Aller au contenu
Aumilitaire
  • Rejoignez Aumilitaire

    Inscrivez vous aujourd'hui et recevez le guide gratuit Aumilitaire

     

Un satellite de télécommunications utilisé par les forces françaises aurait été approché un engin espion américain


BTX

Messages recommandés

https://www.opex360.com/2023/12/19/un-satellite-de-telecommunications-utilise-par-les-forces-francaises-aurait-ete-approche-un-engin-espion-americain/

athenafidus-20180907.jpg

En 2016, lors d’une audition parlementaire, le général Jean-Daniel Testé, alors à la tête du Commandement interarmées de l’espace [CIE], révéla qu’un satellite militaire de télécommunications Syracuse avait été approché par un « autre objet, de plus petite taille » à des fins d’espionnage. Mais il s’était gardé d’en préciser l’origine.

« Nous avons la certitude que les Russes, les Chinois et les Américains ont mis au point des systèmes destinés à aller observer et écouter au plus près les systèmes spatiaux d’autres pays, ce qui pose de graves questions en termes de sécurité », avait-il cependant avancé.

Ces « inspections » de satellites français – militaires et civils – par des engins « butineurs » continuèrent par la suite. Ayant succédé au général Testé, le général Jean-Pascal Breton était même allé jusqu’à parler de manoeuvres « inamicales » de la part de « certains pays ». Mais là encore, il refusa d’en dire publiquement davantage.

Il fallut attendre septembre 2018 pour en savoir plus. À l’occasion d’une visite du Centre national des études spatiales [CNES], Florence Parly, alors ministre des Armées, accusa l’engin « butineur » russe Luch/Olymp de s’être approché d’un peu trop près d’Athena-Fidus, un satellite militaire de télécommunications à très haut débit développé dans le cadre d’une coopération franco-italienne et placé sur une orbite géostationnaire quatre ans plus tôt. « Tenter d’écouter ses voisins, ce n’est pas seulement inamical. Cela s’appelle un acte d’espionnage », avait-elle asséné.

Ces approches de satellites français ont justifié l’élaboration d’une stratégie spatiale de défense, dont l’un des axes vise à développer une capacité d’action dans l’espace, via le programme ARES. Celui-ci doit permettre de cataloguer l’ensemble des engins spatiaux en orbite, d’identifier les actions malveillantes et, surtout, de les contrer.

En attendant, les approches de satellites se poursuivent. Récemment, il a été rapporté, notamment par les entreprises spécialisées Look Up Space [France] et Slingshot Aerospace [États-Unis] que l’engin espion russe Luch/Olymp K-2 s’était intéressé de très près aux satellites civils Eutelsat 3B, Eutelsat 9B et Eutelsat KA-SAT 9A entre les mois d’avril et d’octobre. A priori, cela n’a pas donné lieu à une réaction officielle de la part des autorités françaises… Qu’en sera-t-il pour l’affaire révélée par Intelligence OnLine, le 18 décembre?

Visiblement, Athena-Fidus n’intéresse pas seulement les Russes… Agissant pour le compte de la National Security Agency [NSA], l’agence américaine dédiée au renseignement électronique, le National Reconnaissance Office [NRO] aurait fait manoeuvrer l’un de ses engins butineurs près du satellite militaire franco-italien, à un moment où la Direction générale de l’armement [DGA] s’apprêtait à procéder au premier tir de qualification du missile balistique stratégique M51-3, le 18 novembre dernier, à Biscarrosse. Et cette « opération fait grincer des dents à Balard », souligne Intelligence OnLine.

L’objet espion en question serait issu du programme NEMESIS, dont l’existence avait été révélée lors de la publication de documents confidentiels émanant de la NSA par Edward Snowden, en 2013.

Actuellement, celui-ci repose sur deux satellites « butineurs » dédiés au renseignement électromagnétique, à savoir PAN [Paladium At Night, ou USA-207], lancé en 2009, et CLIO, placé sur une orbite géostationnaire [comme son « aîné »] en 2014. Construits par Lockheed-Martin, ils ont en effet la capacité de changer de position afin de se placer à proximité des satellites dont ils doivent intercepter les communications.

Le chercheur néerlandais Marco Langbroek fut l’un des premiers à constater le comportement « très inhabituel », pour un satellite géostationnaire, de PAN [USA-207]. Il s’en était d’ailleurs étonné dans les pages de The Space Review, en 2016.

Pendant les quatre années qui suivirent son lancement, « PAN s’est déplacé au moins neuf fois vers différentes positions. C’est quelque chose que l’on ne fait pas normalement avec un satellite géostationnaire car cela consomme du carburant et réduit considérablement sa durée de vie opérationelle », avait-il écrit. Et de remarquer que de tels déplacements se faisaient à « proximité d’un satellite de téléphonie commerciale par satellite ». Puis, n’ayant plus bougé à partir de 2013, cet engin s’est de nouveau mis en mouvement en 2021. Tel est, en tout cas, l’observation faite par le Dr Langbroek.

Que cette opération de « butinage » ait pu coïncider avec le tir de qualification d’un missile M51-3 n’est pas surprendant, tant les programmes liés à la dissuasion française ont toujours intéressé les États-Unis, des avions espions U-2 ayant, par exemple, été utilisés pour surveiller les essais nucléaires réalisés à Muroroa, dans le cadre d’un plan de la CIA appelé « Project Seeker ».

Quoi qu’il en soit, cette affaire est gênante à plus d’un titre. Pour rappel, la France [comme l’Allemagne] a rejoint, en 2020, l’initiative « Combined Space Operations » [CSpO] qui se veut l’équivalent des « Fives Eyes » pour le renseignement, avec les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Celle-ci doit permettre de mieux « coordonner les capacités alliées, d’en augmenter la résilience pour assurer le soutien aux opérations multidomaines, de garantir un accès libre à l’espace et d’y protéger les moyens qui s’y trouvent, le cas échéant en coalition ».

En outre, les forces américaines sont aussi invitées à participer à l’exercice spatial AsterX, organisé tous les ans par le Commandement de l’Espace [CdE]. À l’occasion de la dernière édition de ces manoeuvres, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] avait souligné le « renforcement progressif » de la coopération entre la France et les États-Unis dans le domaine spatial. Et d’ajouter que la priorité de Washington était de « construire et d’approfondir » ses alliances.

Ya Rab Yeshua.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Réagir à la dicussion

Vous pouvez poster maintenant et vous inscrire plus tard - Déja membre ? connectez vous pour poster avec votre compte

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.



© Aumilitaire - Contact - CGU

×
×
  • Créer...