Je ne suis pas d’accord.
Oui, à 10h30, le 7 mai, heure de Paris, le drapeau rouge a été hissé au-dessus de l’abri du commandement de De Castries.
Mais de nombreux légionnaires et tankistes du point d'appui "Isabelle" ont réussi à percer les lignes vietnamiennes et, après de durs combats, ont atteint — ou plutôt rejoint à la nage — les leurs à Muong Saï, à la fin du mois de mai.
Et ils ne furent pas les seuls. D’autres, sortis de l’encerclement, continuèrent à se battre, bien après ce 7 mai.
Mais l’essentiel est ailleurs.
La plupart des corps des soldats français tombés à Diên Biên Phu sont restés là-bas : dans les tranchées, sur les positions, près de l’hôpital du docteur Grauwin, le toubib.
Ils reposent toujours dans leurs linceuls de soie parachutiste, invisibles mais bien présents — comme un rappel silencieux du devoir de mémoire… et de vengeance.
Nous chantons encore d’une seule voix le « Contre le Viet ».
Peut-être qu’un jour viendra où justice sera rendue pour les paras de Bigeard et les légionnaires de Gaucher. Peut-être.
Il ne me reste que l’espoir, car la France d’aujourd’hui semble avoir oublié cette dette — une dette envers ses morts.
Et toute dette mérite d’être honorée.