Aller au contenu
Aumilitaire
  • Rejoignez Aumilitaire

    Inscrivez vous aujourd'hui et recevez le guide gratuit Aumilitaire

     

Retex CENZUB


Messages recommandés

Bonjour à tous, je vous propose un petit retex d'une journée vécue au CENZUB de Sissonne pendant mes classes.

Je vous propose une narration a la première personne histoire de changer un peu, les lieux seront certainement plus clair pour ceux qui l'ont déjà fait, désolé pour les autres...

Voilà presque deux semaines que je suis à Sissonne au fameux CENZUB, dans le cadre de ma FSI, on a la chance d’être intégré à la FORAD, la FORce ADverse, treillis noir mode « ninja » de rigueur.

En effet ces derniers manquent d’effectif, de plus une force étrangère est venue s’entrainer au CENZUB, pas moins d’une centaine d’écossais.

Ce qui nous laisse l’opportunité unique d’être dans le camp des « méchants », ceux qui prennent en embuscade, les prédateurs en quelque sorte…

 

 Les entrainements se sont enchainés on a appris à se battre en milieu urbain, avec un gigantesque terrain de jeu, une ville entière.

Sauf que là c’est plus de l’entrainement, on passe à l’exercice.

J’ai eu la chance d’être choisi pour rejoindre une petite équipe en renfort de la FORAD sur cet exercice.

On est qu’une dizaine sur les trente de la section.

Forcément une petite pression s’installe, déjà car on a été choisis donc il ne faut pas décevoir les cadres.

Ensuite pour les autres car si notre petit groupe se fait « défoncer », on risque d’en entendre parler longtemps…

 

Tout commence la veille, on a le droit à un briefing digne des films de guerre, sur une maquette représentant la ville, en présence d’un officier.

Sauf que les figurines symbolisant la section et les chars sont des jouets achetés certainement dans une grande surface à 2€ la poche de petits soldats verts, French Touch…

Le topo est relativement simple, notre section va être divisée en deux, une partie prendra position dans la mairie.

Une autre dans la vieille ville, un pont complétement découvert sépare la place de la mairie et la vieille ville.

Une boucherie en puissance.

La FORAD prendra les bâtiments à droite du pont, des barbelés interdisant le passage sur la gauche pour contraindre les écossais à nettoyer ces bâtiments.

L’objectif est simple, survivre le plus longtemps possible, les scottishs vont devoir prendre position dans la vielle ville, puis sécuriser les bâtiments sur la droite, et enfin nettoyer la mairie, c’est censé durer 3 à 4 heures...

Le chef de groupe nous fait bien comprendre que l’objectif secondaire est d’emporter un maximum de Scottish avec nous, God Bless the 5.56…

 

A l’issu du topo, on part grailler les chargeurs, ont fait les fonds de caisse à munition, 6 à 7 chargeurs par tête, quelques grenades d’exercice, et des piles neuves pour les gilets.

Les lampes tactiques sont scotchées sous les garde-mains, il ne reste plus qu’à faire les sacs.

Je prends mes gants, les lunettes balistiques que j’ai pris soin de nettoyer (il fait tellement chaud que tous les jours, la transpiration les rend opaque), les bouchons anti-bruit évidement, et la ration.

Je prends en plus mon Camel back, et mes genouillères.

Le reste du matos c’est de la dernière minute.

Il ne reste plus qu’à faire sa vie et aller ce coucher, réveil 5h30.

 

Le lendemain

 

Ça pique, quelques réveils sonnent, je descends du lit en manquant d’écraser celui qui dort en dessous.

Rapidement j’enfile mon treillis noir prêté pour le séjour, puis je vais me poser dehors pour avaler le paquet de muesli de la ration, pépite de chocolat, ça pourrait être pire…

Certains viennent fumer une clope dehors, boire un café.

Bientôt l’autre partie de la section est aussi réveillée, eux ont un exercice de maintien de l’ordre.

Enfin… L’exercice est pour le détachement en face, eux doivent se comporter comme des manifestants pas forcement coopératif…

Équipement de protection et faux pavé de béton de rigueur.

 

Notre petit groupe est bientôt prêt, FAMAS devant, musette derrière, le casque pend sur le gilet.

L’heure est arrivée, on embarque dans le GBC.

Il fait beau, le fond de l’air est encore frais, pas de nuage à l’horizon.

Le temps idéal pour en découdre, le camion roule vers le faux village, en chemin on croise un VAB et un AMX 30, le char va être en soutient plus loin.

On commence à mettre l’équipement, on ne parle pas beaucoup.

On ressent peut être 1% des émotions que ressent un homme qui va vraiment au combat, mais c’est déjà énorme.

 

Le camion arrive sur place, on se gare dans une zone de non jeu, le débarquement est rapide, les écossais n’arrivent pas avant une bonne heure.

Bientôt notre petit groupe arrive sur la place principale de la ville,

Un dernier rappel du briefing à lieu avec tous les effectifs, devant un panneau représentant la ville.

Au vu d’un FR-F2 il ne fait aucun doute qu’un tireur de précision est avec nous, un TP.

Rien de neuf à part quelques renseignements, les écossais on quatre lances roquettes AT4 et au moins deux tireurs de précision.

De toute façon on ne peut théoriquement pas gagner, en effet les rosbifs seront réanimés à l’infini, alors que nous, on a que notre vie de départ.

 

On est scindé en deux, 4 partent occuper la vieille ville avec un chef de groupe.

5 restes dans la marie pour résister à l’assaut final.

Je suis dans le groupe restant dans la mairie.

On s’approprie rapidement les lieux, pas besoins de sécuriser puisqu’on est la FORAD, personne ne peut être là avant nous.

Quelques munitions vides posées en équilibre sur la porte de l’entrée central pour faire du bruit si on tente de l’ouvrir.

Rapidement l’ennui arrive, pour m’occuper je ramasse des clips de munition par terre et des balles à blanc pour reconstituer une bande de munition.

Parfaitement inutilisable dans un FAMAS mais ça occupe…

Le second chef de groupe nous fait fermer toute les fenêtres de rez-de-chaussée, puis nous fait monter au dernier étage de la mairie.

On y trouve des genres de bureau, en parpaing, ainsi que de grandes ouvertures équipées de volets.

Au centre un genre de terrasse permet d’avoir une vue sur une grande partie de la ville.

Un emplacement de choix, si bien que le TP ne tarde pas à monter aussi.

 

Je me pose dans un des bureaux, au dernier étage de la maire, et ouvre largement le volet pour profiter de la vue imprenable.

Le TP me conseil de fermer le volet ou du moins de ne pas rester dans l’encadrement de la fenêtre.

C’est le moment où je repense aux films de guerre où le sniper descend sa cible à plusieurs centaines de mètres… C’est sans doute exagéré mais je ne compte pas prendre le risque.

On est en position, le TP reste mobile, il regarde dans sa lunette, scrute puis change de position.

C’est la première fois que je vois le FR-F2 en action, à chaque fois j’espère qu’il va engager une cible pour voir le tir et le réarmement, malheureusement rien ne vient.

Je pose ma musette, et profite de ce temps mort pour boire un coup.

 

Le temps passe, rien ne bouge… Pas de tir, l’attente est extrêmement longue car chaque indice ou rumeur de la présence ennemie augmente la concentration, probablement grâce à l’adrénaline.

Pour mieux retomber dans l’ennui.

Les écossais sont censés être là depuis 30 min et toujours pas de coup de feu, rien.

Est-ce qu’il contourne ? Est-ce qu’ils sont perdus ?

Alors que l’attente devient de plus en plus longue, enfin le TP engage une cible, un simple Bip jaillit de son fusil de précision, puis il efface la sureté du FAMAS dans son dos avant de tirer une munition.

Damned, le FR-F2 ne tire pas, il symbolise son tir avec le fusil d’assaut dans son dos…

Je ne vois toujours rien mais la tension à bondit d’un cran.

Bientôt on commence à voir des fumigènes s’allumer entre les terre-pleins, masquant la progression de section adverse.

Nous voyons parfois se détacher une silhouette, ils courent vite.

Impossible de tirer avec un FAMAS, entre la distance et leurs vitesse c’est peine perdu.

Cependant le TP lui, semble se faire plaisir.

 

Leurs prise de position est très longue, malgré le fait qu’ils soient là, notre attente est loin d’être fini.

Bientôt, une vraie fusillade éclate, les Scottish viennent de tomber sur une maison occupée par un groupe de la vieille ville.

Immédiatement l’autre binôme engage aussi l’adversaire, ces derniers sous tensions ont alors cru que les tirs amis leurs étaient destinés.

Les échos des cris se propagent dans la ville, des fumigènes masquent la scène mais on entend de violant échanges de tirs.

Impossible de dire combien de temps cela dur, mais bientôt, la situation est intenable, on voit alors le VAB foncer vers la vieille ville, sa 12,7 balance un tir nourrit pour interdire le passage aux é

 

cossais.

Il effectue une manœuvre en marche arrière pour placer les portes vers l’ennemi.

Sa tourelle regarde vers les 6h et continu de mitrailler.

Une fraction de seconde plus tard, trois silhouettes sortent par une fenêtre pour se jeter dans le VAB.

Ce dernier démarre en trombe, alors que les fantassins ne sont qu’accrochés aux portes.

Heureusement ils arrivent à grimper et à fermer la porte.

 

Rapidement le VAB les exfiltrent dans le côté de la ville encore sûr, pour l’instant.

Le chef de groupe du côté de la vieille ville nous rejoint bientôt, avec les deux gars de ma section.

Le front perlé de sueur et une partie du visage noirci par la poudre mais apparemment heureux de leurs exfiltration réussi.

Mais les mauvaises nouvelles tombent quand le chef de groupe fait son rapport radio.

« … J’ai deux gars décédé, je répète, deux gars Delta-Charlie-Delta ».

 

Dur, en revanche à 5, le groupe a emporté presque deux sections d’écossais, soit entre 15 et 20 personnels, bilan sympa pour des novices.

Nos positions renforcées par les nouveaux arrivants, la partie allait devenir intéressant.

Mais alors que je regardé vers le pont, un fumigène attire mon attention, j’épaule mon fusil et vise vers la maison d’où a été jeté le fum’

 

Mais le TP m’interrompt : « Arrête, c’est tes potes ».

Hein ? Comment c’est possible les rosbifs ne les ont pas eu ?

Et rebondissement incroyable, deux gars en uniforme noir déboule en traversant le pont en courant.

Ils balancent un tir derrière eux puis se retrouve face au barbelé prévu pour diriger les anglais vers la droite.

Cependant pour être à couvert ils ont besoin d’aller à gauche, un arbitre leurs gueulent « Passez au-dessus ! ».

Sans réfléchir le premier prend de l’élan, prend appui sur un plot en béton et saute au-dessus des fils.

Il se retrouve de l’autre côté du barbelé, puis couvre en direction du pont.

Le second prend de l’élan et tente le saut.

Malheureusement le bas de son treillis se prend dans les barbelés.

 

Il tombe lourdement sur le sol, prenant garde à tomber sur sa musette pour amortir le choc.

Alors allongé sur le dos, prit dans les fils, il se débat tout en gardant le pont en joue.

Je pense alors que l’arbitre va venir l’aider à se dégager, il peut se blesser dans les barbelés !

Même pas en rêve, l’arbitre le regarde les bras croisés.

En effet temps que le gars est en jeu, il ne peut rien faire.

Le second vient l’aider à se décoincer, rapidement il l’extrait de ce faux pas et les deux ce mettent à courir vers la mairie, généreusement encouragés par le chef de groupe à coup de « MAGNIEZ VOUS LE CUL. »

 

A ce moment je vois les uniformes Multicam des écossais bouger de maison en maison.

J’imagine qu’ils stressent encore en nettoyant les bâtiments qu’ils n’ont pas encore sécurisés, sans savoir que la vieille ville est intégralement tombée entre leurs mains.

Les deux remontent les marches pour arriver en haut de la mairie.

Ils commencent à raconter leurs épopée : en réalité dans la confusion des tirs ils n’ont jamais été touchés, en revanche l’exfiltration c’est passée sans eux.

Ils ont fait profil bas en passant de maison en maison jusqu’au moment de traverser le pont.

Mais pas le temps de fêter ça.

 

Les descendants des Pictes ne passent pas par le pont, en même temps c’est compréhensible…

C’est tellement découvert, qu’à moins d’avoir un char pour ouvrir la voie c’est difficilement faisable.

D’ailleurs pendant ce temps on entend régulièrement le canon de l’AMX 30 gronder.

Il fait un carnage dans les rangs adverses.

Le TP est toujours avec nous, il descend en priorité les porteurs d’AT4, mais ceux qu’il cherche vraiment ce sont les TP adverses.

A un moment, notre précieux tireur pense avoir localisé sa cible, pour ma part je ne vois rien mais je n’ai pas son entrainement…

Ce dernier quitte alors sa position pour aller dans le bâtiment à droite du pont.

Je suis impressionné par la vitesse à laquelle il rejoint son nouveau spot.

On ne le reverra plus dans l’affrontement.

 

C’est alors que l’ordre tombe, la mairie va être bombardée on doit l’évacuer.

Ça c’est pour le côté tactique, en réalité les scottish ne passent pas du tout par le chemin prévu, du coup ont doit se redéployer.

On descend les marches quatre à quatre.

Toute la section est là, on va sortir par la porte sur la droite.

Je dois ouvrir la porte, foncer sur ma gauche et tomber en garde pour couvrir la section quand elle va changer de bâtiment.

J’ai déjà la main sur la clenche quand le chef de groupe réalise qu’il manque un gars.

Deux ou trois partent dans tout le bâtiment pour le retrouver.

 

Mais pendant ce temps, un contre ordre arrive, les anglais ne font rien comme prévu et ils seraient déjà dans le bâtiment sur lequel ont devaient se replier.

D’ailleurs par l’entrebâillement de la porte je distingue le VAB, à l’arrêt, son gyrophare orange est allumée, ce qui signifie qu’il a été détruit.

Changement de programme, on reste dans la mairie.

En revanche je suis chargé de garder la porte, commence alors l’attente la plus longue de l’affrontement, en effet je ne vois plus rien.

Pendant une heure et demie je vais tourner en rond me demandant comment faire pour mieux défendre cette porte.

Je la barricade avec des moyens de fortune, des caisses médicales vides, puis je me mets en position.
Régulièrement je monte au premier pour demander si le gars à la fenêtre voit quelque chose.

 

A un moment, après une trop longue attente, le chef de groupe décide de motiver les anglais à passer à l’action.

Il vient en appui du gars chargé de surveiller la fenêtre fermée, surveillance rendue possible par le très léger jour entre le volet et le mur.

Je vois la scène depuis le bas de l’escalier tout en gardant la porte en joue.

D’un coup, le chef de groupe ouvre le volet.

J’imagine la tête des scottishs en contrebas dans la rue et dans le bâtiment en face.

Les deux ouvrent le feu, d’abord surpris, les deux ou trois soldats en Multicam aux fenêtres se font avoir.

Mais rapidement un des leurs réagit et dirige son arme vers la mairie.

« AT-4 !! » Hurle le chef de groupe.

Il s’écarte d’un bond de la fenêtre en emmenant avec lui le gars.

Je m’attends presque à voir le mur partir en poussière soufflé par la roquette, ce qui aurait très certainement gravement blessé les deux tireurs.

Heureusement la simulation ne va pas jusque-là et le laser ne trouvant pas de cible, les deux s’en sortent indemne.

 

Mais maintenant, les écossais savent où on est.

Tout le monde bouge dans la mairie, l’adversaire va arriver par la porte que je surveille depuis 1h30.

On se retrouve à 7 dans le couloir, 3 personnels flanqué de chaque côté et le chef de groupe au fond.

Il reste 3 gars en haut plus l’autre chef de groupe pour protéger le deuxième étage et éviter aux Scottish de nous arriver dans le dos, l’objectif est de les canaliser là où on est le plus avantagés.

 

Le couloir est pourvu sur toute sa longueur de pièce qui nous permettent de nous mettre à l’abri et qui vont les retarder.

En effet ils vont devoir nettoyer toutes les pièces.

Au milieu du couloir se trouve l’entrée principale, mais ils sont obligés de passer par l’extérieur ce qui serait dangereux, en effet les autres FORADIENS (qui devraient déjà être outs si les rosbifs avaient suivi le plan) auraient un angle sur eux.

Je suis en pointe avec un autre gars, allongé par terre, seul ma tête et mon fusil dépasse.

Derrière moi un autre est à genoux et au fond un autre est debout.

Pareille de l’autre côté du couloir, le but est évidemment de pouvoir tous tirer sans risquer le tir ami.

 

La notion de temps disparait au profit de la concentration, tous les yeux sont rivés sur la porte 30m plus loin.

Soudain, à travers le très léger jour entre la porte et le mur, on distingue des ombres.

Les mains se crispent sur les poignées pistolet, l’adrénaline monte.

« Ça vient » Chuchotent toutes les bouches.

Des ombres s’arrêtent, mon cœur aussi.

La sureté est retirée, le doigt vient de lui-même accrocher la queue de détente…

Un battement de sourcil plus tard, la porte s’ouvre.

 

Le premier trinôme à rentrer doit certainement être très surpris quand nos tirs les accueillent, les détonations résonnent partout autour de moi.

Les Ecossais rentrent dans le bâtiment dans un flot régulier, mais ils ressortent presque aussi vite.

Bientôt ils arrivent à sécuriser les premières pièces autours de la porte, ce qui leurs permet de se mettre à couvert quand ils répondent  à nos tirs.

Je continue de tirer, régulièrement les incidents de tirs viennent m’emmerder, pas le temps de faire un « TAP-RACK » réglementaire je tir violemment sur le levier d’armement sans incliner le fusil.

 

La cadence de tir rapide fait que le nuage de fumé expédié via le BTB se retrouve en partie ré aspiré dans la chambre.

La poudre me fait pleurer et tousser ce qui rend la visée compliquée.

Mais vu la faible distance d’engagement je continue de tirer en visant avec le prolongement de la poignée garde main.

Les Scottish prennent petit à petit du terrain, les pièces communiquant entre elle leurs permettent d’avance rapidement.

 

Mais leurs pertes sont malgré tout très lourdes, si bien que l’arbitre nous donne l’ordre de les « laisser rentrer », incroyable…

On doit retenir les tirs alors qu’ils prennent position pour mieux nous enc…

C’est l’inconvénient d’être avec la FORAD, on n’est pas là pour faire des performances mais permettre à l’équipe en face de s’entrainer.

Quelques secondes passent, dans la confusion un gars de la section croit entendre « Boule de feu », il reprend le tir de sa propre initiative.

Instantanément tout le monde reprend le tir, je dois recharger mon arme.

-Je recharge ! Lançais-je

-Je prends, me lance le gars à côté en renforçant son tir.

La communication est bonne, on ressort ce qu’on a appris pendant les phases d’entrainement.

 

Au deuxième étage le combat est aussi féroce, l’adversaire grignote toujours plus de pièce au prix de lourdes perte, sauf qu’ils ne sont que 4 pour le défendre.

Heureusement les écossais ne pensent pas à grimper au troisième étage, ils pensent certainement qu’il est aussi défendu et ils ne veulent pas ce disperser plus.

Grave erreur car il est désert.

 

Le tir continu en bas, ils ont quasiment atteint l’entrée centrale de la mairie.

Je vois un Rosbif se mettre dans l’encadrement d’une porte et prendre le temps de poser son tir.

J’en fais de même, guidon net cible flou, facile sur un stand de tir au soleil.

On a un gros avantage sur eux, on est habitués au FAMAS.

Je tir en m’appliquant au maximum, visiblement je le rate car il ne bouge pas, par contre il a vu que je le visé et me rend la politesse.

J’essaye de rester imperméable au stress ambiant et enchaine deux ou trois tirs à une cadence lente, en me plaquant toujours plus au mur.

Lui aussi tirs plusieurs fois dans ma direction, puis lâche sa position.

Impossible de savoir si c’est parce que je l’ai descendu ou s’il a juste changé de tactique, des écossais sortent toujours en grand nombre avec le gilet jaune.

Je contrôle ma barre de santé, toujours 100%, ouf, pourtant ça arrose méchamment dans un si petit couloir.

 

Les Scottish ont atteint l’entrée centrale au deuxième étage, ils redescendent via l’escalier en colimaçon et nous surprennent un peu en balançant un tir permettant à leurs camarades d’avancer.

Les fantassins adverses sont désormais assez près pour qu’on voit les expressions sur leurs visages, et visiblement ils ne sont pas super content…

Les « Fuck » résonnent un peu partout en même temps que les ordres en anglais.

Mais un mot va se distinguer, heureusement c’est le même dans les deux langues…

« Grenade ! »

Cette dernière tombe quasiment devant moi, immédiatement tout le monde se planque, je claque la porte de la pièce (inutile ?) et me réfugie dans l’autre pièce via la porte communicante.

Les tirs s’arrêtent pendant les 3 secondes restantes avant que la flamme n’initie la charge principale.

 

Le boum résonne dans le couloir, puis les tirs reprennent spontanément.

Pendant le petit laps de temps entre l’explosion de la grenade et la reprise des tirs, les Scottish en profite pour avancer, c’est un peu un « un, deux, trois, soleil » version militaire.

Aucun de nous ne se fait toucher, j’ai déjà vidé deux chargeurs et bien entamé le troisième.

 

Malgré le fait qu’ils prennent une plumée, le seul avantage du nombre commence à nous écraser, pour ma part ils ne sont plus qu’à une dizaine de mètres.

Alors dans la fusillade, le chef de groupe au fond du couloir demande aux pax les plus en avant de reculer.

Avant, il lance une grenade.

Nouvelle scène incroyable : il se place en plein milieu du couloir sans qu’aucun tir ne le touche et effectue un superbe lancé de grenade tout au fond au niveau de la porte par laquelle ils arrivent.

Encore en plein milieu, il gueule « YES, j’aurais dû faire du bowling ! »

Boum, trois écossais sortent avec le gilet jaune…

 

 

Le gars à ma gauche en profite pour décrocher, largement couvert par nos tirs.

Bientôt c’est mon tour, mais cette fois on a plus de grenade et encore moins de fumigène…

J’entends, «3, 2, 1, GO », je bondis hors de mon abris et me précipite vers la porte de gauche, cette fois encore avec un tir de couverture.

Je rejoins le fond du couloir et me met à couvert, rapide coup d’œil à ma barre de vie…

Argh, blessé grave, fait chier…

Les gars au deuxième sont débordés et la situation deviens réellement critique, dans la confusion le chef de groupe nous fait sortir pour un regroupement dans un autre bâtiment.

Absolument pas prévu dans le briefing mais le chef de groupe ne compte pas en rester là et les arbitres ne semblent pas s’opposer.

 

A mon tour de sortir, un gars ouvre la porte et on est deux à s’élancer.

Je me demandais pourquoi on entendait plus l’AMX 30 depuis un bout de temps, j’ai eu ma réponse.

Dans la rue aussi c’est la guerre, le char est en plein milieu, son gyrophare orange est allumé symbolisant sa destruction.

Deux des nôtres sont planqués derrière tirant vers les bâtiments de l’autre côté de la place, alors que je me mets aussi en position pour tirer (oui, j’ai oublié que le gilet désactive l’arme quand on est blessé grave…), un Biiiiip strident interrompt mon geste, le laser au-dessus du BTB clignote comme un sapin de noël.

Fait chier, dans toute la matinée je n’aurais que vraiment tiré que 10 minutes…

 

Deux autres gars sont aussi outs, même si l’un clame qu’il est juste blessé grave, le total désintérêt que montrent les survivants pour lui, fait qu’on peut dire qu’il est mort de ses blessures…

On s’assoit à l’écart du combat, les survivants (6-7 personnels), partent se planquer dans les bâtiments.

S’ensuit une nouvelle phase d’attente, les Anglais au lieu de nous poursuivre se regroupe et attaque les FORADiens.

Les tirs s’enchainent encore mais cette fois on y est pour rien.

Un arbitre nous explique qu’un redoutable « Sniper » a installé un spot en face des FORADiens.

Il a choisi une pièce avec trois fenêtres, puis a tendu un fil d’un bout à l’autre des murs.

Cette installation lui permet de changer rapidement de place tout en gardant une visée, en faisant glisser le fut de son arme sur le fil…

Pas con l’breton…

 

Après une longue phase de « Keskyspasse ? », la FORAD est entièrement éliminée…

La machine Picte se repositionne vers nous, enfin les survivants.

Ils sont nombreux et pressés d’en finir (la faim sans doute…), on essaye de donner un peu de rens’ en écrivant discrètement des texto pour les gars planqués (C’est moralement défendable, les drones ça existe !).

Les « Highlanders » investissent les bâtiments, on ne voit rien de l’extérieur mais on entend bien.

Des phases de calme, puis d’un coup un déchainement de coups de feu bref mais intense.

Puis le calme revient quand les francs-tireurs reculent pour mieux se regrouper.

Des Scottish sortent dans la rue, le chasuble sur la tronche, puis retourne à la castagne quand l’officier les réanime…

Mais la résistance acharnée de la section va jouer en notre défaveur, la partie a déjà deux heures de retard.

Des arbitres demandent alors à certains des nôtres de se suicider, pas en tirant sur le gilet mais en se mettant en évidence dans le couloir de feu.

Quatre Pax sortent.

 

Peu de temps après, les derniers sortent également, l’exercice est terminé, visiblement tout le monde est content.

Moi un peu déçu de n’avoir participé qu’à une fusillade sur les trois mais content d’avoir vu et vécu ça.

Retrait de cartouche et direction le GBC en refaisant le match et se vanter à coup de « t’as vu quand j’ai fait ça… ? ».

 

FINEX

  • Like 2

LL : 10 Tractions : 16 PO : 18

Incorporation le 3 février 2015 au 3ème RG

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Salut , 

 

retex sensationnel !!! Je n ai pas pu le lâcher  

 

Pour ryoke , il y a des capteurs sur le soldat , des qu il est "touché" il perd de la "vie" c est une simulation. Sur le famas tu as un genre de laser ... Enfin plutôt compliqué comme système...

  • Like 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites



© Aumilitaire - Contact - CGU

×
×
  • Créer...