Oui et non : les officiers, même en surnombre apparent, demeurent moins nombreux que les autres, ce qui rend une augmentation plus facile dans un contexte de restriction des dépenses publiques notamment celles de personnel. On voit ainsi dans le secteur public les hauts fonctionnaires, peu nombreux, voire même l'encadrement, systématiquement augmentés soit par des réductions d'échelon, soit par des nouvelles grilles hors-échelle, tandis que les autres stagnent. De plus, hors des troupes de combat, où le pyramidage réduit fortement les grades ( on ne croise pas des quatre ou cinq barrettes partout dans un régiment), on s'aperçoit qu'il y a de plus en plus de domaines très techniques, où des officiers n'ont pas ou peu de commandement (pilotes, personnels médicaux, ingénieurs, commissaires des armées...). Il y a donc plus d'officiers en proportion, car il faut aussi concurrencer des métiers équivalents dans le civil, où le grade est relativement élevé sans diriger de personnel.
La même chose vaudrait pour les sous-officiers, qui en outre sont plus précaires et susceptibles de ne pas être longtemps dans l'armée. La solde d'un sergent est en effet affligeante et surtout très peu évolutive, contrairement à une grille indiciaire d'un fonctionnaire de catégorie B . Pas d'avancement de grade, pas de progression. Il faudrait peut-être réfléchir à un système d'échelons comme les gendarmes, qui évoluent plus sans changer de grade, faire de même pour les grades supérieurs, et ainsi "tuiler" les différents grades, comme cela se fait ailleurs : un sergent très ancien toucherait plus qu'un chef récent, qui lui-même percevrait plus à ancienneté égale, et ainsi de suite.
Et comme les carrières sont souvent très courtes, il faudrait améliorer les garanties de reclassement dans le secteur public ( concours réservés, quota de postes ...) a minima en catégorie B, pur ne pas avoir perdu 5 à 10 ans.
Du reste, je constate que les choses ne se sont pas améliorées en plusieurs décennies. Je n'ai connu que des sections ou même au temps de la conscription il y avait souvent deux sous-officiers, souvent sergents, parfois trois avec un appelé, le sergent le plus ancien faisant fonction d'adjoint. Et passer chef avant sept ans de grade strict minimum relevait du miracle. Effet secondaire, les servitudes revenaient à toute vitesse (semaine, garde...).