BTX Posté(e) 17 janvier 2024 Signaler Partager Posté(e) 17 janvier 2024 https://www.opex360.com/2024/01/16/larmee-de-lair-et-de-lespace-evalue-le-cout-de-lheure-de-vol-a-20000-euros-pour-le-rafale/ Le coût de l’heure de vol pour un aéronef couvre essentiellement les sommes dépensées pour assurer sa maintenance. On peut aussi y ajouter la consommation de carburant ainsi que les soldes des pilotes et des mécaniciens. Les modes de calcul pouvant varier d’un pays [voire d’une institution] à l’autre, les comparaisons entre les différents types d’avions militaires ne sont pas toujours pertinentes. Toujours est-il que, en 2022, le Government Accountability Office [GAO, l’organe de contrôle financier du Congrès des États-Unis] s’était basé sur les mêmes critères pour déterminer le coût de l’heure de vol pour chaque aéronef en service au sein des forces aériennes américaines. Il avait ainsi déterminé qu’il s’élevait à = - 83’000 euros pour le F-22A Raptor, - à 41’000 euros pour le F-35 - et à 22’000 euros pour le A-10 Warthog… Et que la palme revenait au bombardier B-1 Lancer, avec 169’000 euros [selon le taux de change alors en vigueur, ndlr]. Depuis que le ministère des Armées a décidé de ne plus communiquer ses indicateurs de performances en mettant en avant des « impératifs renforcés de confidentialité », de telles données sont désormais plus difficiles à trouver. Quoi qu’il en soit, en 2004, la Cour des comptes avait calculé que le coût de soutien du Rafale était de « 35’000 euros à l’heure de vol ». À l’époque, le ministère des Armées avait dit s’attendre à voir ce chiffre diminuer significativement, allant jusqu’à estimer qu’il atteindrait le « niveau de 10’000 euros à l’heure de vol » en 2012. Mais les magistrats de la rue Cambon exprimèrent des doutes… « Certes, il est logique qu’un tel appareil, dont l’entretien pâtit actuellement du double handicap de sa jeunesse et du faible nombre d’exemplaires en service, voie ce coût diminuer avec la croissance du nombre d’exemplaires en service et l’achèvement de sa mise au point. Par ailleurs, cet appareil a été conçu pour permettre une maintenance au moindre coût« , avaient-il admis. Cependant, firent-ils ensuite valoir, « l’expérience montre que l’évolution du coût de soutien d’un aéronef est en pratique directement proportionnelle à l’évolution du coût de soutien de sa motorisation. Or, le Rafale est équipé de moteurs différents de ceux des avions qu’il doit, à terme, remplacer. En outre, c’est un aéronef incomparablement plus complexe, en termes d’avionique et de système d’armes que tous ses prédécesseurs, ce qui lui confère une meilleure fiabilité mais occasionne également des coûts d’entretien plus élevés ». Et de conclure : « Il paraît donc illusoire d’envisager que le coût de soutien d’un tel aéronef puisse, à échéance 2012, être identique au coût actuel du maintien en condition opérationnelle du Super Étendard modernisé ». Reste que ce coût à l’heure de vol diminua durant les années suivantes… mais effectivement pas dans les proportions avancées par le ministère des Armées. Ainsi, en 2014, dans un nouveau rapport dédié au Maintien en condition opérationnelle [MCO] des équipements militaires, la Cour des comptes avança que le coût d’entretien programmé du matériel [EPM] à l’heure de vol pour le Rafale s’élevait à 14’596 euros [et à 8’802 euros pour le Mirage 2000]. Qu’en est-il actuellement ? Lors d’une audition au Sénat [le compte-rendu a été publié plus de deux mois après qu’elle a eu lieu, ndlr], le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’armée de l’Air [CEMAAE] a indiqué que le coût de l’heure de vol pour un Rafale était de 20’000 euros. Mais il n’a cependant pas précisé le mode de calcul ayant permis d’arriver à ce résultat [le coût de soutien a-t-il été le seul à avoir été pris en compte ou d’autres variables ont-elles été considérées?]. Cette audition du Sénat ayant été organisée pour éclairer les débats sur le projet de loi de finances 2024, le CEMAAE s’est ainsi félicité de « l’effort significatif en matière de crédits consacrés à la préparation des forces aériennes », ce qui permettra « de garantir une activité en hausse à nos équipages dans un contexte inflationniste marqué. Cet effort en faveur de la préparation des forces aériennes « s’élève à 620 millions d’euros pour un montant total porté à 3,5 milliards d’euros », a précisé le général Mille. « Je souhaite mettre en avant le fait que 200 millions d’euros impacteront notre activité directe au sens comptable du terme : je précise qu’il ne s’agit pas seulement de diviser cette somme globale par le coût de l’heure de vol – 20’000 euros [pour le] Rafale par exemple – mais aussi de prendre en compte la méthode de réalisation de l’activité aérienne », a-t-il ajouté. Pour rappel, le MCO du Rafale fait l’objet de deux marchés dits « verticalisés », à savoir RAVEL [confié à Dassault Aviation] et BOLERO [notifié à Safran en 2021]. Selon le général Mille, ils ont permis d’améliorer le taux de disponibilité des avions en service de 3%. Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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