Corridors de mobilité L’identification des infrastructures (ponts, routes, voies ferrés) adaptées au passage de lourds et volumineux équipements, délaissée après la fin de la Guerre froide, est en revanche elle « bien meilleure qu’avant », selon lui. Pour faire sauter les verrous, la solution réside dans l’instauration de « corridors de mobilité » par lesquels les itinéraires sont clairement identifiés, les procédures administratives allégées. Les Pays-Bas, l’Allemagne et la Pologne sont en train d’en établir un depuis les ports de la mer du Nord jusqu’à la frontière bélarusse. « L’harmonisation est en cours mais ça prend du temps », se désole le lieutenant-colonel Alexis. L’Union européenne prévoit d’adopter d’ici la fin de l’année un « paquet sur la mobilité militaire » avec un « objectif de cinq jours, voire trois jours ouvrés » pour obtenir d’un pays de transit l’autorisation de passage, selon le général Fabrice Feola (ci-dessous), commandant le Centre de soutien des opérations et des acheminements (CSOA). 1 Citer Ya Rab Yeshua.
BTX Posté(e) 5 novembre Auteur Signaler Posté(e) 5 novembre https://lignesdedefense.ouest-france.fr/mobilite-militaire-lue-prepare-un-paquet-urgent-de-mesures-pour-le-19-novembre/ Mobilité militaire: l’UE prépare un « paquet urgent » de mesures pour le 19 novembre Photo EMA Et voilà que l’on reparle de la mobilité militaire! Pour acheminer des troupes, de l’armement et des munitions, pour évacuer les blessés…, il faut des routes et des voies de chemin de fer adaptées, des installations portuaires et aéroportuaires aménagées, des lieux de stockage accessibles. La Commission européenne va présenter un « paquet urgent » le 19 novembre, mais la question n’est pas nouvelle. Un rapport confidentiel de l’Otan révélé dès 2017 par l’hebdomadaire allemand Der Spiegel exposait les problèmes rencontrés par les unités de l’armée américaine dans leurs déplacements en Europe. Les Américains réclamaient alors une meilleure mobilité militaire en Europe afin d’acheminer les renforts venus des Amériques en cas de conflit en Europe. Dans la foulée, l’Atlantic Council avait lancé une étude pour recenser les problèmes administratifs qui se posent lors des franchissements de frontières et déterminer quelles améliorations doivent être apportées, tant sur le plan technique que sur le plan légal et diplomatique, pour fluidifier la circulation des convois militaires, en particulier américains, en mouvement vers l’Europe de l’Est en cas de crise. La rédaction d’un rapport sur ce thème avait été confiée au général Scaparrotti (ancien patron des forces alliées en Europe) et à l’ancien ambassadeur Collen Bell. Leur rapport: « Moving out: A comprehensive assessment of European military mobility » a été diffusé le 23 avril 2021. Il pose la question du prépositionnement des stocks d’armements et de munitions, celle des infrastructures (et de leur sécurité), ainsi que celle des voies de communication terrestres, aériennes et maritimes; il s’interroge aussi sur le transport stratégique. Des Bradley dans la gare de Mannheim,en Allemagne en mars 2022. (Photo by Maj. Allan Laggui) Autant d’interrogations qui avaient aussi mobilisé les Européens. À la suite du premier plan d’action de l’UE sur la mobilité militaire de 2018, la Commission européenne et le haut représentant/vice-président ont publié conjointement, le 10 novembre 2022, le second plan d’action sur la mobilité militaire qui couvre la période 2022-2026. Plus récemment, la Commission européenne a déclaré, dans un livre blanc publié en octobre, vouloir « mettre en place d’ici fin 2027 une zone de mobilité militaire à l’échelle de l’UE, avec des règles et des procédures harmonisées et un réseau de corridors terrestres, d’aéroports, de ports maritimes et d’éléments de soutien assurant le transport sans entrave des troupes et du matériel militaire à travers l’Union, en étroite coordination avec l’Otan ». La création d’un pool de transport commun — camions, plateformes ferroviaires et ferries — pour l’acheminement rapide des troupes et des armements, est aussi dans les cartons de la Commission. Que de bonnes intentions! Le résultat de toutes ces initiatives? Il n’est pas bas brillant selon un Rapport spécial de la Cour des comptes européenne d’avril 2025. Il porte sur « La mobilité militaire de l’Union. Les défauts de conception et les obstacles rencontrés ralentissent la progression« . Ses constats sont sévères: « Les dispositifs de gouvernance pour la mobilité militaire dans l’UE sont complexes. Il n’existe pas de point de contact unique pour les mesures relatives à la mobilité militaire. Il est dès lors difficile pour les parties prenantes, telles que les ministères de la défense, de savoir qui fait quoi dans ce domaine », écrivent les rédacteurs qui parlent de « progrès accomplis variables dans la réalisation de ses objectifs, à savoir assurer le déplacement rapide et sans entrave des personnels, matériels et moyens militaires, à brève échéance et à grande échelle, à l’intérieur et à l’extérieur de l’UE. » Ils regrettent aussi « le financement fourni par l’UE instable et imprévisible ». Le résultat n’est pas brillant non plus sur le terrain comme ont pu s’en rendre compte, ce mois d’octobre, les troupes européennes qui ont manoeuvré en Roumanie dans le cadre de Dacian Fall 25. Elles ont expérimenté, elles aussi, des déboires mobilitaires. Preuves que la libre circulation des équipements à travers un « Schengen militaire » n’existe pas encore, alors que pour les pays en première ligne, la réactivité des alliés éloignés de la ligne de front est clé. Si l’objectif est de se déployer rapidement en cas de conflit, « pour tous les moyens qui transitent il y a des délais de déclaration assez importants, si bien qu’on a dû figer l’état de la force à déployer fin août pour un exercice qui commence fin octobre », expliquait à l’AFP un officier supérieur français. Chaque plaque d’immatriculation de véhicule doit être précisée dans la documentation, de même que les noms des personnels dans le convoi, qui doit constamment être escorté par la police locale. Une procédure répétée pour chaque passage de frontière. « On est confronté à des contraintes de temps de paix, que l’on peut comprendre », reconnaît le général Maxime Do Tran, commandant la 7e brigade blindée française qui a pris part à Dacian Fall. Seule consolation: en cas de crise, des mécanismes de l’Otan existent pour « baisser les barrières administratives et douanières. Ces procédures se compteraient alors en « quelques semaines ». Des militaires français en Roumanie lors de Dacian Fall. (Photo by Daniel MIHAILESCU / AFP) Faciliter la mobilité militaire a un prix. Selon le commissaire européen à la Défense, Andrius Kubilius, un investissement de 70 milliards d’euros est nécessaire pour pallier les insuffisances de la mobilité militaire européenne, souligne un rapport de l’IISS cité par mon confrère Christian Spillmann de la Matinale Européenne du 4 novembre. C’est un effort louable et attendu. Mais effectivement « que de temps perdu », selon Christian Spillman. « Près de 10 ans ont passé depuis le rejet du plan d’actions militaires proposé en 2018 par Jean-Claude Juncker. Les Etats “frugaux” menés par l’Allemagne ont taillé les lignes budgétaires jusqu’à l’os et Ursula von der Leyen, l’ancienne ministre de la Défense d’Angela Merkel, à peine investie à la tête de l’institution, n’a pas osé ou n’a pas voulu bouger. Ce n’était pas dans l’air du temps, le Kremlin n’avait pas lancé l’invasion de l’Ukraine ». Quoi qu’il soit décidé et annoncé le 19 novembre (la France demande toujours un coordinateur de la mobilité militaire de l’UE pour réduire le temps de transit des troupes à travers l’Europe), certaines questions resteront en suspens. Par exemple, comment relever un autre défi pour les forces armées en matière de mobilité internationale puisque que la grande majorité du transit des équipements se fait grâce à des ressources provenant du secteur privé? Citer Ya Rab Yeshua.
BTX Posté(e) %s à %s Auteur Signaler Posté(e) %s à %s Dacian Fall 2025 : se préparer à une ruée vers l’Est Mission accomplie pour l’armée de Terre. Trois ans après l’engagement pris lors du sommet otanien de Madrid, celle-ci vient de démontrer sa capacité à déployer sous court préavis l’une de ses brigades de décision sur le flanc oriental de l’Europe. Une première et un défi avant tout logistique, à l’heure où les problématiques de mobilité militaire restent prégnantes tant à l’arrière qu’entre les espaces d’entraînement. Une première pour l’OTAN Difficile pour l’oeil non averti de repérer cette tranchée creusée dans l’une des nombreuses collines du camp militaire de Cincu, dans le centre de la Roumanie. Une vingtaine de fantassins du 92e régiment d’infanterie s’y terrent depuis la veille en attendant l’attaque désormais imminente d’un bataillon mécanisé sous commandement roumain. Quelques centaines de mètres au devant de cette ligne fortifiée, un escadron de chars Leclerc du 501e régiment de chars de combat de Mourmelon ne cède du terrain qu’au prix d’un modelage minutieux de forces ennemies. La mission des tankistes français ? Porter des coups durs, freiner et réduire l’ennemi pour que celui-ci n’atteigne la ligne tenue par le 92e RI que grandement affaibli. De quoi augmenter les chances de tenir cette tranchée « le plus longtemps possible ». Au loin, la muraille des Carpates barre davantage l’horizon qu’elle ne dissuade l’adversaire du moment. Il faut désormais multiplier les démonstrations de force entre alliés. Cette action, si elle n’est pas sans rappeler un conflit tout proche, n’est que l’une des nombreuses vignettes jouées lors de l’exercice Dacian Fall 2025. Lancé fin octobre avec un exercice de poste de commandement (CTX), celui-ci s’est achevé ce jeudi au terme d’une série de manoeuvres (LIVEX) et de phases de tirs réels menées un peu partout sur le territoire roumain. Pour les 5000 militaires déployés par une dizaine de nations alliées, il s’agissait de s’entraîner à un conflit de haute intensité face à un ennemi à parité en suivant les procédures de l’OTAN. L’ennemi en question n’est pas nommé, mais « appelons un chat un chat », suggère un officier supérieur français. C’est bien vers le « compétiteur » russe que l’OTAN oriente ce signalement stratégique. Entre alliés, l’enjeu consistait surtout à resserrer les liens et à apprendre à opérer ensemble malgré des structures, matériels, tactiques et moyens de communication différents. Des aspérités que le ciment otanien participe à lisser pour, au final, renforcer le niveau d’interopérabilité. Polonais ou Roumain, Français ou Italiens, trois semaines de terrain auront contribué au partage des connaissances et des bonnes pratiques et à la construction d’automatismes communs qui réduiront les éventuelles frictions le jour venu. Même si les différents bataillons auront chacun joué l’attaquant et le défenseur à tour de rôle, pas question de parler d’affrontement entre alliés. « Il s’agit plutôt d’une compétition constructive », nuance le lieutenant-colonel Mihalache, chef de corps du 282e bataillon d’infanterie mécanisée roumain. « Nous ne nous battons pas les uns contre les autres. Il n’y a ni gagnant ni perdant, nous y gagnons tous. Nous développons notre interopérabilité, notre amitié et notre fraternité », résume-t-il pendant que son bataillon monte à l’assaut des positions françaises. Pour les contingents venus d’ailleurs, à commencer par les bataillons français, un exercice de cette ampleur permet également de « sincériser la connaissance du terrain » et « d’alimenter les réflexions sur la manière de combattre de demain ». Si l’enjeu de l’interopérabilité n’est pas exclusif à Dacian Fall, cette édition 2025 n’en demeurera pas moins unique à plus d’un titre. Cet exercice, le plus grand jamais conduit par la France en territoire roumain, devait démontrer la capacité de l’armée de Terre à « fournir une force prête, déployable en temps restreint et qui puisse d’emblée être prête au feu », résume le général de brigade Maxime Do tran, à la tête d’une 7e brigade blindée sectorisée depuis un an en Roumanie. Pour la première fois, le groupement tactique multinational (FLF) de l’OTAN sous commandement français est ainsi passé d’un niveau bataillon à celui d’une brigade d’environ 3000 combattants. Une bascule qui n’avait encore jamais été conduite parmi les huit FLF créées à ce jour par l’Alliance pour renforcer le flanc oriental de l’Europe. Et, pour la première fois, le poste de commandement de la 7e BB s’est également intégré avec succès au sein d’une division multinationale de l’OTAN. Ces jalons n’auraient pu être atteints sans la réalisation d’une manoeuvre logistique complexe baptisée « Brigade Expansion ». Brigade Expansion, un essai transformé Avant de débouler sur une dizaine de camps roumains, encore fallait-il amener le complément de forces nécessaire pour parvenir à l’échelon demandé. C’était tout l’enjeu de Brigade Expansion, vaste opération visant à déployer 1350 combattants, 500 véhicules et 300 conteneurs depuis le territoire national en s’appuyant sur la quasi totalité des moyens et voies logistiques disponibles. Si la 7e BB était en pointe, une bonne partie du détachement français provenait en réalité d’une 2e brigade blindée appelée à prendre la suite des Centaures pour les 12 prochains mois. Un choix à la fois rationnel alors que s’amorçait cette relève, et financier, car ces bascules sont aussi complexes que coûteuses. « C’est la première fois que la France déploie une brigade interarmes avec tous ses appuis. Cela représente un vrai défi logistique », observe le colonel Nicolas Vergos, chef de corps du 503e régiment du Train de Garons et chef d’orchestre de Brigade Expansion. Cette projection multimodale, ce sont essentiellement 15 convois routiers d’entre 20 et 30 véhicules, 11 trains spéciaux militaires et un roulier affrété depuis Toulon, le MN Tangara. Ce sont également deux plots de soutien des convois installés en Bulgarie et à Bucarest pour accueillir et régénérer les véhicules débarqués depuis le port grec d’Alexandroúpolis. « Nous n’avons eu aucun souci, il n’y a eu aucun convoi bloqué », constate le colonel Vergos. « Je suis arrivé le 15 octobre avec les 500 hommes et femmes qui composent mon bataillon et il ne manquait pas un boulon sur mes chars Leclerc », remarquait alors le colonel Cyrille Clément, chef de corps du 501e RCC et commandant de l’un des deux bataillons blindés français mis sur pied pour Dacian Fall. Un chrono dans la main, les logisticiens tentent au passage de réduire les délais. « Nous avons profité de cet exercice pour tester toutes les voies possibles et voir lesquelles seraient les plus rapides », indique le général Do tran. Verdict ? Si le train reste le moyen le mieux adapté au fret, il s’accompagne de lourdeurs administratives demandant un gros travail en amont. Les autres voies promettent davantage de souplesse et de rapidité. Six à sept jours auront ainsi suffi pour la voie maritime. Entre le temps du déplacement et les démarches administratives, « c’est le minimum incompressible, nous ne pourrions pas aller en-deçà », estime le colonel Vergos. Son rôle ne s’arrêtait pas là. Une fois revenu en Roumanie après l’achèvement de Brigade Expansion, celui-ci a pris la tête du groupement de soutien interarmées de théâtre (GSIAT) mis sur pied à Cincu pour Dacian Fall. À charge de ses maintenanciers d’intervenir sur l’ensemble des casses, pannes et autres écueils techniques majeurs rencontrés par les bataillons français et leurs partenaires étrangers. Si le GSIAT agit en soutien de l’exercice, le groupement tactique « Dragon » en était l’un des joueurs. Emmené par le 516e régiment du train, ce GT LOG armé par 350 logisticiens et spécialistes du soutien s’est installé à Cârțișoara, au sud-ouest de Cincu. Leur mission principale ? Gérer le « chaos des mouvements ». Autrement dit, orchestrer tous les déplacements de matériels, de fret, d’essence, de vivres, de munitions ainsi que soutien médical nécessaires pour permettre au soldat « de combattre, de vivre, de durer ». Leur rôle s’avère d’autant plus crucial que la France a toujours privilégié une autonomie maximale en matière de capacité de vie en campagne. Des cuisines de campagne aux douches en passant par les lavoirs automatiques, tout est amené depuis l’Hexagone. L’autre joker de la logistique française ? Ses porte-chars, théoriquement capables d’amener une capacité blindée en Ukraine en trois jours sans préavis. Le tout en préservant le potentiel des chars Leclerc, blindés VBCI et éventuels véhicules d’alliés qu’ils transportent et en permettant dès lors à la brigade de durer. « Ce n’est pas une mince affaire », assure le chef de corps du 516e RT et commandant du GT LOG, le colonel Aymeric de Farcy de Pontfarcy. Derrière l’état des routes, l’urgence et les frappes adverses, « l’ennemi du logisticien, c’est la fatigue », pointe-t-il. Quand un GTIA opère sur quelques km2, le GT LOG devait quant à lui sillonner un rectangle de 300 sur 400 km. Et les flux ne s’arrêtent jamais, en témoignent la trentaine d’équipages en route à l’heure où nous visitons le camp de Cârțișoara. Qu’elles soient de l’appui ou de la mêlée, les unités du contact restent par ailleurs soumises à certaines entraves naturelles. C’est ici qu’intervient une arme du génie primordiale pour « s’affranchir du terrain ». Dans une région de l’Europe où les armées rencontrent une rivière, un fleuve ou un lac tous les 20 km, la maîtrise des opérations de franchissement redevient centrale pour garantir la continuité de la manoeuvre. Malgré la fatigue, aucun accident n’était à déplorer après quelques milliers de km parcourus. La mécanique fonctionne, mais celle-ci relève encore d’une brigade en temps de paix. Véhicules et conteneurs se compteront en milliers et non plus en centaines s’il fallait un jour déployer une division, un état de préparation que l’armée de Terre prévoit d’atteindre en 2027. Une grande partie de la « bande passante » serait par ailleurs monopolisée par les munitions d’artillerie et l’appui sanitaire. Une seule brigade, ce sont des dizaines de conteneurs de munitions d’artillerie par jour, cite notamment le colonel de Farcy de Pontfarcy. La marge de progression est bien identifiée, reste à surmonter l’éventail d’obstacles techniques et réglementaires tant à l’échelle nationale qu’européenne et otanienne. « Nous restons soumis aux principes du temps de paix. Maintenant, des mécanismes de l’OTAN permettraient de réduire ces barrières et d’être plus réactifs », estime le chef du GT LOG. S’enterrer et se disperser pour mieux disparaître Le drone est partout. Le chef de char en fera un oeil déporté pour élargir une vision limitée par nature. Le sapeur l’utilisera pour reconnaître les approches d’un éventuel site de franchissement. En face, l’adversaire fera pareil. « La principale menace aujourd’hui, c’est clairement la menace drones », rappelle le patron du 516e RT. Tankiste, fantassin ou logisticien, tous craignent désormais cet « oeil déporté » devenu omniprésent et, par extension, la transparence qu’il crée et la frappe d’artillerie, la munition rôdeuse ou le missile qui suit toute détection. Alors, certains s’enterrent. Les postes de commandement, par exemple, tentent de disparaître en s’installant sous la surface. Un simple parking sous-terrain devient à ce titre une infrastructure prisée. Faute de mieux, il faut creuser. C’est ce qu’a fait le PC du 501e RCC, déployé sous terre le temps d’une action défensive. C’est, dans une moindre mesure, la voie choisie par cette section du 92e RI chargée de tenir coûte que coûte ce réseau de tranchée de 300 m sur 300 m. « L’idée, c’est de tenir trois ou quatre jours, d’endurer le choc qui est souvent très important sur la zone de tranchée puis de se faire relever », explique le capitaine Benjamin, à la tête de la 1ère compagnie du 92e RI. « Nous cherchons bien sur la furtivité et la protection des PC, mais aussi des unités au combat », observe le colonel Cyrille Clément. La recherche de discrétion s’assorti d’une redécouverte de certains fondamentaux. Exploiter les caractéristiques du terrain, chaque relief ou couvert devenant un masque potentiel. Se servir de la végétation aussi, pour transformer un char ou un VBCI en bosquet. Malgré le froid et l’humidité, pas question de manger chaud ou de se chauffer durant la nuit, la réduction de la signature thermique prenant le dessus pour échapper aux capteurs thermiques adverses. Les communications sont réduites au strict minimums pour éviter un rayonnement électromagnétique scruté de près. C’est ici que le commandement par l’intention prôné par le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Pierre Schill, prend tout son sens. Plus isolés qu’auparavant, les chefs tactiques ne rendent compte qu’une fois la mission accomplie, peu importe la manière. Quand s’enterrer ou se cacher est impossible, reste l’agilité et la dispersion. Les unités rétrécissent pour mieux disparaître tout en tenant la ligne de front. « Nous avons diminué la taille de nos sections, compagnies pour qu’elles puissent plus facilement se disperser », indique le général Do tran. Dimensionnée pour une soixantaine de combattants, la tranchée tenue par le 92e RI et renforcée avec l’aide de sapeurs belges n’en contenait pourtant qu’une vingtaine. Des fantassins répartis sur l’ensemble du périmètre et qui limitent les regroupements même provisoires pour ne pas encourager l’artillerie adverse. Se regrouper, ce sera l’autre pan de ce que le patron des Centaures appelle une manoeuvre « systolique ». Une logique de « respiration » dans laquelle la dispersion et regroupement des forces se succèdent pour exploiter une faiblesse ou une percée dans le dispositif ennemi. « Cela veut dire que nous aurions une réserve plutôt lourde à l’arrière et des forces dispersées à l’avant », résume le général Do tran. Cible à haute valeur ajoutée, les postes de commandement évoluent eux aussi. Autrefois « volumineux » et très « câblé », celui de la 7e BB se réorganise et se concentre désormais autour de quelques véhicules pour pouvoir être démonté en 2h et, au passage, accompagner au mieux la manoeuvre. Idem pour des logisticiens qui ont remis au goût du jour le concept de plot logistique avancée pour ravitailler la ligne de contact. Constitué de deux porteurs polyvalents logistiques (PPLOG), d’un camion-citerne CCP10 et d’un Griffon pour l’autoprotection, le plot démontré à Cârțișoara suffit pour soutenir l’équivalent d’un sous-GTIA en moins de 20 minutes. Un délai restreint qui, ajouté à l’obligation d’opérer de nuit, accroît la survivabilité face aux capteurs et frappes adverses. De prime abord, agilité et fluidité sont antinomiques d’une opération de franchissement par nature longue, lourde, complexe. C’est pourtant ce que recherchent maintenant les sapeurs pour augmenter la survivabilité de ce qui est devenu une cible de choix pour les frappes adverses. « À partir du moment où vous mettez en place votre portière, celle-ci est exposée, détectable. Un franchissement, c’est une énorme fragilité pour une force. Elle est prévisible, cloisonnée. L’ennemi sait où elle va passer », relève le colonel Pâris. Motorisés, les ponts flottants du génie français permettent justement d’être mis à l’eau à quelques kilomètres du point de franchissement, puis de rejoindre ce dernier en naviguant. L’usage de portières « robotisées » est également à l’étude pour éloigner ce qui reste la ressource la plus précieuse, les combattants. Leurrage et déception deviennent incontournables. Au moins un projet a été lancé à cette fin. Baptisé « Système de masquage du terrain » (SYSMAT), cet appel à manifestation d’intérêt piloté par le pôle d’innovation PILOTE et la Direction générale de l’armement (DGA) cherche à réduire les vulnérabilités en dotant le génie de moyens de dissimulation pouvant couvrir un franchissement réel ou simulé. Écran de fumée, nuage ou brouillard, la solution doit non seulement bloquer la vue mais aussi, dans l’idéal, amener une opacité thermique et sur certaines fréquences spectrales. Une piste parmi d’autres en attendant les premiers éléments du programme Système de franchissement léger-lourd (SYFRALL), qui renouvellera l’essentiel des moyens en service. Dacian Fall aura démontré qu’atteindre le volume de la brigade est soutenable dans les temps impartis. L’heure est venue d’en tirer de précieuses leçons. « Nous allons donner un retour d’expérience à l’OTAN pour faciliter les passages ou alléger les procédures administratives », explique le général Do tran. Autant de RETEX fléchés vers les sept autres FLF susceptibles de suivre l’exemple français. L’ambition va en effet crescendo depuis 2022 et Brigade Expansion serait ainsi appelé à se reproduire ailleurs, voire à être conduit simultanément sur base de plusieurs bataillons multinationaux. D’ici là, Dacian Fall n’est pas tout à fait fini pour une partie du contingent français. Si le 501e RCC et la plupart de ses appuis restent pour entamer le mandat Aigle XII, une opération délicate s’amorce pour d’autres : le désengagement. Il s’agit de renvoyer une grande partie du matériel en France. La voie maritime ne sera cette fois pas employée, augmentant sensiblement le nombre de convois ferroviaires et routiers prévus pour le retour. Quelques équipements reviendront par la voie fluviale en misant notamment sur le Danube. Une autre première pour l’armée de Terre, qui pourrait bénéficier de cette expérimentation pour s’ouvrir un nouveau corridor de déploiement. « Jusqu’à présent, nous avons réussi. Maintenant, il faut que tout ce beau monde et tout ce matériel rentre au complet », note le colonel Vergos, visiblement confiant au vu du succès du voyage aller. https://www.forcesoperations.com/dacian-fall-2025-se-preparer-a-une-ruee-vers-lest/ 1 Citer Ya Rab Yeshua.
BTX Posté(e) il y a 1 heure Auteur Signaler Posté(e) il y a 1 heure https://www.forcesoperations.com/dacian-fall-2025-comment-les-pc-evoluent-pour-survivre-en-haute-intensite/ Dacian Fall 2025 : comment les PC évoluent pour survivre en haute intensité Entre dispersion et discrétion, agilité et protection, les postes de commandement français évoluent pour mieux survivre face aux nouvelles menaces, à commencer par des drones omniprésents. Exemple avec celui récemment déployé par la 7e brigade blindée en Roumanie pour l’exercice Dacian Fall. Le relatif confort opérationnel de l’Afghanistan ou du Mali semble désormais lointain pour des PC redevenus vulnérables. Se protéger d’un compétiteur capable de détecter, de brouiller et de détruire dans la profondeur exige de s’adapter en s’inspirant au passage des retours d’expérience de l’Ukraine. Qu’elle soit technique, tactique ou organisationnelle, l’innovation tous azimuts devient la norme pour gagner en discrétion et en agilité sur un champ de bataille plus transparent qu’auparavant. Organisé de fin octobre à mi-novembre par l’OTAN, Dacian Fall aura aussi servi de laboratoire pour avancer sur la question. « Il y a eu beaucoup d’innovations déployées sur cet exercice », explique le général de brigade Maxime Do tran alors que l’exercice battait encore son plein. Ici, pas de prescription de l’OTAN mais une volonté bien française d’éprouver in situ d’autres moyens permettant de rester « le plus opérationnel au regard du contexte », note le commandant de la 7e brigade blindée. Exit donc le « gros PC principal » trop lourd, trop complexe, trop centralisé. « Nous avons drastiquement diminué la taille de notre PC », indique celui dont l’état-major a reçu sa validation otanienne à l’occasion de Dacian Fall. Si celui-ci peut désormais opérer au profit d’une division multinationale de l’OTAN, il devient au même moment une cible prioritaire. Pour éviter la destruction, ce lien critique entre la division et les groupements tactiques rassemble désormais moins de 70 personnels, contre 120 à 150 auparavant. Le PC tactique rétrécit mais sa capacité de prise de décision se renforce d’un nouvel atout : le data hub de l’avant (DHA), variante terrestre du data hub embarqué utilisé par la Marine nationale. À l’intérieur de ce cerveau numérique, une couche d’intelligence artificielle fournie par l’une des pépites françaises, Mistral AI, chargée d’exploiter les montagnes de données qui y sont injectées pour mieux réduire la boucle décisionnelle. Un premier panel de fonctionnalités était testé durant Dacian Fall. Hormis une fonction de traduction particulièrement utile dans un PC multinational, le DHA aura contribué à l’optimisation des itinéraires logistiques selon les axes et les moyens mobilisés, une opération autrement réalisée à coups de fichiers Excel chronophages. Ce DHA aura aussi pris part à l’analyse de l’ennemi et du terrain. « Comment l’ennemi se structure-t-il ? Comment peut-il s’organiser ? Quelles sont les coupures, les classes de ponts ? Quel est l’état des routes », énumère le général Do tran à titre d’exemples. Le champ des applications est loin d’être arrêté. S’il n’est pas encore question de laisser cette IA participer à l’écriture d’ordre, « on pourrait y arriver » en passant par élargir dans un premier temps le champ à « un contrôle a posteriori des ordres », estime le général Do tran. Des PC tactiques plus ramassés et mieux protégés en misant sur les VBCI VPC et Griffon EPC (Crédits image : EMA COM) Ce PC « allégé » donc plus mobile, la 7e BB le complète d’autres structures encore plus légères. Composés d’une quinzaine de militaires et d’une poignée de véhicules blindés, ces PC de l’avant seront dispersés puis « éteints ou rallumés » selon les besoins et l’évolution de la manoeuvre. Plus proches du front, ils pourront par exemple prendre les rênes d’une manoeuvre particulière pour décharger le PC principal, à l’image du franchissement d’une coupure humide. Leur légèreté leur permet également de se déplacer plusieurs fois par jour pour mieux échapper aux yeux adverses. Cette dispersion est notamment rendue possible par l’arrivée de blindés Griffon EPC et par des réseaux de communication rendus plus résilients grâce à leur hybridation. Ainsi, le module Hydre permet de compléter les communications militaires durcies en permettant de basculer vers le réseau mobile 4G/5G local ou vers la constellation satellitaire OneWeb. L’intérêt est multiple : une plus grande redondance et la possibilité de se fondre dans les réseaux civils, au prix d’une sécurité moindre. « Et en plus je gagne en élongation. Je peux maintenant commander un PC avant situé à 50, voire 70 km », observe le général Do tran. Les flux évoluent au sein même des PC. Celui de la 7e BB s’essaie ainsi au Li-Fi (Light Fidelity), une technologie de communication sans fil reposant sur la lumière. Ici aussi, les avantages sont multiples. Derrière un débit important, le Li-Fi repose sur des diffuseurs installés en hauteur et des récepteurs sur ordinateur. L’outil diminue donc le câblage, une caractéristique « particulièrement appréciable lorsqu’on est au contact de l’ennemi et qu’il faut démonter ou monter un PC », observe le général Do tran. Surtout, le faisceau ne rayonne qu’à quelques mètres et concoure dès lors à empêcher tout brouillage ou toute interception tout en diminuant l’empreinte électromagnétique du PC. Entre la réduction des émissions et de la signature visuelle, les PC tentent désormais de disparaître du paysage. D’un côté, grâce aux nouveaux filets camouflage FENRIR en phase de déploiement et, de l’autre, en misant davantage sur la déception. Autre avancée notable, l’apparition de leurres gonflables permet aujourd’hui à la 7e BB de se construire un PC totalement factice pour attirer le regard et créer un dilemme dans les rangs adverses. Décliné en version gonflable, le Griffon est l’une des briques de ce « PC leurre » disposé ailleurs et mais reproduisant « un rayonnement et une qualité thermique comparables à un PC normal ». Face aux drones, les PC mobilisent également… des drones. Rien d’étonnant au fond, car les systèmes aux mains du peloton de protection servent autant à surveiller les environs qu’à vérifier la signature thermique et visuelle du dispositif. S’y ajoutent des brouilleurs « puisque la lutte anti-drones se joue à 80% au travers d’un brouillage ». Et si un drone, mû ou non par fibre optique, parvient néanmoins à déceler le PC et à franchir les différents boucliers mis en place, restera toujours « la lutte du dernier moment au calibre 12 ou drone contre drone », relève le général Do tran. Crédits image : EMA COM Citer Ya Rab Yeshua.
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