Celtic Uprise 2024 : le partenariat franco-belge à l’épreuve de la haute intensité

[BTX]

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Plus d’un millier de soldats belges et français sont partis à l’assaut du massif ardennais, terrain retenu pour une nouvelle édition de l’exercice binational Celtic Uprise placée pour la première fois sous le signe de la haute intensité. 

 

Libérer la province méridionale de l’état fictif d’Arnland, c’est la mission confiée au groupement tactique interarmes « Tigre ».

Du 8 au 16 octobre, 1200 combattants et plus de 200 véhicules belges et français d’une coalition formée par l’OTAN tenteront de repousser les forces de la puissance voisine Mercure, tout aussi fictive. Principale unité engagée, le 1/3 bataillon de Lanciers aura notamment sous ses ordres une compagnie du 35e régiment d’infanterie de l’armée de Terre. Face à eux, une force adverse armée par des chasseurs ardennais dans leur environnement naturel et des éléments du bataillon de chasseurs à cheval. 

 

Récurrent en France et désormais utilisé par la Belgique, ce scénario de type « article 5 » verra le GTIA franco-belge traverser un fuseau d’une centaine de kilomètres entre Marche-en-Famenne et la frontière belgo-luxembourgeoise. Avec quelques séquences complexes à la clef, tels que la reprise de l’aérodrome de Saint-Hubert, le franchissement de l’Ourthe à l’aide du système de pose rapide de travures amené par le détachement français (SPRAT), ou encore l’attaque finale d’un village dans la région d’Arlon. 

L’ensemble de la manoeuvre sera « numérisé » grâce au système d’entraînement Duel Sim acquis en 2019 par la Belgique, et que la Composante Terre déploie pour la première fois à l’échelon du bataillon. Développé par le suédois Saab et directement intégré sur les joueurs, leurs armes et leurs véhicules, cet outil de simulation est conçu pour reproduire les effets du combat, déterminer l’attrition et collecter les données nécessaires pour réaliser l’analyse après action et éventuellement corriger le tir.

 

Derrière la préparation opérationnelle, l’objectif central de Celtic Uprise reste de poursuivre la construction de l’interopérabilité entre les deux forces terrestres, objet du programme « Capacité Motorisée » engagé il y a près de six ans. Les avancées en la matière se sont multipliées depuis lors. De par des rendez-vous réguliers comme Celtic Uprise, mais aussi par une première déclinaison opérationnelle du partenariat : la mission Aigle engagée conjointement en février 2022 en Roumanie. 

« En trois ans, j’ai vu notre capacité à travailler main dans la main avec les Belges augmenter singulièrement », remarque le colonel Laurent Luisetti, chef d’état-major de la 7e brigade blindée dont relève le 35e RI. « Hormis la tenue, on ne fait quasiment plus la différence entre un soldat belge et un soldat français », ajoute celui qui fût jusqu’à peu à la tête du 152e régiment d’infanterie, un participant régulier de Celtic Uprise. 

L’interopérabilité progresse, mais chaque exercice comporte son lot de défis et de jalons à franchir. Au moins deux axes d’effort marquent cette édition 2024. D’une part, éprouver l’interopérabilité au prisme de la haute intensité. Après la contre-insurrection et la lutte contre le terrorisme, la Composante Terre a elle aussi pris le virage de la défense collective, explique le commandant de la Brigade Motorisée, le colonel BEM Claudio Madile. Les éditions précédentes avaient fait la part belle aux opérations de stabilisation, des scénarios ponctués l’an dernier de quelques séquences face à un ennemi à parité. Ce dernier devient cette année l’adversaire principal, bascule vers un engagement majeur rendue nécessaire par l’évolution du contexte sécuritaire. 

 

 

Et d’autre part, dix jours de combats ininterrompus permettront d’avancer dans un chantier permanent, celui des systèmes de communication. En attendant l’alignement matériel promis par CaMo, les deux armées continuent d’opérer sur base d’outils différents. Un écueil compensé par les passerelles techniques construites entre le système d’information du combat SCORPION, la radio CONTACT et leurs équivalents belges. Si la phonie est maintenant stabilisée et fluide, le partage d’informations par voie digitale – à commencer par le positionnement ami – est l’un des challenges au programme pour les prochains jours. Restera, enfin, à garantir l’envoi d’ordres et de documents complets d’un véhicule à un autre pour tenir jusqu’en 2030, date à laquelle l’essentiel de la Brigade Motorisée sera entrée dans la bulle SCORPION. 

 

Celtic Uprise est également un test grandeur nature pour le nouveau modèle de force de l’OTAN (NFM) élaboré au lendemain du sommet de Madrid de juin 2022. L’armée belge est depuis versée dans les forces « Tier 2 », second degré d’alerte qui lui demande à présent de pouvoir générer et déployer l’équivalent d’un bataillon en 10 à 30 jours. Et si la proximité de Celtic Uprise facilite la manoeuvre, l’élongation sera cette fois bien réelle lorsque, au printemps prochain, la Composante Terre projettera un GTIA au complet en Roumanie aux côtés de l’allié français dans le cadre de l’exercice Dacian Spring. 

 

Crédits image : La Défense

[Levy Pierre]

Le 11/10/2024 à 14:52, BTX a dit :

« En trois ans, j’ai vu notre capacité à travailler main dans la main avec les Belges augmenter singulièrement »,

C'est très bon pour notre avenir commun, ça !
 

Le 11/10/2024 à 14:52, BTX a dit :

Et d’autre part, dix jours de combats ininterrompus permettront d’avancer dans un chantier permanent, celui des systèmes de communication.

Ca aussi, c'est heureux !

Le 11/10/2024 à 14:52, BTX a dit :

le partage d’informations par voie digitale – à commencer par le positionnement ami – est l’un des challenges au programme pour les prochains jours.

Air connu, on y travaille (même sans porter l'uniforme) et on progresse !