Réforme du parcours dans l’enseignement militaire supérieur du 2e niveau : point d’étape à mi-chemin

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L’enseignement militaire supérieur du 2e niveau © DRHAT/armée de Terre/Défense

 

En 2023, le chef d’état-major de l’armée de Terre a décidé de réformer le parcours des lauréats du concours EDG au sein de l’enseignement militaire supérieur du 2e degré (EMS 2). Cette réforme doit accompagner la transformation de l’armée de Terre en disposant d’une ressource d’officiers brevetés polyvalents, plus compétitifs et mieux fidélisés.

Le chantier de rénovation a été lancé fin 2023 avec pour mot d’ordre optimisation et qualité de la formation. Mis en œuvre à partir de la rentrée 2024, ce modèle se décline autour de trois principes :

• la flexibilité : modularité dans le parcours-type ;
• l’individualisation : dialogue de gestion rapproché et densifié[1] ;
• la gestion par compétences : lisibilité et performance dans les emplois tenus.

Une mise en œuvre par phases, des gains progressifs

En pratique, cette refonte est conduite en deux temps.

Le premier, initié dès septembre 2024, a été consacré à la réorganisation de la scolarité de l’Ecole de guerre-Terre (EDG-T) en deux modules de 6 mois.

Lors du semestre passé à l’Ecole militaire, la pédagogie résolument participative se déploie au sein de groupes resserrés, au cours de modules concrets et cohérents : le contenu opérationnel (exercices, tactique générale, environnement des opérations) domine, complété par des modules d’appropriation des problématiques de l’armée de Terre au sein du ministère.

L’autre semestre est consacré soit à une immersion au sein d’un état-major opérationnel ou organique, soit à une projection à l’étranger (OPEX, mission ops ou renfort en structure interalliée) et vise à faire acquérir au lauréat une expérience dans un environnement nouveau et exigeant.

Le second temps (corollaire de la contraction de la scolarité EDG-T) est l’avancée d’un an dès 2025 de l’entrée en scolarité. Dès 2025 également, ces cursus se feront plus flexibles, en s’adaptant à des besoins identifiés en gestion et au cours de l’orientation des officiers, immédiatement après la réussite au concours. Si le socle commun dure toujours 24 mois, la formation combinera, dans l’ordre personnalisé et adapté, un EMS Terre et/ou un EMS interarmées et, pour certains officiers, une formation spécialisée (FS)[2].

La gestion par compétences : allier performance et cohérence

En 2025, l’autre grande évolution sensible se manifestera par l’attribution dès l’EMS 2 d’une dominante[3], dans le cadre de la gestion par compétences. Jusqu’à présent, ces dominantes étaient attribuées à l’entrée dans le haut encadrement militaire, à la fin d’un temps de commandement ou de responsabilités (constat a posteriori). Avancer cette attribution à la période de l’EMS 2 permet d’orienter en transparence les jeunes brevetés sur des parcours cohérents et lisibles et de les sensibiliser au besoin de l’armée de Terre : disposer d’une ressource performante dans les différents emplois.

In fine, une bonne dose d’agilité aura été injectée dans le cursus EMS 2 (individualisation, modularité), tout en l’utilisant comme socle d’une deuxième partie de carrière mieux anticipée et abordée de façon plus dynamique par les officiers lauréats du concours EDG.

 

[1] Concrétisé par la mise en place d’un gestionnaire de proximité au sein de l’Ecole militaire dès l’été 2025.
[2] Les lauréats perçoivent tous la 3PM de niveau 3 (prime de 28%) à leur entrée effective dans le cycle EMS 2, quel que soit l’ordre des 2 à 3 années de scolarité qu’ils suivront (EMS IA, FS, EMS Terre).
[3] Finances, ressources humaines, capacitaire, relations internationales, renseignement, systèmes d’information et de communication, logistique, opérations, forces spéciales, territoire national, aérocombat, maintien en condition opérationnelle.