BTX Posté(e) 26 octobre Signaler Posté(e) 26 octobre https://www.forcesoperations.com/des-gaillards-a-lavant-garde-dans-lappropriation-des-munitions-teleoperees-damocles/ Après le VBCI 32T et le radar MURIN, le 35e régiment d’infanterie a été désigné pour expérimenter la munition téléopérée de courte portée Damoclès. Atterrissage prévu à Belfort dans les premiers jours de 2026, le temps de former les premiers télépilotes. Une formation à écrire « Demain, nous pourrons réaliser une mission MTO au coup de sifflet », estime ce commandant d’unité du 35e RI en marge d’une démonstration de savoir-faire organisée le mois dernier à Draguignan lors des Journées nationales de l’infanterie. Ne manque, aux Gaillards de Belfort, que la solution Damoclès pour passer de la promesse aux actes. Celle-ci arrivera bientôt, point d’orgue d’un processus d’appropriation en trois actes. Il s’agira tout d’abord de qualifier un « primo-formateur » apte ensuite à former d’autres formateurs en régiment. Cette avant-garde contribuera ensuite à la création et à la validation de modules d’entraînement suivis, une fois la maîtrise technique acquise, d’expérimentations tactiques. Les scénarios potentiels ne manquent pas pour déterminer tout le potentiel de ces MTO au profit de l’infanterie, de l’infiltration à la coordination avec d’autres drones et véhicules en service. Conçue par Delair et KNDS France, Damoclès est la première MTO courte portée adoptée par l’armée de Terre. La Direction générale de l’armement en a commandé 460 exemplaires l’an dernier au travers du programme « Drones de contact ». Les premières ont théoriquement dû être livrées cet été. La moitié de la cible devrait être atteinte d’ici fin 2025, le reste étant attendu l’an prochain. Ses performances principales sont connues : une portée de 10 km, une autonomie de 40 minutes et une tête militaire d’environ 500 grammes anti-personnel et anti-véhicule léger. Sur cette MTO ou sur son successeur, cette charge devra par la suite être adaptée pour neutraliser les chars, principal adversaire de ce régiment appartenant à l’une des deux brigades de décision de l’armée de Terre, la 7e brigade blindée. Une maquette de la MTO Damoclès présentée en juin dernier au salon du Bourget Vers des unités adaptées L’arrivée de la MTO Damoclès n’est qu’un jalon dans une dynamique d’ensemble engagée depuis un moment à Belfort. Le sujet des drones, le régiment le défriche depuis 2020. La montée en gamme accélère depuis un an, notamment illustrée par la quinzaine de Gaillards désormais aptes au pilotage immersif (FPV). S’y ajoute un esprit « incubateur » propre à la compagnie d’appui et à ses quelques touche-à-tout capables d’assembler un drone rustique et à bas coût à partir de composants acquis sur le marché. Ces avancées, le 35e RI est venu les démontrer lors des JNI. En attendant Damoclès, un autre drone d’attaque y était cette fois employé aux côtés du missile antichar Akeron MP et d’un drone de reconnaissance Anafi USA. Le tout devient un système d’armes unique opéré par un groupe composé d’un chef référent-instructeur drone et bientôt « formateur de formateurs MTO », d’un chef de pièce Akeron MP, d’un tireur Akeron MP et de son aide tireur, d’un télépilote de drone d’observation et de deux télépilotes de drones d’attaque. Les principaux atouts de cette nouvelle structure ? L’accélération de la boucle renseignement-feu, la réduction de l’exposition et l’augmentation de la probabilité de neutralisation en misant sur une capacité évolutive de tir au-delà des vues directes. Au chef de définir la munition à mobiliser selon la ou les menaces rencontrées, économie des moyens à la clef. La compagnie d’appui du 35e RI a mis les bouchées doubles pour transformer, en un mois, ses groupes antichars vers des groupes à dualité Akeron MP-MTO dans la perspective de premières formations sur Damoclès programmées trois semaines après les JNI. Ces groupes amèneront, par extension, à déboucher sur une section antichar de nouvelle génération (SAC NG). L’évolution est progressivement confrontée au terrain. Ainsi, le groupe présenté aux JNI rejoignait l’Aube une semaine plus tard pour une rotation au Centre d’entraînement au combat (CENTAC) de Mailly-le-Camp. Cette nouvelle configuration devrait par ailleurs être engagée dans la dernière phase de l’exercice Dacian Fall 2025 conduit depuis le 20 octobre par l’OTAN en Roumanie. Deux étapes avant de basculer sur ORION, cet exercice interarmées et interalliés programmé par les armées françaises au premier semestre de 2026. Derrière l’émergence de cette section « dronisée », le 35e RI progresse dans la mise sur pied d’une compagnie de drones d’attaque antichars. Envisagée à titre exploratoire, celle-ci pourrait devenir l’un des pions d’un futur bataillon d’infanterie blindé que le 35e RI entend créer en parallèle à un bataillon dit « de garnison de combat ». Autant de structures expérimentales qui viennent s’ajouter aux nouvelles capacités que la 7e brigade blindée soumettra aux aléas du terrain à compter du 1er janvier prochain dans le cadre d’un mandat de « brigade de combat du futur » confié par le Commandement du combat futur. Crédit image : 7e BB Citer Ya Rab Yeshua.
piranha Posté(e) 26 octobre Signaler Posté(e) 26 octobre 1 hour ago, BTX said: L’arrivée de la MTO Damoclès n’est qu’un jalon dans une dynamique d’ensemble engagée depuis un moment à Belfort. Le sujet des drones, le régiment le défriche depuis 2020. Une compagnie de drones antichars au sein d’un régiment d’infanterie — c’est excellent, formidable. Tout cela sonne assez optimiste, mais derrière les déclarations tapageuses se cache une incompréhension totale du concept même du FPV. Le principe du FPV qui domine le champ de bataille en Ukraine, c’est une munition bon marché et massive, c’est une adaptation permanente, ce sont des tetes de combat extrêmement variées — charge creuse, charge creuse tandem, brisante, à fragmentation, incendiaire, thermobarique, combinée... Le choix de charge pour un FPV (et la fréquence de commande ou d’utilisation de la bobine de câble à fibre optique) est entre les mains du pilote du drone, qui les change pour obtenir un maximum d’efficacité. Utiliser les soi-disant « munition téléopérée de courte portée Damoclès » en quantités microscopiques n’a rien à voir avec le progrès ni avec l’efficacité. Au fait, combien elles coûtent ? Quelle ogive y est installée, quelle efficacité pour 500 grammes contre l’infanterie et contre les véhicules légers ? Et où est la capacité « antichar » ? Et au fait, combien d’explosif peut-on loger dans une tete militaire de 500 grammes ? Ils ont accroché au drone une grenade à main , ces « inventeurs », ces charlatans ! Tout cela, mes chers amis, n’est qu’une imitation d’activité, rien de plus. Si l’armée française était au minimum intéressée par la modernisation et l’utilisation du FPV, la première étape serait de créer une tete militaire modulaire et variable, et d’utiliser une base (peu couteuse) FPV bon marché pour la livrer jusqu’à l’ennemi. Simple, peu coûteux, mortel ! À la place, nos cheres généraux ont inventé une sorte de « munition téléopérée » et la présentent sans honte comme une technologie révolutionnaire. Rien de nouveau sous le soleil. "Avaritia et ignavia rem publicam perdiderunt." Sallustius 2 Citer Moi etrangere, moi pas bien francais parler.
piranha Posté(e) 26 octobre Signaler Posté(e) 26 octobre 28 minutes ago, BTX said: Eclairant ! Pour bien comprendre le problème : ce T-62M russe a participé à l’assaut, a reçu au moins 25 frappes par des FPV ukrainiens (avec une très grande diversité d’ogives/charges militaires), mais a quand même réussi à débarquer l’infanterie. Petite question arithmétique — si les pilotes ukrainiens, en utilisant 25 véritables FPV, n’ont pas réussi à le consumer, combien de centaines (ou de milliers) de « munitions téléopérées Damoclès », avec une charge explosive comparable à celle d’une grenade à main, faudra-t-il pour arrêter cette tortue folle ?! Au lieu d’utiliser, comme certains autres pays, l’expérience avancée de l’Ukraine et de produire de vraies munitions FPV de combat, nous nous livrons à des gesticulations vaines — et tout cela aux frais des contribuables. Quel malheur, vraiment. Citer Moi etrangere, moi pas bien francais parler.
Clairon Posté(e) 27 octobre Signaler Posté(e) 27 octobre Il y a 19 heures, piranha a dit : ce T-62M russe a participé à l’assaut, a reçu au moins 25 frappes par des FPV ukrainiens (avec une très grande diversité d’ogives/charges militaires), mais a quand même réussi à débarquer l’infanterie. Je veux pas être chiant, mais je vois mal un T62M, tout comme un T90, un Leclerc ou un Léopard 2 débarquer de l'infanterie ... c'est un char, pas un VCI Clairon Citer Le fil rouge sur le bouton rouge, le fil bleu ....
piranha Posté(e) 27 octobre Signaler Posté(e) 27 octobre 4 hours ago, Clairon said: Je veux pas être chiant, mais je vois mal un T62M, tout comme un T90, un Leclerc ou un Léopard 2 débarquer de l'infanterie ... c'est un char, pas un VCI Votre remarque est plus que pertinente ; pour les non-initiés, cela peut en effet paraître étrange, je suis d’accord. Et pourtant, déjà pendant la Seconde Guerre mondiale, le débarquement de l’infanterie « sur le blindage » des chars était une pratique très répandue, surtout au sein de l’Armée rouge: Les Russes, lors des actions d’assaut, utilisent des chars sur lesquels sont construits de véritables « maisons ». L’infanterie s’y abrite et en descend pour attaquer. Si le char est pris pour cible par un drone FPV, les soldats ripostent avec leurs armes légères. Ici, on peut voir l’infanterie russe descendre de deux chars et entrer au combat. Je suis heureux d’avoir pu vous montrer quelque chose de nouveau aujourd’hui. Citer Moi etrangere, moi pas bien francais parler.
Stvn Posté(e) 27 octobre Signaler Posté(e) 27 octobre Je me revois dans mes vieux cours d'identification avec les BTR, etc ... lol 😅 1 Citer Je ne peux confirmer ni démentir que c'est une signature. 😶
BTX Posté(e) %s à %s Auteur Signaler Posté(e) %s à %s https://lignesdedefense.ouest-france.fr/dacian-fall-en-photos-solidarite-strategique-et-casse-tete-logistico-administratif/ Dacian Fall en photos. Solidarité stratégique et casse-tête logistico-administratif Des VBCI avant un franchissement via un PFM): les blindés doivent franchir la rivière Mures à Santimbru, en Roumanie (Photo by Daniel MIHAILESCU / AFP) Quand on reparle de Dacian Fall mais d’abord en photos (crédit AFP)! Des militaires français de la 7e BB lors de Dacian Fall. (Photo by Daniel MIHAILESCU / AFP) Du 20 octobre au 13 novembre, une brigade multinationale formée pour l’occasion et armée par la France avec des contingents belge, luxembourgeois et espagnol, multiplie les manoeuvres, les tirs réels d’artillerie et de chars avec les unités roumaines pour valider la capacité de l’armée française à rapidement monter en puissance et se déployer en cas de crise. Un renforcement rapide que Dacian Fall vise à valider auprès de l’Alliance atlantique. « On doit démontrer notre capacité à s’intégrer dans une division otanienne, tant au niveau des procédures que de la diffusion des ordres », explique le général Maxime Do Tran, commandant la 7e brigade blindée déployée pour Dacian Fall. Des PVP français escortent un des nombreux convois français lors du déploiement des unités de la 7e BB. (Photo by Daniel MIHAILESCU / AFP) Pour convoyer en Roumanie les renforts français (1 300 militaires de la 7e brigade blindée et leurs chars Leclerc, leurs blindés VBCI, les canons Caesar et les engins du génie pour franchir les cours d’eau, huit hélicoptères), tous les modes de transport ont été mis à contribution. Un cargo roulier a transporté tout le matériel du détachement logistique, le GT Dragon, jusqu’au port grec d’Alexandroupoli. Celui-ci a ensuite pris la route en 12 convois qui ont traversé la Grèce, la Bulgarie et la Roumanie pour arriver sur le plateau de Transylvanie, au pied des Carpates. « Schengen militaire » Pourtant, si l’objectif est de se déployer rapidement en cas de conflit, « pour tous les moyens qui transitent il y a des délais de déclaration assez importants, si bien qu’on a dû figer l’état de la force à déployer fin août pour un exercice qui commence fin octobre », explique le lieutenant-colonel Alexis, numéro deux du GT Dragon. Chaque plaque d’immatriculation de véhicule doit être précisée dans la documentation, de même que les noms des personnels dans le convoi, qui doit constamment être escorté par la police locale. Une procédure répétée pour chaque passage de frontière. « On est confronté à des contraintes de temps de paix, que l’on peut comprendre », philosophe le général Maxime Do Tran, commandant la 7e brigade blindée (ci-dessous). Des mécanismes de l’Otan existent pour « baisser les barrières administratives et douanières » en cas de conflit, assure le lieutenant-colonel Alexis. Ces procédures se compteraient alors en « quelques semaines ». Mais la libre circulation des équipements à travers un « Schengen militaire » n’existe pas encore, alors que pour les pays en première ligne, la réactivité des alliés éloignés de la ligne de front est clé. Des blindés français sur l’un des champs de manoeuvres de Roumanie, le 3 novembre (Photo by Daniel MIHAILESCU / AFP) Corridors de mobilité L’identification des infrastructures (ponts, routes, voies ferrés) adaptées au passage de lourds et volumineux équipements, délaissée après la fin de la Guerre froide, est en revanche elle « bien meilleure qu’avant », selon lui. Pour faire sauter les verrous, la solution réside dans l’instauration de « corridors de mobilité » par lesquels les itinéraires sont clairement identifiés, les procédures administratives allégées. Les Pays-Bas, l’Allemagne et la Pologne sont en train d’en établir un depuis les ports de la mer du Nord jusqu’à la frontière bélarusse. « L’harmonisation est en cours mais ça prend du temps », se désole le lieutenant-colonel Alexis. L’Union européenne prévoit d’adopter d’ici la fin de l’année un « paquet sur la mobilité militaire » avec un « objectif de cinq jours, voire trois jours ouvrés » pour obtenir d’un pays de transit l’autorisation de passage, selon le général Fabrice Feola (ci-dessous), commandant le Centre de soutien des opérations et des acheminements (CSOA). 1 Citer Ya Rab Yeshua.
BTX Posté(e) hier à 13:36 Auteur Signaler Posté(e) hier à 13:36 https://lignesdedefense.ouest-france.fr/mobilite-militaire-lue-prepare-un-paquet-urgent-de-mesures-pour-le-19-novembre/ Mobilité militaire: l’UE prépare un « paquet urgent » de mesures pour le 19 novembre Photo EMA Et voilà que l’on reparle de la mobilité militaire! Pour acheminer des troupes, de l’armement et des munitions, pour évacuer les blessés…, il faut des routes et des voies de chemin de fer adaptées, des installations portuaires et aéroportuaires aménagées, des lieux de stockage accessibles. La Commission européenne va présenter un « paquet urgent » le 19 novembre, mais la question n’est pas nouvelle. Un rapport confidentiel de l’Otan révélé dès 2017 par l’hebdomadaire allemand Der Spiegel exposait les problèmes rencontrés par les unités de l’armée américaine dans leurs déplacements en Europe. Les Américains réclamaient alors une meilleure mobilité militaire en Europe afin d’acheminer les renforts venus des Amériques en cas de conflit en Europe. Dans la foulée, l’Atlantic Council avait lancé une étude pour recenser les problèmes administratifs qui se posent lors des franchissements de frontières et déterminer quelles améliorations doivent être apportées, tant sur le plan technique que sur le plan légal et diplomatique, pour fluidifier la circulation des convois militaires, en particulier américains, en mouvement vers l’Europe de l’Est en cas de crise. La rédaction d’un rapport sur ce thème avait été confiée au général Scaparrotti (ancien patron des forces alliées en Europe) et à l’ancien ambassadeur Collen Bell. Leur rapport: « Moving out: A comprehensive assessment of European military mobility » a été diffusé le 23 avril 2021. Il pose la question du prépositionnement des stocks d’armements et de munitions, celle des infrastructures (et de leur sécurité), ainsi que celle des voies de communication terrestres, aériennes et maritimes; il s’interroge aussi sur le transport stratégique. Des Bradley dans la gare de Mannheim,en Allemagne en mars 2022. (Photo by Maj. Allan Laggui) Autant d’interrogations qui avaient aussi mobilisé les Européens. À la suite du premier plan d’action de l’UE sur la mobilité militaire de 2018, la Commission européenne et le haut représentant/vice-président ont publié conjointement, le 10 novembre 2022, le second plan d’action sur la mobilité militaire qui couvre la période 2022-2026. Plus récemment, la Commission européenne a déclaré, dans un livre blanc publié en octobre, vouloir « mettre en place d’ici fin 2027 une zone de mobilité militaire à l’échelle de l’UE, avec des règles et des procédures harmonisées et un réseau de corridors terrestres, d’aéroports, de ports maritimes et d’éléments de soutien assurant le transport sans entrave des troupes et du matériel militaire à travers l’Union, en étroite coordination avec l’Otan ». La création d’un pool de transport commun — camions, plateformes ferroviaires et ferries — pour l’acheminement rapide des troupes et des armements, est aussi dans les cartons de la Commission. Que de bonnes intentions! Le résultat de toutes ces initiatives? Il n’est pas bas brillant selon un Rapport spécial de la Cour des comptes européenne d’avril 2025. Il porte sur « La mobilité militaire de l’Union. Les défauts de conception et les obstacles rencontrés ralentissent la progression« . Ses constats sont sévères: « Les dispositifs de gouvernance pour la mobilité militaire dans l’UE sont complexes. Il n’existe pas de point de contact unique pour les mesures relatives à la mobilité militaire. Il est dès lors difficile pour les parties prenantes, telles que les ministères de la défense, de savoir qui fait quoi dans ce domaine », écrivent les rédacteurs qui parlent de « progrès accomplis variables dans la réalisation de ses objectifs, à savoir assurer le déplacement rapide et sans entrave des personnels, matériels et moyens militaires, à brève échéance et à grande échelle, à l’intérieur et à l’extérieur de l’UE. » Ils regrettent aussi « le financement fourni par l’UE instable et imprévisible ». Le résultat n’est pas brillant non plus sur le terrain comme ont pu s’en rendre compte, ce mois d’octobre, les troupes européennes qui ont manoeuvré en Roumanie dans le cadre de Dacian Fall 25. Elles ont expérimenté, elles aussi, des déboires mobilitaires. Preuves que la libre circulation des équipements à travers un « Schengen militaire » n’existe pas encore, alors que pour les pays en première ligne, la réactivité des alliés éloignés de la ligne de front est clé. Si l’objectif est de se déployer rapidement en cas de conflit, « pour tous les moyens qui transitent il y a des délais de déclaration assez importants, si bien qu’on a dû figer l’état de la force à déployer fin août pour un exercice qui commence fin octobre », expliquait à l’AFP un officier supérieur français. Chaque plaque d’immatriculation de véhicule doit être précisée dans la documentation, de même que les noms des personnels dans le convoi, qui doit constamment être escorté par la police locale. Une procédure répétée pour chaque passage de frontière. « On est confronté à des contraintes de temps de paix, que l’on peut comprendre », reconnaît le général Maxime Do Tran, commandant la 7e brigade blindée française qui a pris part à Dacian Fall. Seule consolation: en cas de crise, des mécanismes de l’Otan existent pour « baisser les barrières administratives et douanières. Ces procédures se compteraient alors en « quelques semaines ». Des militaires français en Roumanie lors de Dacian Fall. (Photo by Daniel MIHAILESCU / AFP) Faciliter la mobilité militaire a un prix. Selon le commissaire européen à la Défense, Andrius Kubilius, un investissement de 70 milliards d’euros est nécessaire pour pallier les insuffisances de la mobilité militaire européenne, souligne un rapport de l’IISS cité par mon confrère Christian Spillmann de la Matinale Européenne du 4 novembre. C’est un effort louable et attendu. Mais effectivement « que de temps perdu », selon Christian Spillman. « Près de 10 ans ont passé depuis le rejet du plan d’actions militaires proposé en 2018 par Jean-Claude Juncker. Les Etats “frugaux” menés par l’Allemagne ont taillé les lignes budgétaires jusqu’à l’os et Ursula von der Leyen, l’ancienne ministre de la Défense d’Angela Merkel, à peine investie à la tête de l’institution, n’a pas osé ou n’a pas voulu bouger. Ce n’était pas dans l’air du temps, le Kremlin n’avait pas lancé l’invasion de l’Ukraine ». Quoi qu’il soit décidé et annoncé le 19 novembre (la France demande toujours un coordinateur de la mobilité militaire de l’UE pour réduire le temps de transit des troupes à travers l’Europe), certaines questions resteront en suspens. Par exemple, comment relever un autre défi pour les forces armées en matière de mobilité internationale puisque que la grande majorité du transit des équipements se fait grâce à des ressources provenant du secteur privé? Citer Ya Rab Yeshua.
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