"Au temps pour moi".
Je me suis mal exprimé : la filière "Renseignement - Guerre Electronique" (RGE), est un domaine de spécialités, pas une spécialité en soi. Subtile nuance !
Elle recouvre donc un large panel d'emploi, de "interprète imagerie", "observateur recherche blindée", "interprètateur d'écoute", "analyste pays", "attaché militaire en ambassade", "data-scientist", etc... (En utilisant des termes compréhensibles par tous... )
Nombre de ces spécialités nécessitent également des compétences "combat de l'infanterie", "combat aéromobile/aéroporté", "actions spéciales", etc.. Ce qui explique la forte concentration dans certains régiments (1er RPIMa, 13eRDP, 2e RH, 27e BCA, 54e RTrs, etc..), de spécialistes "Rens"..
Pour ne parler que de l'Armée de Terre : je ne maîtrise pas les spécialités Air et Marine.
(Et je n'aborde même pas la spécificité du bras armé de la DGSE...)
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Concernant la sélectivité :
- Les outils et procédés participant à la "construction du renseignement", sont de plus en plus variés et complexes, notamment sous l'influence de la numérisation.
- Les besoins des Armées en spécialistes sont donc en croissance : tant en quantité que en qualité.(Non seulement intellectuelle, pour appréhender des systèmes et environnements complexes ; mais aussi physique, pour être pleinement en mesure d'assurer sa mission en conditions dégradées voire hostiles, qui sont le propre de la vie militaire ; ainsi que "psychologiques". (Résistance au stress, esprit d'initiative, de décision, de proposition, intelligence systémique, allant, capacité d'écoute et d'empathie, esprit de cohésion...) Autant de qualités nécessaires pour assurer fiablement ce type de missions, "au plus près" de la chaîne de commandement...
Bref : Un esprit sain, dans un corps sain, avec une tête bien faite plutôt que forcément bien pleine, et un esprit curieux et positif... Un "certain profil" donc, qui variera dans son dosage en fonction des spécialités.
Voilà une des explications de la forte sélectivité dans la fillière "Rens".
Une autre est celle de la mythologie qui entoure ces métiers, et de l'aura qui s'y rattache, largement usurpée et théâtralisée dans les médias voire le cinéma, et suscitant nombre de vocations... restant à éprouver !
[Dans ce domaine, le concours externe "d'attaché de la DGSE", qui a vu exploser ces dernières années les candidatures, sous l'influence des actions de "la boîte" envers le milieu universitaire ; mais aussi celle de la série "le bureau des légendes" ; ne retient, aux seules épreuves d'admissibilité, que un seul candidat sur 50... Plus de 2000 candidats ont planché en décembre dernier...
20 postes ouverts pour 2019. A l'issue des épreuves "d'admission" (oral), et de l'enquête de sécurité approfondie (6 mois..), moins de 1 candidat sur 100 sera finalement considéré "intégrable".
Profil "médian" des candidats : Sciences-Po + Master 2 "Défense"/"Relations Internationales"+ expériences d'expatriation de 1 à 2 ans mini + maîtrise de deux à trois langues européennes, 40% d'entre eux du russe, arabe, chinois, et 15% d'une langue rare... "Cà calme !"]
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Bref : il y a de quoi s'épanouir dans ce domaine de spécialités, mais avec en tête que le niveau d'éxigeance y est très élevé.
C'est aussi ce qui fait son attrait !