Il y aurait beaucoup à dire , la question touchant de près à l'identité républicaine,dont nous ommes les héritiers selon les idées des Constituants, mais je crois aussi que la réserve basée sur le seul volontariat a ses limites, tout comme une armée uniquement professionnelle. Puisqu’ on en est aux idées, j’en ai qui ne plairaient sans doute pas, car coûteuses, aux financiers qui tiennent le pays mais qui me sembleraient républicaines, la conscription étant avec l’impôt sur le revenu un des piliers fondateurs.
Donc voici : hors de question de rétablir le service tel qu’il fut, le remplacer par une période initiale courte , disons deux mois maximum, mais 100% militaire, incontournable pour tout le monde selon ses capacités physiques, et comme simple soldat. Autant pour réhabituer la population au lien avec l’armée et la défense que pour entraîner, et j’entends par défense celle du territoire national, rien d’autre , car les intérêts supposés de tous doivent être défendus par tous, de même que tous doivent payer pour la santé, l’instruction , la justice….Aucune exemption de complaisance, pas de service dans les bureaux , manœuvres habituelles des gens qui avaient un carnet d’adresse et qu'on risque dans notre société malade de ce réseautage dont on crève, ni même en raison du niveau scolaire. Pour ceux qui voudraient en faire plus, obtenir un grade, servir dans des unités spécialisées, possibilité d’allonger (les Belges procédaient ainsi du temps de la conscription, un gradé servait plus longtemps, ou encore les TAP) avec solde améliorée, pour que ce ne soit pas un privilège ou un amusement de riches. Dans tous les cas, durée complétée par de brèves périodes obligatoires, également modulables en longueur et spécialisation.
Obligation pour les employeurs de libérer les salariés un temps minimum, durée de services prises en compte dans l’ancienneté professionnelle et bien entendu la retraite. Validation des acquis éventuelle pour l’obtention de qualifications , de diplômes.
Comme il faut un encadrement suffisamment nombreux et stable, valorisation du métier militaire, bonification retraite (comme la police, les pompiers , les douaniers ), plus d’emplois réservés pour les carrières courtes avec également prise en compte de l’ancienneté et validation d’acquis .
Voilà quelques élucubrations purement idéalistes, dont je ne verrai jamais l’ombre du commencement d’une intention, qui se heurtent bien entendu au mur de l’argent, aux habitudes sociales désormais bien ancrées, à l’individualisme promu par la société de consommation, et au mauvais exemple des classes dirigeantes et de l’ ’’élite’’ qui fuit le pays au moindre centime à payer. Sans compter que l’armée n’est qu’une composante d’un puzzle où les autres institutions fondamentales sont aussi très malmenées, où les ressources publiques appartiennent de plus en plus à des personnes privées , parfois du monde entier.