Choix de page

Aller au contenu
Aumilitaire

Decurio

Membres actifs
  • Compteur de contenus

    235
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    8

Tout ce qui a été posté par Decurio

  1. On fait ce qu'on peut. J'en ai un à la maison,qui a fait la formation en 2023 ( trois semaines) et enchaîné avec des "missions", fait des WE divers, donc un nombre de jours assez important, mais beaucoup moins en 2024 avec notamment l'annulation d'une mission sentinelle prévue pour au moins trois semaines au dernier moment (apparemment raison de budget). Cette année, fin de master + préparation de trois concours, donc pas de réserve en vue, ou quelques jours au plus.
  2. Tout à fait d'accord évidemment. C'est aussi la raison pour laquelle le président dérape et risque de perdre la confiance en prenant des mesures rétroactives contre des gens ayant déclarés aptes à servir. Il y a sans doute pas mal de gens dont on connaît les orientations sans qu'ils aient pour autant fait du prosélytisme. La rétroactivité ouvre la porte à peu près à tous les abus.
  3. Je suis un jour allé voir mon pote d'adolescence, devenu GM dans une petite ville du centre de la France, qui était en déplacement dans la RP, ça devait être fin des années 80 début 90. Comme on ne se voyait plus, j'ai saisi l'occasion pour faire la visite. Logés dans une caserne en périphérie de Paris, dans des chambres, si on peut appeler ça ainsi, avec des matelas en rang d'oignon par terre. En plus il fallait faire les TIG, et je me demande même s'ils n'avaient pas des tours de garde. Evidemment, pas de sortie, sinon il serait venu me voir, on aurait fait une croque dehors. La vie de GV dans un régiment de biffe, à côté, c'est la vie au Ritz...
  4. En discutant avec un ex-collègue, il me semble même qu'il y a désormais une sorte de procédure de séquestre avec mise à disposition pour la police (et équipement ad hoc, radio etc.) , quand les véhicules sont adaptés, souvent des voitures très rapides, et surtout de marques variées, moins repérables en filature ou planque.
  5. Ca je n'en suis pas certain du moins pour Mitterrand, tout le monde n'était pas hostile. Il y a d'ailleurs eu quelques avancées, parmi lesquelles une augmentation des jours de permission, puisque 2 jours n'étaient plus décomptés, au lieu d'un pour poser un semaine. Je n'ai évidemment pas de statistiques, mais l'air du temps, j'étais dans l'armée à cette époque. C'est après que ça s'est dégradé, les compressions de personnel, les soldes retardées parce que les militaires ne pouvaient rien dire. Ajout un peu HS : j'ai vu des images des hauts gradés américains, et plusieurs, avec le brevet para français. Illusion d'optique ?
  6. Contrairement à mon message précédent, sera donc plutôt du matériel avarié... 🙄 Ceci dit, d'après ce que je vois désormais de l'extérieur, la police a énormément évolué quant au matériel, elle suit de plus près les évolutions de la voyoucratie, très bien équipée aussi. Il n'y a pas si longtemps, on se débrouillait beaucoup avec le système D et une grosse dose de bonne volonté.
  7. Le service reste rattaché à la PJ de la Préfecture, mais il fait moins d'enquêtes qu'avant d'après les ex-collègues vus récemment, la recherche du banditisme passant de plus en plus par d'autres infractions (économiques, stupéfiants, bandes organisées). D'autre part, les services d'investigation sont mieux équipés et se débrouillent pour la plupart des interventions. La BRI n'est pas officiellement dépouillée de ses attributions initiales, mais dans les faits on l'appelle de plus en plus pour les urgences locales, sans forcément de lien avec une enquête en cours ou le "milieu" (forcenés par exemple). Le fameux camion permet d'approcher des lieux en zone urbaine, d'avoir sous la main du matériel varié.
  8. La BRI est (encore) un service de police judiciaire, qui fait de l'enquête d'initiative, du renseignement, des filatures, même si ses missions tendent de plus en plus à changer.
  9. Je ne connais pas les parachutistes du RAID, formation récente, mais je ne suis pas certain qu'il y ait un lien . Quand le RAID a été créé dans les années 80 , je l'ai vu car ils s'entraînait à l'école des inspecteurs devenue celle des officiers. Certains membres, dont un de mes collègues de promo qui l'a intégré plus tard, n'avaient pas fait leur service. C'était l'époque du service militaire, et ça ne manquait donc pas, parachutistes compris, sans compter ceux qui avaient accompli un contrat. Le RAID en général a des missions n'ayant pas grand-chose à voir avec celles de l'armée ( et le "brevet' est résolument différent), comme d'ailleurs tous les services d'intervention qui sont divers et variés (les grands villes ont leur services locaux, pour les urgences, et j'apprends par un jeune que je connais qu'une CRS va être créée pour des missions particulières en milieu urbain), le RAID ayant la structure la mieux équipée pour des interventions très particulières . Ce sont des objectifs ciblés, connus, sur le sol national uniquement, l'intervention ayant une fin en elle-même et ne s'inscrivant pas comme une opération militaire dans une ensemble plus vaste et dans la durée. Et ne pas oublier que si l'intervention a pour but de faire cesser un trouble et qu'elle est organisée par l'autorité civile, elle reste sous le contrôle de l'autorité judiciaire et du code de procédure pénale : on évite le sang, on cherche à interpeller et remettre les auteurs présumés à la justice. D'ailleurs, le RAID, bien avant la fusion des corps civil-tenue intervenue en 95, recrutait aussi des inspecteurs, dont la vocation première était l'enquête et la procédure judiciaire, et qui étaient tous OPJ de formation.
  10. Ça mélange quand même un peu les genres de porter des insignes militaires dans les administrations. Poussons cette logique jusqu'au bout et dans ce cas pourquoi pas le brevet sur la blouse du personnel soignant, des polices municipales, et puis pourquoi pas sur les tenues civiles des autres fonctionnaires. Et enfin pourquoi s'en tenir au brevet para, on peut ajouter celui des troupes de montagne, ou les brevets des stages commando. Au sein de l'armée ça se comprend, on voit à quels soldats on a affaire, c'est lié à des qualifications professionnelles, mais dans le civil c'est comme si on accrochait ses diplômes de ski ou de natation.
  11. C'est relativement récent, je dirais milieu à fin in des années 90, quand il y avait encore le service. C'est un état de fait , une tolérance, qui a été autorisée par une circulaire l'époque, parce que ce n'était pas prévu, et ça n'existait pas officiellement. J'ai été le premier surpris de voir un jour des gardiens de la paix porter la plaque à vélo quand ils venaient nous mettre à disposition des interpellés. Pour être honnête, je trouve cela baroque, décalé, et ça ne me serait jamais venu à l'idée, si j'avais été policier en tenue, de porter le brevet dans une institution civile. Déjà, dans la compagnie d'infanterie, nous étions deux ou trois issus des paras , brevetés et personne ne le portait ni sur la tenue de sortie ni sur le treillis de ''parade''. Dans la police, qui côtoie directement le public, je ne vois pas en quoi celui-ci est intéressé par le fait que Tartempion qui prend sa déposition ( ou l'interpelle)soit abonné au gaz, licencié en histoire ou se soit jadis balancé d'un Noratlas...😁 C'est vraiment le truc hors-sujet, quand on y réfléchit bien.
  12. C'est parfois très lié, manger un peu de vache enragée donne du mordant. Ce qu'on ne sait pas en fait, depuis qu'on suit ces péripéties, c'est sa situation actuelle : est-il à quelques mois d'obtenir un diplôme, quel qu'il soit (j'ai l'impression que nous sommes tous partis implicitement sur cette idée, vu son âge) ou est-il déscolarisé et en totale perdition scolaire ? Dans le premier cas, il faut finir. Devenir militaire quelques mois plus tard avec un meilleur bagage est mieux. Dans le second cas, autant partir au plus vite, mais en ayant en vue de ne pas être QUE combattant, avec la volonté de se former, tant pour évoluer dans l'armée (ce que tous lui souhaitent ici) ou pour repartir la tête haute dans le civil. De toute manière, il doit se faire à l'idée que même pour être caporal, il passera dans une salle de cours.
  13. Tiens je n'ai pas connaissance de ça, début des années 80. Je sais que certains étaient passés par Saint Maixent, 9 mois je crois, puis école d'appli 3 mois, d'autres directement en école d'appli, environ un an, mais il me semble que bacheliers ou non, c'était pareil. L'autre voie était celle des rengagés comme moi, donc douze mois, et on repassait ou complétait le CM1 (on n'avait pas le CT1). D'ailleurs -cela rejoint mon intervention plus haut- il y avait assez peu de bacheliers, je suis d'une génération où il y en avait moins de deux sur dix dans une tranche d'âge (les bacs technologiques étaient à leurs débuts, et le bac pro n'existait pas) qui ne se jetait pas sur l'armée, où d'ailleurs il y avait assez peu de places puisque c'était la conscription. Le bac était surtout apparemment un atout pour les rengagés, qui gardaient souvent leur grade , puisque tous ceux de mon régiment étaient bacheliers. Mais au départ, je devais repartir caporal-chef dans les TAP, après avoir passé les tests de chuteur. Avec succès, mais ça ne s'est pas fait, et au dernier moment on m'a proposé autre chose. Les bizarreries des recrutements, déjà, les questions de postes budgétaires... Ce qui est dit ici n'est nullement un jugement de qui que ce soit, ce projet n'est désapprouvé par aucun des intervenants, mais des conseils sont donnés précisément pour mener ce projet au mieux, avec les meilleurs atouts. Astral en fait d'ailleurs une bon résumé, réaliste, avec une projection à même pas 23 ans et confirme le problème souvent évoqué ici de n'avoir qu'une formation de combattant. Il ne faut pas passer la portière avec un harnais mal vérifié, une sangle mal accrochée, et sans ventral. C'est une image bien entendu... Comme le dit élégamment DDB, les intervenants ici ont quelque peu d'expérience car un peu plus de 17 ans😄, et surtout sont neutres. Certes, je n'ai à titre personnel plus aucun lien avec l'armée depuis longtemps, et mon expérience est à relativiser. Mais le hasard de la vie professionnelle a fait que j'ai été amené à m'intéresser des questions d'orientation et assisté à des interventions de militaires dans ce domaine . Soit dit en passant, et cela remonte déjà à quelques années, ils se plaignaient d'avoir des difficultés à recruter du personnel sérieux en quantité (ponctualité notamment, mais aussi endurance, persévérance). En plus, autre hasard je suis depuis quelque temps entouré de jeunes , enfants d'amis, camarades de mon fils, qui sont soit militaires, soit candidats. Les difficultés diverses sont donc à l'ordre du jour de nombreuses conversations, qui illustrent les réalités : attentes incertaines d'affectation, avis variables des centres de recrutement, question des qualifications, évolution militaire ou retour dans le civil, bref les questionnements dont on retrouve la trace sur ce forum. Et de tout cela, il ressort que le projet se prépare vraiment, soit avant, soit en allant vers une spécialité militaire donnant une formation "convertible".
  14. Que ce jeune homme soit motivé, qu'il ait des qualités, ce n'est pas cela qui est mis en doute. Mais il ne s'agit pas ici de croire ou ne pas croire. Il faut considérer qu'il entre dans un système qui dépasse largement la seule volonté individuelle, les seules qualités, où il y a des normes, de la concurrence, et où la hasard met son grain de sel. Pierre Lévy a raison, même si ça peut déplaire. Il veut servir, il est certain de son choix, soit. Mais justement, pourquoi, pour "gagner" quelques mois, prend-il le risque ( énorme) de ne pas pouvoir faire cela plus de quelques années ? Parce que MDR dans l'infanterie, sans diplôme, au bout de quelques années même d'excellents services, c'est le retour presque assuré aux emplois sans intérêt et non qualifiés qu'il cherche visiblement à éviter aujourd'hui. Admettons qu'il soit vraiment dans le gratin, qu'il ne soit pas blessé, que toutes les planètes soient alignées, qu'on le propose comme sous-off. Même-là, il ne fait que retarder l'échéance, et ne pourra "être et durer" dans sa résolution.
  15. Le problème des études est complexe. La massification du second degré, qui a répondu non à une vraie démocratisation mais à la volonté de supprimer des filières coûteuses dans l'optique de la désindustrialisation et de la financiarisation de l'économie, a mécaniquement dévalué les diplômes comme le brevet ou le bac (contrôle continu, pression sur les notes).Il suffit de regarder les graphiques par année depuis l'après guerre. Par rebond, il y a un effet sur l'entrée dans le supérieur, lui même sous pression pur l'octroi d'un certain pourcentage de diplômes( budget "autonome" avec des conditions) Il ne s'agit pas comme les grincheux de dire que toute une génération ne vaut rien par rapport à des aînés idéalisés, mais tout simplement que dans le contexte actuel, l'hétérogénéité est plus grande.Il y a toujours des excellents, mais aussi des gens limite. Pour employer une image, c'est comme si l'on demandait de sauter un fossé de 50 cm : tout le monde passe, les meilleurs, qui ont de la marge, comme ceux qui sont à la limite. La sélection qui n'est donc plus créée par l'épreuve se retrouve ailleurs : concours difficiles, dossiers au vu de l'établissement fréquenté etc. Tout ne se vaut pas malgré certains discours hypocrites, et chacun sait que certaines licences professionnalisantes obtenues au forceps ne valent pas celles de certaines universités ou de classes prépas. Je ne cite rien pour ne pas froisser des susceptibilités, mais beaucoup y reconnaîtront des faits précis. L'armée est confrontée, comme toutes les institutions publiques, à ce grand écart entre la valeur des parchemins. Donc ça se retrouve dans la carrière, civile ou militaire, et après. En plus il y a le facteur hasard qui s'ajoute, un secteur porteur un jour et plus le lendemain. Ceci dit, pour rester dans le fil, je le maintiens, il vaut mieux avoir un mauvais parchemin, avec un niveau insuffisant pour tel concours ou telle embauche, mais permettant, parce que c'est ainsi administrativement, de le préparer spécifiquement, d'y avoir droit directement sans passer passer par des chemins de traverse compliqués . On peut se réveiller dans la vie, se motiver, progresser, et c'est un barrage administratif de moins.
  16. On retombe dans un problème déjà évoqué ici : les spécialités ayant un écho dans le civil sont prisées, les formations de ''combattant'' n'ouvrent rien sans diplôme généraliste permettant de passer les concours réservés, comme certains de mes anciens collègues inspecteurs/officiers . A ceci s'ajoute la question de l'identité professionnelle, une système de valeurs souvent très différent. Le hasard fait que je suis tombé sur une étude dans les cahiers du Cairn qui date un peu (une vingtaine d'années) mais qui met bien en évidence ce problème, que je me souviens avoir ressenti jadis. Je n'ai pas le lien car je suis en déplacement et pas sur mon ordinateur mais cela vaut la peine d'y jeter un oeil pour ceux qui peuvent le trouver.
  17. Au-delà de mon cas, cela illustre qu'il faut avoir des biscuits de survie pour les temps où l'on n'a pas ce qu'on souhaite. Je n'ai au départ pas fait d'études pour être enseignant, plutôt par goût, en loisir. C'est l'organe qui a créé -sur le tard- la fonction, dans une situation imprévue. Ceci dit , capes sans difficulté, mais l'agrég, une autre paire de manches, un fossé . Quand on dit bûcher jour et nuit, ce n'est pas une image, et franchement je m'en serais passé à l'âge que j'avais. Si j'avais prévu, ou eu des le départ de bons atouts, je n'aurais pas fait que des lettres (je ne vois pas grand chose de plus méprisé dans la société actuelle , surtout les langues anciennes) mais au moins une formation plus polyvalente qui m'aurait permis de faire autre chose. A méditer...le ''bâton de maréchal dans la musette'', c'était peut être vrai dans les guerres napoléoniennes. Aujourd'hui c'est dans les romans. Je ne cherche rien à imposer à mon fils, il fera ses expériences, débutera peut-être à la base, mais au moins pour le peu qu'il m'aura écouté , il aura continué plus qu'il ne voulait au départ et aura un filet de secours avec un master 2 de droit public. Un des ses potes a lâché en licence sur un coup de tête pour s'engager, ça fait plus d'un an qu'il attend. Donc du temps perdu. Et après son contrat, hein...
  18. Certes on peut, mais il vaut mieux avoir les meilleures cartes dans son jeu que pas du tout de cartes. Pour parer à l'imprévisible, justement. Les diplômes ne font pas tout, mais ils peuvent raccourcir le parcours du combattant quand on se retrouve à la porte. J'ai connu plusieurs de cas que tu évoques : mise à la porte de l'armée du jour au lendemain (inopiné, dans un plan de dégagement massif lors du "tournant de la rigueur"), galère dans le civil, nouveau métier parsemé de difficultés, changement de métier, passage de concours tardif en bossant à plein temps. Certes, vu de l'extérieur, tout va bien, je suis agrégé. Mais dans la vie, je n'ai pas beaucoup eu le temps de sortir la tête de l'eau prendre ma respiration, et ça aurait été bien mieux si j'avais pris un meilleur départ avec de meilleurs atouts, et aussi, ce qui va avec, été mieux conseillé dans la vie.
  19. A mon avis, vu de loin, les chances sont bonnes, et je crois que le niveau scolaire est ce qui prédomine. Le fils d'une collègue, pas une bête en sport, vient de sortir de l'ENSOA. Il a obtenu les marsouins, je ne sais pas où car sa mère n'y connaît rien. Le niveau scolaire est la chose la plus difficile à mettre à niveau, les pompes ou les tractions, ça vient vite. Un ami de mon fils a été admis à l'ENSOA sans problème, bac + 2 mais arrêt en cours de licence sur un coup de tête. Lui, très sportif par contre, déjà réserviste. Il a renoncé au dernier moment, préférant entrer à la base dans un régiment spécialisé, TAP probablement (comme quoi, il vaut quand même mieux la tête que les jambes😀)
  20. Très bien et bravo, mais si tous ceux qui ont réussi à faire une carrière satisfaisante se sont en effet bougés, force est de constater que tous ceux qui se sont bougés n'ont pas forcément réussi. Il y a dans la vie en général et dans l'armée de nombreux impondérables, des tas de choses qui ne dépendent pas uniquement de la volonté ou de la capacité des individus : l'existence ou non de certaines possibilités de mutation, les renouvellements de contrat, l'"osmose" malchanceuse comme j'en ai vu, la "note de gueule", des impératifs familiaux, la santé, les peaux de banane mises sur le chemin. Plein de données dans tout ça sont systémiques, et ne relèvent pas de l'individu. Et puis même si l'on a cent types valables, exactement de même valeur, et qu'il n'y a qu'une place, il y aura automatiquement des déçus. Doit-on leur dire d'aller voir ailleurs ? Cela vaut d'ailleurs dans la plupart des domaines, si ce n'est tous, avec des variables d'amplitude selon le secteur : on joue partout plus ou moins aux dés. C'est cela que les institutions, armée comprise, peuvent essayer de tempérer, surtout dans des périodes de difficultés de recrutement.
  21. Il y avait aussi des sergents anciens, passer chef avant sept ans relevait presque du miracle. Ils se plaignaient des critères opaques, du "coefficient de gueule". Et même une fois chef, végéter encore, obtenir péniblement le statut "de carrière". L'armée est une bonne école mentalement mais pas toujours un bon avenir. Après, comme je disais plus haut, ce qui est nouveau est motivant très jeune ne l'est plus au bout de quelques années à ce que j'ai constaté : enfiler les camps de manoeuvre, les stages commando, l'instruction des contingents, dans les "trous" être sans arrêt sergent de semaine (ça manquait cruellement, les tours revenaient vite) , chef de poste ou autre mission dont la passion est vite désamorcée, surtout pour ceux qui avaient un embryon de vie privée. Je parle surtout des sous-off, parce que c'était la majorité des contrats à l'époque de la conscription, les MDR (HDR disait-on à l'époque) étaient rares, hormis dans les quelques régiments déjà professionnels. Mais les MDR subissaient les mêmes aléas.
  22. Dire qu'on nous foutait dehors, par milliers, sans retour, lors du "tournant de la rigueur"...J'aurais bien fait quelques années de plus à l'époque, au moins le temps de me retourner. C'est vrai que même après un temps relativement court mais un mode de vie choisi, le monde civil, brutalement, encore plus dans des emplois de fortune non choisis, paraît l'exact opposé de ce qu'on a vécu. Cependant, avec le recul de la vie, plusieurs expériences professionnelles, la réflexion, l'observation de sous-officiers ayant végété, je ne sais pas si une carrière de 35 ans est souhaitable , à moins d'évolution réelle dans le travail, les responsabilités. Sur le moment, je ne me voyais pas faire autre chose, mais on ne voit pas les choses de la même manière dans la vingtaine et plus tard. Il y a des choses qui doivent lasser, car ce qui est trépidant à cet âge devient, comme tout, une routine. Ou être plus difficiles à supporter physiquement, ou encore mentalement.Rétrospectivement, je revois quand-même des anciens désabusés, voire écœurés.

© Aumilitaire - Contact - CGU

×
×
  • Créer...