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Pour le Sénat, les forces françaises devraient avoir suffisamment de munitions pour six mois de guerre


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En mars 2022, alors que la guerre en Ukraine venait de débuter, le sénateur Christian Cambon, alors président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, força sans doute le trait [même s’il s’en était défendu] en affirmant que les forces françaises n’avaient devant elles que « quinze jours de munitions », voire « trois ou quatre » pour certains armements, pour faire face à un engagement de haute intensité.

En réalité, tout dépend du type de munition dont en parle… S’il s’agissait uniquement des obus de 155 mm, alors M. Cambon ne devait pas être loin de la vérité, sachant que, entre 2012 et 2017, l’industrie française n’en produisait que 500 par an [selon le ministère des Armées] alors que l’artillerie ukrainienne a pu en tirer jusqu’à 7 000 par jour.

Quoi qu’il en soit, dans un rapport qu’il avait co-écrit avec Patricia Mirallès quand il était encore député, Jean-Louis Thiériot, l’actuel ministre délégué auprès du ministre des Armées, avait souligné qu’un « conflit de haute intensité imposerait de renforcer nos capacités logistiques et d’honorer le socle d’emploi militaire de tous les services de soutien, ceux du renseignement, du service de santé des armées, mais aussi du soutien en énergie, en munitions, qui sont aujourd’hui trop limités ».

Cela étant, la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30, dont la trajectoire financière risque d’être compromise si le projet de loi de finances pour 2025 n’est pas adopté, a pris la mesure de cet enjeu, pas moins de 16 milliards d’euros étant prévus pour « consolider les stocks de munitions » et assurer la « transition vers les futures capacités », telles que, par exemple, le missile longue portée antinavire de type FMAN et de croisière de type FMC.

Depuis deux ans, des progrès sensibles ont été réalisés par les industriels concernés. Ainsi, en 2025 les livraisons d’obus de 155 mm devraient « être supérieures de près de 50 % à ce qu’elles étaient en 2024, ce nombre étant lui-même très supérieur au niveau des livraisons qui existait en 2022 », ont en effet constaté les sénateurs Hugues Saury et Hélène Conway-Mouret, dans leur avis budgétaire sur le programme 146 « Équipement des forces ». Même chose pour les Armement Air-Sol Modulaires [AASM], dont le rythme de production s’est « accéléré à la fois pour permettre des livraisons plus importantes à l’Ukraine » et regarnir les stocks des forces françaises.

Cependant, ont-ils tempéré, « les quantités commandées et livrées restent sans commune mesure avec les besoins générés par les combats de haute intensité et les besoins de l’Ukraine ».

Actuellement, selon l’État-major des armées, le niveau des stocks de munition est « variable selon les catégories ». Mais « il s’améliore et devrait revenir à des niveaux satisfaisants d’ici 2030 », ont rapporté les deux parlementaires.

Qu’entend l’EMA par « niveaux satisfaisants » ?

Selon Mme Conway-Mouret et M. Saury, « les besoins sont évalués en fonction d’un référentiel correspondant à 2 mois de combats en haute intensité ». Ce qui, estiment-ils, « constitue une hypothèse très basse qui reflète d’abord les contraintes budgétaires ».

Aussi plaident-ils pour « porter de 2 à 6 mois le référentiel permettant de calculer les besoins générés par un affrontement de haute intensité pour tous les matériels et consommables nécessitant une utilisation massive [obus de 120 et 155 mm, AASM, Aster, Meteor…] afin de laisser un temps suffisant en cas d’engagement aux industriels pour passer en économie de guerre ». Et d’ajouter que les « capacités de production des matériels soumis à des évolutions technologiques rapides [MTO, drones, outils de guerre électronique…] doivent être correctement dimensionnées afin de permettre un ‘ramp up’ [accélération] rapide en cas de conflit ».

Lors de l’examen de ce rapport en commission, Mme Conway-Mouret est revenue sur cette recommandation. « Ce délai de 2 mois ne peut que nous interroger après bientôt 3 années de guerre en Ukraine. Il est en effet trop bref pour permettre aux industriels de passer en économie de guerre et prendre le relais », a-t-elle affirmé.

« C’est la raison pour laquelle notre première recommandation est de porter de 2 à 6 mois la durée du référentiel retenu aujourd’hui par les Armées pour déterminer le niveau des stocks de munitions et de matériels de base nécessaires pour conduire un affrontement de haute intensité », a poursuivi la sénatrice. Et de conclure : « Ce changement de référentiel nécessiterait bien évidemment des moyens supplémentaires que nous souhaitons évaluer précisément dans les mois qui viennent ».

https://www.opex360.com/2024/12/03/pour-le-senat-les-forces-francaises-devraient-avoir-suffisamment-de-munitions-pour-six-mois-de-guerre/

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Ya Rab Yeshua.

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