BTX Posté(e) %s à %s Signaler Posté(e) %s à %s https://www.opex360.com/2025/12/08/pour-contrer-les-operations-sous-marines-russes-londres-mise-sur-le-programme-atlantic-bastion/ Lors du salon de l’armement DSEI 2023, organisé à Londres, en septembre, le commandant de la Royal Navy, le général Gwen Jenkins [issu des Royal Marines], avait dit vouloir déployer des navires sans équipages « autant que possible » et des navires avec équipage « seulement si c’est nécessaire ». Et cela afin de doter le Royaume-Uni d’une marine plus grande, plus meurtrière, plus agile et plus résiliente ». « Il ne s’agit pas seulement d’un changement technologique : c’est une transformation stratégique dans la manière dont nous projetons notre puissance, préservons des vies et nous adaptons au rythme de la guerre moderne », avait-il fait valoir. Cela étant, le recours à des drones navals est aussi un moyen de compenser à la fois la réduction du format de la Royal Navy, laquelle ne dispose plus que de treize navires de premier rang alors qu’elle en comptait trente-et-un il y a vingt ans, sa lente modernisation et les problèmes récurrents de disponibilité de sa flotte. Quoi qu’il en soit, cette dronisation doit d’abord concerner les opérations sous-marines, dans le cadre du concept « Atlantic Bastion », lequel consiste à déployer un « bouclier » en Atlantique Nord pour protéger les infrastructures critiques [câbles, gazoducs, pipelines, etc.] et les routes maritimes contre une éventuelle menace russe. Mettant l’accent sur les opérations multidomaines, ce « bouclier » reposera sur un réseau de capteurs multicouches ainsi que sur des plateformes « avec et sans équipage ». Le programme Atlantic Bastion « vise à créer un système de systèmes qui nous permettra de trouver, de suivre et, si nécessaire, d’agir contre nos adversaires, ajoutant à la fois de la masse et de la létalité à nos sous-marins, navires et avions opérant dans l’Atlantique Nord », avait ainsi expliqué le général Jenkins. Ce 8 décembre, le ministère britannique de la Défense [MoD] a dévoilé les premières briques technologiques développées dans le cadre de ce programme, lequel a fait l’objet d’un premier investissement de 14 millions de livres sterling en 2025. « Atlantic Bastion combinera des navires autonomes et l’intelligence artificielle [IA] avec des navires de guerre et des aéronefs pour créer une force hybride hautement avancée afin de protéger les câbles et les pipelines sous-marins », a expliqué le MoD, en évoquant une « augmentation des activités sous-marines russes » ainsi que l’activité du navire espion Yantar, lequel semble s’intéresser particulièrement aux infrastructures critiques sous-marines (ci-dessous). Cette « force navale hybride de pointe » permettra de « défendre le Royaume-Uni et ses alliés de l’Otan contre des menaces en constante évolution » étant donné qu’elle sera en mesure « de localiser, de suivre et, si nécessaire, de neutraliser ses adversaires avec une efficacité sans précédent sur de vastes étendues océaniques », a insisté le MoD. Selon le général Jenkins, Atlantic Bastion sera un « réseau sous-marin révolutionnaire » qui sera mis en place de la dorsale médio-atlantique à la mer de Norvège ». Cela étant, l’histoire enseigne qu’il faut être prudent avec les annonces faites avec emphase par le ministère britannique [le cas du blindé Ajax en est un exemple récent]. Reste que pour John Healey, le secrétaire britannique à la Défense, le programme Atlantic Bastion est « un modèle pour l’avenir de la Royal Navy » car il « combine les technologies les plus récentes en matière d’engins autonomes et d’intelligence artificielle avec des navires de guerre et des aéronefs de pointe ». Selon le MoD, plusieurs dizaines d’entreprises britanniques et européennes ont déjà soumis des propositions pour mettre au point des capteurs et des démonstrateurs technologiques. Mais dans son communiqué, il n’en a cité que trois : BAE Systems Defence Solutions, Anduril UK et Helsing. Ainsi, la solution proposée par BAE Systems [et développée en partenariat avec l’entreprise canadienne Cellula Robotics] repose sur le drone sous-marin autonome de très grande taille [XLUUV] Herne, dévoilé lors de l’édition 2022 du salon Euronaval. Cet engin a été spécialement conçu pour la lutte anti-sous-marine, la protection des infrastructures critiques et les missions ISR [renseignement, surveillance et reconnaissance]. Quant à la filiale britannique du groupe américain Anduril, elle propose le Seabed Sentry, un système basé sur un robot sous-marin pouvant naviguer à plus de 500 mètres de profondeur pendant plusieurs mois. L’une de ses particularités est d’être doté d’un sonar de nouvelle génération décrit comme étant capable de détecter des mouvements sous-marins avec une « précision inégalée ». Il peut être utilisé pour la lutte anti-sous-marine, la lutte antisurface, la cartographie des fonds marins, la protection des infrastructures critiques ou bien encore la sécurisation portuaire. Enfin, Helsing va déployer le système Lura/SG-1 Fathom, lequel associe un algorithme d’IA à un essaim de planeurs sous-marins, pouvant rester sous l’eau pendant trois mois, sans interruption. L’entreprise assure que sa solution permettrait de détecter des engins « dix fois plus silencieux » que les capacités existantes… et quarante fois plus rapidement que l’oreille humaine. De quoi rendre les océans « transparents ». Cependant, en France, le chef d’état-major de la Marine nationale, l’amiral Nicolas Vaujour, s’est dit sceptique. « Helsing fait de la publicité, non pas mensongère mais très optimiste » car « en passif pur, vous ne détectez pas tout. Un SNLE, aujourd’hui, n’émet pas. Détecter un SNLE avec un glider, je ne veux pas dire qu’on n’y est pas encore mais il y a quand même loin de la coupe aux lèvres », avait-il dit, en mai dernier. Citer Ya Rab Yeshua.
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